• Extrait de la collection « La vie privée d’autrefois », volumes concernant « Les animaux », cet ouvrage est une étude complète et passionnante rédigée d’après de nombreux documents originaux ou inédits traitant des modes, mœurs et usages du XIIe au XVIIIe siècles.
    On y découvre, parfois avec étonnement, comment nos ancêtres percevaient et vivaient avec les animaux au cours des siècles.

    Les animaux autrefois : modes, mœurs et usages

    La zoologie  au XIIIe et XIVe siècles - Les mammifères - (extraits)

    - CHÈVRE

    Les chèvres respirent, non par le nez, mais par les oreilles. Elles voient dans l'obscurité aussi bien qu'en pleine lumière et leur odorat est très fin. Leur dent est nuisible à plusieurs arbres : il est reconnu que si elles mordent l'olivier, elles le rendent stérile.

    « Le bouc est une beste jolie et amoureuse, ses yeulx regardent de travers en signe de luxure. » Il a toujours la fièvre. Son sang est assez chaud pour briser le diamant qui, comme on sait, ne peut être entamé ni par le fer, ni par le feu ; aussi ce sang, pris en boisson, estil un remède souverain contre la gravelle et la pierre. L'odeur de sa corne brûlée chasse les serpents et son fiel éclaircit la vue. 

    Le chevreau est doux et ne blesse personne. Sa chair doit être préférée à celle de l'agneau.

    - LOUP
    Le loup est un animal terrible. Sa morsure est venimeuse, parce qu'il se nourrit volontiers de crapauds. Il est, comme le chien, sujet à la rage. L'herbe ne repousse plus là où il a passé. Les paysans disent que l'homme vu par un loup devient muet, mais si c'est l'homme qui voit d'abord le loup, celui-ci perd sa force et sa hardiesse.
    Ses yeux « reluysent par nuict comme chandelles. » Il marche toujours dans le sens du vent, afin de faire perdre sa trace aux chiens. Quand il hurle, il met son pied devant sa bouche, « pour monstrer que ce soit de plusors loups. », il aiguise ses dents au moyen d'une herbe appelée origan. Faute de mieux il se nourrit de vent et de terre; mais ce sont là pour lui des jours de jeûne bien pénibles à supporter, car sa gourmandise est telle qu'il va jusqu'à disputer à ses petits la nourriture que leur apporte la mère. Écoutez le comte de Foix :
    Quant ung loup et une louve se sont acompaignés (associés), ilz demourront tousjours voulentiers ensemble. Et pour quant que ilz aillent quérir leur proye loing, l'ung de ça et l'autre de là, il ne sera que la nuit ne soient ensemble s'ils peuvent, et se non, au mains (au moins) au bout de trois jours.
    Et telz loups ainsi acompaignés portent à mengier à leurs enfans, aussi bien le père comme la mère, fort tant (à cela près) que le loup menge premièrement son saoul, et le remenant (le reste) porte à ses cheaulx (on nomme ainsi les petits du loup, du renard et du chien). La louve ne fait pas ainsi, car elle porte, ainsois que elle mengeue, tout à ses cheaulx et mengeue avec eulx. Et si le loup est avec les cheaulx quant la louve vient, il oste la proye à elle et à ses cheaulx, et mengeue son saoul premier ; et puis laisse le remenant s'il en y a, et si non si meurent de fain se ilz veullent.
    Et quant la louve voit ce, elle est si faulce et si malicieuse que elle laisse la viande qu'elle porte loing de là où les louveteaulx sont, et vient voir si le loup y est. Et se le loup y est, elle attendra jusques à tant qu'il s'en soit alé, et puis aportera la viande à ses louveteaulx. Mais le loup, qui est aussi malicieux, quant il voit venir la louve sans nulle proye, il la fleure (flaire) à sa bouche. Et se il sent qu'elle ait riens aporté, il la prent aux deus et la bat tant que il convient que elle luy monstre où elle a laissié sa proye... Aucuns dient que elle se baigne et corps et teste quant elle revient, afin que le loup n'y sente rien que elle ait aporté. Mais je ne l'affirme mie.

    - SINGE
    Le singe « est une beste camuse, qui est en moult de choses semblant à l'homme et qui contrefait ce qu'elle luy voit faire. » La lune a une grande influence sur son humeur. Il se montre d'une gaîté folle lors de la lune nouvelle, mais l'arrivée de la pleine lune le rend « mélancolieus. »
    Son instinct d'imitation est souvent cause de sa perte, voici comment.
    Les veneurs placent sur sa route une paire de souliers. En les apercevant, le singe se souvient de ce qu'il a vu faire, il introduit soigneusement ses pieds dedans, et en devient le prisonnier : il « ne peult fuyr à cause des souliers. » La femelle porte deux petits, elle adore, l'un et « despite l'autre.»
    Quand on lui donne la chasse, elle prend son chéri entre ses bras, jette le second sur ses épaules et s'enfuit. Mais si la poursuite s'accélère et que la guenon craigne pour elle-même, elle ouvre les bras et abandonne le fils qu'elle tenait, tandis que l'autre reste si bien cramponné après elle qu'elle ne peut s'en défaire. Le singe « mange de toutes viandes et se délecte à ordes choses, il quiert les poulz ès testes des gens et les jette en sa bouche quand il les a trouvez. »
    Il existe différentes espèces de singes, et en très grand nombre.
    Les uns ont barbe au visage et large queue ; d'autres ont longs cheveux pendants et sont faciles à apprivoiser ; d'autres « que nous appelons marmottes, » ont la queue très fournie ; d'autres enfin, à figure assez gracieuse, sont très joueurs. Leur morsure est parfois dangereuse.

     

     Extrait de :

    La nature hier et aujourd'hui

      LES ANIMAUX AUTREFOIS

     Modes, mœurs et usages

      Alfred Franklin

      15 x 21 cm - 272 pages - avec illustrations d'époque

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  • Jeunes busards en danger

    La femelle chassait le long du champ d’orge quand elle a vu l’homme se diriger vers le nid. Elle a volé rapidement vers lui en alarmant par de petits cris aigus. Son cœur s’est mis à battre fort quand l’homme est arrivé et s’est baissé sur les jeunes.
    Il y est resté plusieurs minutes alors qu’elle tournoyait au-dessus de lui, sans pouvoir voir ce qu’il était en train de faire. Elle ne pouvait malheureusement pas défendre sa nichée, impuissante devant l’impressionnant intrus. Elle sait d’instinct que l’homme est intouchable et surtout, dangereux. Elle a tout de même effectué quelques piqués d’intimidation, sans obtenir de résultat. Quand il est reparti, elle n’a plus vu de trace du nid. Elle a remarqué qu’il se dirigeait vers le blé voisin mais est restée à voler au-dessus du champ d’orge, recherchant désespérément les jeunes, les appelant de manière ininterrompue.
    Quand l’homme quitte enfin les champs, elle descend au-dessus de l’endroit où se trouvait le nid mais ne décèle aucun indice de la présence des jeunes. Elle monte puis redescend de nombreuses fois, le cœur battant toujours vite, à la recherche des petits disparus. Une demi-heure après, alors qu’elle n’a toujours rien retrouvé, le mâle arrive. Il s’attend à la voir venir à lui comme à l’habitude, mais elle ne répond pas à ses cris d’appel. Elle reste au-dessus du champ d’orge. Il comprend alors que quelque chose ne va pas et accélère son allure. Quand il l’a rejoint, il est immédiatement déconcerté par l’absence du puits où devrait se trouver la nichée.
    Comme la femelle, il se met à les rechercher, montant et descendant au-dessus de l’orge. Elle, voyant qu’il a pris le relais, monte beaucoup plus haut et agrandit son périmètre de recherche. Tous deux tournoient au-dessus du champ, l’un au ras du sol et l’autre beaucoup plus haut, épiés par les deux hommes toujours postés non loin.
    La femelle vole à près de cent mètres de hauteur quand elle vient à passer au-dessus du blé voisin. De ses yeux perçants, elle aperçoit quatre taches blanches à l’endroit où l’homme s’est arrêté une heure plus tôt. Elle replie alors ses ailes et pique vers le sol, arrêtant sa chute au-dessus de ce nouveau puits qu’elle n’a encore jamais vu.

     

    Extrait de :

    La nature hier et aujourd'huiJEUNES BUSARDS EN DANGER

    Bruno Voland

     
    Illustrations : Alain Bougelot

    15 x 21 cm - 90 pages - Illustrations - Récit

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    Extrait de la collection « La vie privée d’autrefois », volumes concernant « Les animaux », cet ouvrage est une étude complète et passionnante rédigée d’après de nombreux documents originaux ou inédits traitant des modes, mœurs et usages du XIIe au XVIIIe siècles.

    On y découvre, parfois avec étonnement, comment nos ancêtres percevaient et vivaient avec les animaux au cours des siècles.

    Avec les illustrations originales d'époque.

     

    La nature hier et aujourd'hui

      LES ANIMAUX AUTREFOIS

     Modes, mœurs et usages

      Alfred Franklin

      15 x 21 cm - 272 pages - avec illustrations d'époque

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    Selon Jules Verne, qui écrivit vers 1880 une Géographie humaine du département de la Somme, nous étions encore environ 10 000 à cette époque à vivre chaque jour aux côtés des gens de ce Pays.
    On nous rencontrait la plupart du temps dans les fermes, grandes et petites, chez les maraîchers et chez les pépiniéristes, mais aussi au service des propriétaires de châteaux ou autres grandes demeures où nous nous attelions à diverses taches, soit dans le domaine du transport, soit plus rarement pour aider à la culture.
    Il n’était donc pas rare de nous croiser sur les routes tirant au petit trot une voiture parfois lourdement chargée, ou de nous apercevoir quelquefois creusant des sillons au milieu d’un champs avec une herse ou même une petite charrue.
    Amis et souvent confidents des hommes et des enfants, nous avons ainsi entendu de nombreux contes ou poèmes que nos maîtres ont composés en notre honneur.

    Lettre d'un âne : souvenirs de nos ancêtres

    En voici un fort agréable à nos belles oreilles de beudets picards :

    Min beudet
    par Esbert Randsaint (Bertrand Saintes de Domart en Ponthieu - 1924 -)

    Min beudet ch’est min camarade
    O s’connoait édpi pu d’vingt ans
    Tous les jours, insanne, o s’ballade,
    D’un cotè, dl’eute, par tous chés temps.
    I carrie min bos, min feumier,
    Aveu m’récolte éd chaque énnée
    I m’rimplit m’cave pi min garnier,
    Sans jamoais s’plainde qu’il est ténè.

    Inne botte éd fin, un feure d’avénne,
    Nin feut point d’plus pour él norrir,
    Aveuc pour li donner dl’haleinne,
    Un picotin pour miu courir.

    Min beudet qu’i s’appélle Jeannot,
    A no évéque i rsembleroait,
    Si à l’plache d’él porter dsu l’dos,
    Sauf réspect, su s’panche, l’avoait s’croèx.

    Bién éterqui édsu ses pattes,
    I n’s’éffraie mie jamoais dé rien ;
    Il est contint quante o ll’aflate
    Ch’est un boin beudet qu’él mien.

    Il aime autant qu’mi s’prumener :
    Pour li, n’est point besoin d’cachoère,
    I sait qu’sin dvoér ch’est d’trimer,
    Aussi, n’mé trache jamaois d’histoéres !...

    Ch’est un malin éq min beudet,
    Méme qu’i sait lire à chés inseignes :
    Quante i rinconte un cabaret
    Ej n’ai point besoin d’li foaire singne,

    Tout drét, vite i s’arréte à l’porte
    Et pi, aveuc patienche, m’attind
    Sans bouger, jusqu’à temps qu’éj sorte...
    Ch’est un beudet intérligint.

     

     


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     Chaque année, les busards cendrés arrivent d’Afrique pour nicher en France. Mais leurs habitudes de reproduction mettent leurs jeunes face à de nombreux périls. Aussi, tous les ans, de nombreux bénévoles donnent de leur temps pour protéger cette espèce de rapaces menacés. Le récit se situe dans la plaine berrichonne et raconte l’histoire mouvementée d’une famille de busards face à tous les dangers.
    Bruno Voland fait partie de ces bénévoles depuis plusieurs années et il a voulu faire connaître leur action en racontant, de manière romancée et sans aucune prétention scientifique, l’histoire d’une famille de busards pendant une saison de reproduction mouvementée.


    Extrait «... La jeune femelle reste longtemps sans esquisser le moindre mouvement, encore sous le choc des événements. Au loin, elle voit l’énorme engin couper le blé où elle a grandi. Et alors qu’elle avait l’habitude jusque-là de se trouver tout le temps sous le couvert de la céréale, elle est maintenant sur un terrain nu où rien ne lui bouche plus l’horizon. C’est sa mère qui la sort de sa torpeur. Celle-ci a assisté aux événements du ciel et a suivi des yeux l’homme qui emportait un de ses petits. Elle l’a vu ensuite le déposer dans l’orge avant de quitter les lieux. Elle est restée longtemps à tourner au-dessus des champs puis, quand elle a été certaine que tout danger était écarté, elle est descendue vers le sol. Arrivée à moins de dix mètres de hauteur, elle pique vers la jeune femelle et passe à quelques centimètres au-dessus de sa tête en lançant un long cri aigu. Dix minutes plus tard, elle lui apporte de quoi calmer sa faim... »

    Jeunes busards en danger

     

    « Notre cœur palpite à l’unisson de celui des somptueux busards que nous ne verrons plus d’un même œil après avoir refermé ce livre. » Animaux Magazine

    « C’est un témoignage très vivant sur le remarquable travail de surveillance initié il y a plus de 20 ans par le FIR et poursuivi et développé depuis sans relâche. » - Fonds d'intervention pour les rapaces.

     

    Extrait de :

    Jeunes busards en dangerJEUNES BUSARDS EN DANGER

    Bruno Voland

     
    Illustrations : Alain Bougelot (inspiré des photos de Fabrice Cahez)

    15 x 21 cm - 90 pages - Illustrations - Récit

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