-
Par éditionslavagueverte le 1 Octobre 2020 à 06:00
Pour un jardin potager, nous pourrions fixer le début de l’année horticole au mois d’août, parce que c’est à cette époque que le jardinier commence à travailler par prévision éloignée, qu’il commence à calculer les saisons et à semer un certain nombre de graines, dont le produit ne sera récolté que l’année suivante. La température de toutes les années n’étant pas uniforme, nos indications ne peuvent pas être d’une exactitude rigoureuse ; on devra avancer ou retarder le semis, selon que la saison sera hâtive ou tardive. On remarquera encore que notre calendrier est fait pour le climat moyen de la France et qu’il ne saurait être appliqué, au midi ou au nord de l’empire, qu’avec les modifications que nécessitent les différences de climat.
votre commentaire -
Par éditionslavagueverte le 25 Septembre 2020 à 06:00
Quand cette chasse était hélas pratiquée en Baie de Somme !
La mer, en effet, laissait à découvert, en ce moment, comme à chaque marée basse, les vastes langues de sables qui constituent, dans ces parages, de véritables écueils et que l’on désigne, en raison de l’apport qui en est fait par le courant du fleuve, sous le nom de Bancs de Somme.
C’est sur ces bancs qu’à l’époque où nous nous reportons, un vrai troupeau de phoques venait, à la marée descendante, atterrir et faire une sorte de sieste, qui durait le plus souvent jusqu’au retour du flot.
C’est aussi à ce moment, que, bien des fois déjà, d’habiles chasseurs avaient tenté de les surprendre, pour porter plus tard, en manière de trophée, un carnier fait de la peau de leur victime.
Mais, hâtons-nous de le dire, il n’est pas d’animal plus défiant, il n’en est surtout pas de mieux doué comme œil et comme oreille.
Au moindre bruit, à la moindre apparition suspecte, le phoque échoué sur le sable se recourbe immédiatement en arc et, en quelques bonds, replonge dans la mer.
M. de Kergolen, pour en avoir entendu parler par des chasseurs experts, était au courant des mœurs de cet amphibie.
Aussi, avant de partir, fit-il à ses compagnons de chasse les recommandations les plus expresses, relativement au silence qu’il fallait garder.
On chargea les fusils d’avance et tout le monde étant embarqué, le père Morin, aidé par Guillaume, hissa sa voile et mit le cap sur le Banc de Somme qui émergeait un peu à gauche du Hourdel et sur le bord duquel nos chasseurs reconnurent justement, à leur forme oblongue et à leur peau grisâtre, un certain nombre de phoques échoués.
— Père Morin, fit à voix basse M. de Kergolen, vous savez qu’il faut les prendre par derrière. Faites donc en sorte de tourner le banc.
— Compris ! répondit le vieux pêcheur.
Et avec une habileté de pilote consommé, il vira doucement et longea au plus près le bord désigné, jusqu’à un certain endroit, où il jugea, que l’exhaussement du banc, à sa partie médiane, devait masquer le bateau et, à plus forte raison, les chasseurs.
Arrivé à cet endroit, il accosta sans avoir même frôlé le sable.
M. de Kergolen, regardant alors chacun de ses compagnons, mit son index sur ses lèvres, pour recommander de nouveau le silence et débarqua le premier.
Georges et Maurice le suivirent, en prenant les plus grandes précautions, pour ne pas heurter le bateau.
Mais quand vint le tour d’Alcide Loriot, bien qu’il eût cherché à faire comme eux, il s’y prit de telle sorte, qu’en s’élançant, il repoussa l’embarcation derrière lui et, par suite, au lieu de descendre sur le sable, il descendit dans l’eau et en eût jusqu’aux genoux.
Malgré cet incident, que la consigne du silence empêcha ses compagnons de commenter, il se mit en marche avec eux et obéit à M. de Kergolen qui, prêchant d’exemple, fit signe à tout son monde de marcher le plus courbé possible, pour arriver à voir, sans être vus.
Le banc, comme l’avait remarqué le père Morin, faisait dos d’âne et c’est seulement lorsqu’ils auraient atteint le sommet de la convexité, qu’ils devaient apercevoir et tirer les phoques au posé.
M. de Kergolen, son fils et son neveu marchaient côte à côte.
Gêné, non plus seulement par l’étroitesse de ses chaussures, mais aussi par l’eau qui venait de les emplir, le brave Alcide se traînait péniblement à une certaine distance en arrière.
Mais l’on ne s’en préoccupait pas.
Nos trois chasseurs d’avant-garde n’avaient, en ce moment, d’autre souci que de voir de près le gibier d’un nouveau genre qu’ils avaient aperçu de loin et d’exercer sur lui leur adresse.
Leur cœur, à vrai dire, battait déjà fortement dans leur poitrine, car ils approchaient du but... quand soudain un coup de feu retentit derrière eux.
Ils se retournèrent et aperçurent, à une centaine de pas, Alcide Loriot étendu tout de son long sur le sable, son arme à ses côtés et faisant de grotesques efforts pour se relever.
En toute autre circonstance, ils fussent tous accourus à son aide, mais, pour le moment, la fièvre de la chasse l’emporta sur la compassion et, dans l’espoir de ne pas perdre tout le bénéfice de leur entreprise, ils coururent en avant.
Par malheur, arrivés à l’endroit d’où ils devaient tirer, ils ne purent qu’assister au spectacle que nous avons décrit.
Les phoques, au bruit de la détonation, s’étaient arc-boutés sur leur queue et, faisant des bonds énormes, regagnaient au plus vite la mer.
— Tirons quand même ! fit vivement M. de Kergolen et, cette fois, l’on entendit partir successivement six coups de fusil.
Mais les phoques étaient déjà hors de portée et, quelques secondes plus tard, la mer les avait tous dérobés aux regards de nos chasseurs.
Ceux-ci revinrent alors sur leurs pas, tout décontenancés et, au moment même où Maurice, qui avait toujours le mot pour rire, s’écriait: « Diable de compère Loriot ! »
ils virent venir au-devant d’eux le pauvre Alcide, qui leur expliqua qu’il avait heurté une écore dans le sable et qu’étant tombé avec son fusil tout armé, celui-ci était parti en touchant le sol.
— Ce coup de fusil prématuré, lui dit M. de Kergolen, nous a fait manquer là une belle occasion ; mais nous la retrouverons peut-être une autre fois.
— Certainement, fit M. Loriot, et, cette fois-là, je mettrai des souliers qui ne me gênent pas les pieds.
M. de Kergolen ne répliqua pas, mais il se jura bien, dans son for intérieur, de ne plus jamais associer M. Loriot à ses parties de chasse, fut-il même chaussé à son aise.
Paul VupianExtrait de :
LA MAISON DU CHRIST À CAYEUX-SUR-MER
Suivi d’une notice historique et topographique sur Cayeux et son territoire
Etude de mœurs locales
Paul Vulpian
14.7 x 21 cm - 182 pages - RééditionPour en savoir plus sur ce livre...
votre commentaire -
Par éditionslavagueverte le 16 Septembre 2020 à 06:00
En Picardie, les desserts sont souvent réalisés avec de la pâte (souvent le reste de pâte à pain). Nombreuses sont les galettes sèches et les tartes garnies de produits divers, fruits coupés ou entiers, marmelades ou crèmes. Le beignet est généralement accommodé à des pommes, les gaufres et les crêpes complètent l’inventaire des mets à base de pâte. Le Picard se prépare également diverses bouillies à base de lait et d’œufs. Il croque parfois les fruits, mais le plus souvent les dégustent cuits. Les fruits servent aussi à faire les confitures que l’on appréciera l’hiver. N’oublions pas, bien sûr, le gâteau battu, dessert des grandes circonstances.
votre commentaire -
Par éditionslavagueverte le 10 Mai 2020 à 06:00
Théoriquement, le titre de « jus de pomme » n’est réservé qu’au produit extrait de fruits sains, frais et mûrs.
Dans le commerce, le jus de pomme ne doit contenir ni sucre surajouté, ni édulcorant, ni conservateur, ni colorant, ni arôme synthétique. (Il ne doit pas avoir de gaz, ni de bulle à l’ouverture du couvercle). Ces notions sont normalement figurées sur l’étiquette. La bouteille porte d’autre part la date de péremption et l’adresse du producteur.
Une marque qui ne respecte pas ses règlements en vigueur doit être considérée comme suspecte. Il convient donc de lire attentivement l’étiquette avant de l’acheter.
L’idéal serait de faire soi-même le jus. Mais ce n’est pas facile avec des pommes quand on ne dispose pas d’un appareil adapté. L’opération demande d’ailleurs pas mal de temps, sans parler des pièces accessoires à laver et à nettoyer. Mais le jus que l’on prépare soi-même est sublime, d’un goût exquis, rien de comparable au jus provenant de l’industrie agro-alimentaire.
En général, le jus vendu dans le commerce est concentré, tout comme l’est la pomme séchée dont le taux des composants est plus que doublé. Certains jus renfermant 1° d’alcool ne doivent pas être servis aux enfants. Ce type de boisson est excessivement riche en sucres, elle ne désaltère nullement. Il convient donc de le boire coupé à l’eau.
Il ne faut pas non plus confondre « soda » et « jus de pomme ». Le soda (ou coca) est un breuvage artificiel fait de sucre, de gaz carbonique, de parfums synthétiques, de colorants... Dans certains sodas, on trouve même des extraits de coca, de cola, de caféine, d’édulcorants..., jusque dans les marques qualifiées de « légères » (light).
Ces breuvages factices ne désaltèrent pas non plus, sans parler des substances nocives qu’ils renferment. Un exemple : le célébrissime Coca-Cola a été si critiqué aux Etats-Unis, à cause de sa teneur en caféine..., que son usine a dû produire des marques dites « légères » destinées aux protestataires.
Une autre remarque encore. Des sirops vendus sous le nom de « nectar de pomme » sont de simples solutions concentrées de sucre, maquillées de colorant, de gélifiant et de parfums synthétiques. On n’y trouve même pas le jus d’une pomme...
Les progrès techniques réalisées dans la pasteurisation et le conditionnement du jus de pomme respectent en général ses vitamines et ses composants phénoliques. Ce qui en fait une boisson saine et énergétique.
On le recommande aux enfants, aux sportifs, aux convalescents..., à condition de couper à l’eau le jus vendu en bouteille dont la concentration est souvent doublée. Ce qui est tout à fait courant.
A titre comparatif, le jus de pomme frais naturel contient 7 g par litre de sucre, 14 g / litre pour un jus conditionné.
Par contre on absorbe jusqu’à 98 g / litre pour le Coca-Cola, voire plus de 100 g pour certains « tonics ».COMPOSITION MOYENNE D’UN JUS DE POMME NATUREL
EAU 86 %
Cette eau s’avère particulièrement diurétique étant donné sa synergie avec les acides organiques et le magnésium.
SUCRES 7 %
Les Romains conservaient le jus de pomme en le chauffant au feu doux. Après l’évaporation et la concentration du sucre, le jus reposait dans des amphores sans pied obturées et gardées au frais. Le chauffage éliminait les levures, tandis que le sucre jouait le rôle de conservateur. Un tel procédé permettait une conservation ne dépassant guère une dizaine de jours.
Il s’agit surtout de sucres simples (fructose, glucose...). Les pulpes mûres fournissent plus de sucres.
Le jus trouvé dans le commerce renferme en moyenne 14 % de sucres.
FIBRES 0,3 à 2 %
Le jus de coing en contient 3 fois plus à l’état naturel. C’est un excellent remède contre la diarrhée.
Ces fibres se composent en majeure partie d’hémicellulose mélangée au gragments de cellulose. Les jus naturels, tout comme les jus enrichis de pulpe en contiennent en quantité appréciable. Ce qui leur donne une apparence trouble. Les jus industriels sont rendus limpides grâce au filtrage. Sur le plan diététique, un jus dont l’hémicellulose reste intacte est de loin préférable.
PECTINE 0,01 à 0,2 %
Les pectines sont des réseaux de sucres simples (glucose) associés aux celluloses et aux hémicelluloses. Ces agrégats se concentrent au niveau de la pelure.
Au sein de la pectine, les molécules de glucose s’enchaînent par le biais des boulons qui sont des atomes d’oxygène. Le réseau est en outre consolidé par des molécules d’acides (COOH) combinées à 1 carbone plus 3 hydrogènes (CH3 ou ion de méthyl). Ce système réalise une force d’adsorption efficace servant à piéger les toxines et les déchets.
La fonction antitoxique de la pectine est remarquable au cours de la digestion. Ces molécules gélifiantes fixent en effet les polluants qui sont souvent des métaux lourds provenant des traces de pesticides, désherbants ou engrais chimiques ayant plus ou moins contaminé nos aliments.
De tous les médicaments connus, la pectine est parmi les plus efficaces pour faire baisser le taux du cholestérol sanguin. Elle agit probablement en synergie avec certains acides organiques et enzymes dont les esterases, polygalacturonase...
En fait, pour l’organisme, boire un jus de pomme limpide parfaitement purifié présente moins d’avantage diététique qu’un jus frais apparemment trouble riche en hémicellulose et en pectine.LIPIDES 0,3 %
Le peu d’acides gras présent vient souvent des pépins écrasés. Ce breuvage salutaire est conseillé aux diabétiques et aux personnes qui ont un taux de cholestérols trop élevé, à condition de ne pas en abuser à cause de sa richesse en sucre. La dose raisonnable ne dépasse pas un demi verre par repas.
Les acides gras insaturés, le sélénium, le bêta-carotène, la vitamine C... protègent les délicates membranes externes et internes des cellules de la brûlure causée par des radicaux libres.
PROTEINES 0,2 %
Le jus de pomme convient parfaitement aux urémiques et aux insuffisants rénaux. Le peu de protéine de la pulpe se présente sous forme d’acides aminés, voire des acides aminés rares.
SELS MINERAUX
Apport très faible en sodium. Dans l’ensemble, les substances minérales sont aussi nombreuses que variées. Ils exercent un effet alcalinisant qui protège notre milieu intérieur de l’acidose en cas de stress physique et psycho-émotionnel.
Le jus de pomme apporte par contre une ration intéressante en phosphore, potassium, magnésium, calcium... plus des oligo-éléments (fer, cuivre, manganèse... ).
Evidemment le taux de ces éléments est plus élevé dans le jus concentré et dans les pommes séchées. Après le lait, c’est le jus de pomme qui nous fournit le plus de calcium ionique.
VITAMINES
Même remarque que pour les sels minéraux.
Les pommes rouges synthétisent plus d’anthocyanes et des caroténoïdes qui sont des provitamines A.
Parmi les vitamines hydrosolubles, on distingue celles du groupe B, la vitamine C et l’acide citrique. Ce dernier sert aussi de transporteur d’électron à nos enzymes.
ACIDES ORGANIQUES
Les acides les plus communs sont les acides maliques, tanniques, caproïques, benzoïques, carboxyliques, terpéniques tartriques... Dans l’ensemble, ces molécules contribuent au fruité de la pulpe. Elles ouvrent l’appétit, stimulent la sécrétion des enzymes et des hormones du tube digestif, activent la circulation biliaire.
Nous savons que, pour chacun des ces acides, il existe un jumeau qui est son image inversée renvoyée par le miroir.FLAVONOIDES
Les substances phénoliques et tanniques confèrent au jus sa saveur et sa couleur. A l’air libre, un jus frais brunit en une dizaine de minutes. Un jus astringent est plus riche en flavones et en dérivés tanniques.
Nous connaissons l’importance biologique de ces micronutriments. A la rigueur, un jus trop filtré, trop limpide, s’appauvrit presque complètement de sa richesse en polyphénols et en flavonoïdes. Un jus frais naturel se caractérise par sa turbidité traduisant justement son contenu en flavones et en hémicelluloses qui font sa valeur nutritionnelle.
VALEUR ENERGETIQUE 150 calories par verre de jus.Extrait de :
POMME DE REINETTE ET POMME D’API
Histoire - Tradition - Culture - Botanique - Phytochimie Biologie - Diététique de la pomme
Collectif : Dr Tran Ky - Dr Jean-Michel Guilbert et Pr Michèle Didou-Manent
15 x 21 cm - 216 pages - Illustrations N/B et couleur
Pour en savoir plus sur ce livre...
Vous aimez nos lectures, abonnez-vous à notre Lettre d'infos...
votre commentaire -
Par éditionslavagueverte le 7 Mai 2020 à 06:00
Utiles aux hommes et aux bêtes.
Les mares étaient alimentées par les eaux des ruisseaux d’une propreté douteuse. De plus, les bestiaux qui, par une pente douce aménagée à cet effet, venaient s’y désaltérer, non seulement remuaient la vase mais surtout prenaient toutes leurs aises. C’est dire que la pureté et la limpidité des eaux de mare laissaient largement à désirer.
Et pourtant, qui des gens d’un « certain âge », n’a jamais entendu dire que la meilleure eau pour faire du cidre (la piquette, s’entend) est l’eau de mare. Voilà, certes, une opinion discutable mais généralement admise.Ne faut-il pas penser à ce sujet que nos pères savaient se contenter de ce qu’ils avaient, nécessité faisant foi ?
N’empêche que ces mares avaient un grand charme et qu’elles étaient très utiles, sinon nécessaires.
Tout d’abord, ce sont de gigantesques miroirs dans lesquels le ciel et les grands arbres se reflètent. Y faire des ricochets avec des cailloux plats, c’est, quand on est jeune, diablement amusant. On compte les bonds : Père, Mère, Frère, Sœur... On va rarement plus loin.
En bonne saison, les hirondelles rasent l’eau dormante, décimant les nuées de moucherons. Là-bas, au « puchot » (endroit aménagé sur la berge d’une mare pour y puiser l’eau commodément), les cultivateurs, de leur écope longuement emmanchée, remplissent une tonne à eau que leur cheval traînera jusqu’à la « pâture » ou attendent les vaches assoiffées. Tout le long du jour, les canards de basse-cour et les cols-verts escortés de fulgurants « lirots » (canardeaux), glissent rapidement autour des oies majestueuses et lentes.
Par les calmes soirées printanières, un concert de croassements s’élève des berges herbeuses. C’est présage de beau temps, dit-on.
En plein cœur d’hiver, tous ces occupants emplumés et palmés cèdent la place aux élèves de l’école communale. Ces mares deviennent en effet des patinoires superbes, fort fréquentées par tous les gamins et même les jeunes gens du village. J’entends encore le crissement d’un clou à galoche mal planté, creusant une longue raie sur la glace. Je revois le camarade maladroit terminant sa glissade sur son postérieur. Des cris de joie fusent...
Elles étaient très utiles ces mares, disions-nous. En effet, les bestiaux s’y abreuvaient et surtout, elles étaient les seuls réservoirs d’eau où l’on pouvait puiser pour combattre les incendies.Charles Lecat
Dire que les mares ont une histoire, ce n’est pas un démenti. J’en ai connu deux . L’une qui est située au sud ouest à quelques pas de la Vierge Marie, et au bas de la route qui mène à Rumigny, existe toujours. Elle se remplit par l’écoulement des eaux pluviales. En jouant nous dévions cette eau en faisant des petits barrages avec de la boue, des feuilles, des brindilles, tout ce que l’eau ramasse sur son passage.
Dans cette mare, nous observons et nous assistons journellement à la métamorphose des amphibiens.
Ses abords nous sont bien connus. Nous savons où la grenouille a laissé ses œufs.
Après son éclosion, le corps et la tête de la larve ne font qu’un, en distinguant une queue transparente. Entre le corps et la queue apparaissent deux petites pattes, ce sont les pattes postérieures. Le corps se transforme, la tête se devine avec ses gros yeux, tandis que la queue disparaît. Puis les deux pattes de devant font leur apparition.
Le têtard est devenu une grenouille.
Dans la main, il est visqueux et doux au toucher.Les parents d’un copain ont récupéré un des réservoirs qu’un avion a largué au-dessus du bois de sapins. Témoin d’une guerre.
Nous pouvons nous en servir comme moyen de navigation sur la mare.
On flotte à condition de boucher les trous dans la tôle avec du mastic. Le rebouchage n’est pas très efficace, qu’importe nous sommes inconscients et intrépides.En dessinant quelques lieux du village, je n’ai pas oublié cette mare clôturée et grillagée, protégeant son cygne et autres palmipèdes. Je l’ai signé « villégiature ».
L’autre mare, située au sud est plus grande.
Lors des hivers rigoureux, nous la transformons en patinoire, pour y faire des glissades avec nos galoches cloutées et en culotte courte.
Un jour, la glace est fragilisée, elle se fend au passage d’un copain. Le voilà dans l’eau glacée jusqu’au cou. Par chance le facteur sur son vélo, passe à ce moment là, il le sort de l’eau et lui évite la noyade.Daniel Poncet
Extrait de :
SAINS-EN-AMIENOIS
AVANT LE CERTIF.- Daniel Poncet
14.5 x 20.5 cm - 84 pages Photos, cartes postales anciennes et dessins N/B
Pour en savoir plus sur ce livre...
Vous aimez nos lectures, abonnez-vous à notre Lettre d'infos...
votre commentaire