•  

    Quelques instruments du paysan d'autrefois

    LES SEMOIRS. — Les semis se font soit à la volée, à l’aide de la main, soit au moyen des semoirs mécaniques. Avec les semoirs mécaniques, les graines sont disposées en lignes et à une profondeur régulière. Ce mode d’ensemencement permet d’économiser un tiers de la semence ; en outre, les sarclages et les binages sont beaucoup plus faciles à exécuter. Mais le semoir mécanique ne peut être utilisé dans les terres trop humides ni dans celles qui sont trop pierreuses.

    INSTRUMENTS POUR LA RÉCOLTE DES FOINS ET DES CÉRÉALES. — On coupe les foins avec la faux simple ; on les fane avec la fourche ; on les ramasse avec le râteau ordinaire.
    Pour couper les céréales, on emploie la faucille, la sape et son crochet ; la faux à râteau.

    Avec une faux, un homme habile coupe do 50 à 60 ares par jour ; mais il a besoin d’un aide pour ramasser les tiges coupées et les disposer en javelles. Avec la sape, un homme seul abat de 30 à 40 ares ; avec la faucille 20 ares seulement.

    Dans la grande culture, on emploie des instruments plus puissants, qui permettent d’utiliser la force des animaux et d’effectuer plus rapidement le travail. Tels sont la faucheuse mécanique, à l’aide de laquelle on coupe l’herbe des prairies ; la faneuse mécanique, qui sert à retourner l’herbe pour la faire sécher ; le râteau à cheval, à l’aide duquel on réunit le foin en petits tas ; la moissonneuse mécanique, qui sert à couper les céréales.
    Les faucheuses et les moissonneuse sont des axes ou tourillons qui marchent à grande vitesse. Pour éviter l’usure, il faut les graisser avec soin.

     

     Extrait de :

    La nature hier et aujourd'hui

      MÉMENTO D'UN PAYSAN D'AUTREFOIS


      
    Henri Raquet

      14.5 x 21 cm - 166 pages

    Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     

     


    votre commentaire
  • On ne peut pas parler d’un fleuve sans évoquer d’abord sa naissance, c’est-à-dire sa source. Cela est utile pour comprendre le reste, notamment le régime et le débit du dit fleuve. La Somme prend sa source dans l’Aisne, près du village de Fonsomme, au pied de l’ancienne abbaye des religieuses de Fervaques. Le nom de cet édifice religieux créé en 1089 vient de ferventes aquae qui signifie les eaux bouillonnantes. La dénomination du village de Fonsomme, dont l’origine remonte à 1140, émane de Fontis Somene : source de la Somme.

    En 1905, dans son ouvrage « La Picardie et les régions voisines », le célèbre géographe Demangeon a décrit cette résurgence, et c’est ainsi que je l’ai vue moi-même dans les années 1970 : « A sa sortie de terre, une source de la craie forme ce qu’on appelle dans le pays un bouillon. Ce n’est ni le type des terrains argileux d’où l’eau suinte et s’écoule lentement, ni les terrains de calcaire compact où les sources forment en réalité les débouchés de rivières souterraines.
    La Somme naît dans un bassin arrondi, ombragé d’ormes, à la périphérie duquel on voit surgir sans bruit avec un léger bouillonnement, une trentaine de petits ruisseaux ; tous se réunissent aussitôt en un lac presque tranquille où viennent barboter les canards et boire les animaux de la ferme prochaine. Mais le régime est le même, régulier et paisible. »
    Depuis 1983, on a créé un aménagement paysager autour du site : un parking avec une aire de pique-nique et du mobilier en rondins de bois. La source est signalée par un mur de granit bleu en forme de fer à cheval, au-dessus duquel sont inscrits les noms des principales villes arrosées par le fleuve : Saint-Quentin, Ham, Péronne, Amiens, Abbeville et Saint-Valery.
    On en vient presque à regretter la beauté naturelle de la source originelle, mais peut-être a-t-on pensé qu’il fallait un écrin pour le bijou ? Et puis, il faut que le touriste trouve rapidement le curiosité qui vaut le détour. Le bijou est toujours le même: une mare d’eau claire alimentée par une douzaine de filets d’eau qui sourdent au pied du mur.
    D’autres filets indépendants émergent des autres bords de la mare, comme pour rappeler qu’ici c’est la nature qui commande. Les spectateurs s’évertuent à distinguer, dans cet ensemble, la Somme-mère de ses tout premiers affluents. Mais tous ces filets un peu vagabonds ne forment qu’une seule et même source, comme l’indique une vasque néo-classique et une plaque.
    On s’amuse aussi à tenter d’entraver la résurgence d’une seule main, pensant qu’on pourra peut-être assécher le fleuve naissant en aval, mais bien entendu sans succès : le fleuve est né, désormais il vit et rien ne peut l’arrêter dans sa course à travers la Picardie, jusqu’à sa fusion avec la Manche.
    La mare est limpide, peu profonde, bordée de saules, de cerisiers et de marronniers qui se mirent dans son eau. Puis le bébé du sexe féminin fait ses premiers pas et s’aventure dans la nature : elle est surveillée par des saules têtards et quelques frênes. Elle n’a que trois ou quatre mètres de largeur. Attendris, les visiteurs aiment à l’accompagner sur quelques centaines de mètres. Et l’on rebrousse chemin pour la laisser vivre sa vie de gamine vagabonde, d’adolescente encore fougueuse et d’adulte assagie.
    On s’extasie à la vue de l’incroyable pureté de son eau non encore polluée, des alevins qu’on voit frétiller au fond. Et l’on imagine la jeune fille qu’elle sera en arrivant en Haute-Somme, la femme mûre en Basse-Somme et la vieille dame se déplaçant à pas lents qu’on est obligé de soutenir et de guider lorsqu’elle parvient près de sa fin. Mais au fait, n’est-elle pas vouée à la vie éternelle, puisqu’elle renaît perpétuellement ?

    La source du fleuve "Somme"

     

    Extrait de :

     

    vallée de la Somme  BUCOLIQUE VALLÉE DE SOMME

        DE LA SOURCE DU FLEUVE A SON EMBOUCHURE

       
    Gérard Devismes    Format 20 x 29 cm - 118 pages avec photos, dessins N/B

      Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Pour les passionnés de cuisine, jardins, nature...

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    La salicorne sur le littoral picard

     

    50 km, de Mers-les-Bains à Fort-Mahon, partons pour une jolie promenade dans une mosaïque de paysages : falaises, galets, dunes, milieux salés,... Visitons ces musées botaniques spontanés pour mieux connaître et protéger ces plantes typiques du bord de mer ainsi que leurs milieux. On y trouve des végétaux adaptés à la salinité de l’eau, ainsi que des plantes capables de supporter des inondations périodiques aux heures de marée haute, d’autres sont exposées aux vents, à un fort ensoleillement, à la mobilité du milieu, à la pauvreté du sol en eau et en éléments nutritifs... Ce “spectacle” peut varier très vite, aussi bien de la mer vers la terre qu’en longeant la côte. Ces zones humides servent à amortir les assauts des tempêtes et protègent les terres de la furie des éléments. Ce sont des refuges très importants pour la vie sauvage et c’est aussi un des milieux les plus productifs du monde...

    La Salicorne (Salicorna sp. et Arthrocnemum sp.) de la famille des Chénopodiacées, est une herbacée annuelle de petite taille, 15 à 25 cm, portant rarement des fleurs si minuscules qu’elles sont difficiles à observer. La floraison est de juillet à septembre. De teinte vert gris, elle est formée d’articles apparents ramifiés dès la base, ses feuilles ont la même forme que les articles de la tige, ce qui lui fait ressembler à la prêle. On doit son nom au fait que ses rameaux portent des renflements successifs qui se terminent par un mamelon saillant dit « corne de sel ».

    On la surnomme Passe-pierre (ou perce-pierre), car elle se récolte après la saint-Pierre, ou cornichon de mer, salicot, criste-marine, asperge de mer, bâton d’eau de mer (ou eau de mer en bâton). La plante est riche en vitamines A, C, D et en iode, phosphore, calcium, silice, zinc, manganèse. Autrefois, on l’embarquait comme aliment sur les bateaux.

    En pionnière, la Salicorne se retrouve, accompagnée de la spartine maritime, sur la slikke qui est une partie de la baie recouverte 2 fois par jour par les marées, et est modelée en bancs et chenaux mobiles. C’est donc une plante halophile qui supporte de fortes concentrations salines dans l’eau et le sol, ainsi qu’une submersion périodique et durable.

    On la récolte avant qu’elle ne durcisse, de fin mai à fin septembre. (Attention, la baie est dangereuse, il faut s’informer des coefficients et des horaires des marées avant la promenade.)

    Les pêcheurs à pied récolte 400 à 500 tonnes de Salicorne entre le Crotoy et Saint-Valery, 90 % de la production française provient de la Baie de Somme.

    Elle sert de condiment, on la vend en bocal dans du vinaigre et peut être consommée crue en salade ou cuite en légume d’accompagnement. On l’utilise aussi pour aromatiser la moutarde, la mayonnaise, et le vinaigre. Dans l’Antiquité, on faisait brûler les Salicornes pour obtenir des cendres qui entraient dans la composition de la soude végétale (carbonate de sodium), du savon et du verre. Le célèbre savon d’Alep est composé d’huile d’olive, huile de laurier, eau et de cendre de Salicorne.

    Depuis une dizaine d’années, les platières de Salicornes sont préservées, car entre le ramassage de loisir, l’ensablement et l’envahissement progressif de la baie par la spartine, il y aurait eu disparition de la Salicorne. Suite à diverses études, désormais, un travail du sol en profondeur avant l’hiver est réalisé sur une centaine d’hectare, et s’avère être le meilleur remède pour lutter contre la spartine, ainsi le dépôt annuel de sable semble moins important sur les surfaces traitées. Dès le printemps, la Salicorne reforme des zones homogènes propices à la cueillette. La récolte de loisir a été fixée au maximum de 2 kg par personne et par jour.

     

    Extrait de : 

    Cuisine & Jardins FOLKLORE

     BOTANIQUE ET CULINAIRE

     DU PAYS DE SOMME 

      Flore Deschamps

      15 x 21 cm - 160 pages - Illustrations et reproduction cartes postales anciennes

     Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     

     


    votre commentaire
  • Les pommiers à cidre

     

    Les pommiers à cidre se multiplient par semis des pépins et par greffage des sujets ainsi obtenus avec des variétés qui donnent des pommes reconnues les meilleures pour la fabrication du cidre.

    On plante en automne dans les terres sèches et au printemps dans les sols humides. On donne ensuite à chaque arbre un tuteur solide et on l’entoure d’une barrière épineuse ou de tout autre armure pour le défendre contre les animaux.

    Le cidre est la boisson fermentée faite avec le jus de pommes, comme le vin est celle qui provient de la fermentation du jus des raisins.

    La fabrication du cidre comprend les opérations essentielles suivantes : le broyage ; l’extraction du jus ou pressurage ; la fermentation en fûts ; le soutirage ; le collage ; la mise en bouteilles.

    Le broyage s’opère avec des broyeurs spéciaux qui écrasent les pommes en laissant les pépins intacts, car ceux-ci contiennent une essence de mauvais goût.

    Pressurage. L’extraction du jus se fait au moyen d’un pressoir sur lequel on alterne les couches de pommes écrasées avec des lits de paille ou avec des claies.

    On obtient ainsi le jus qui s’écoule, et le marc composé de parties solides qui restent sur le pressoir.

    Ce marc peut servir à la nourriture du bétail lorsqu’il est bien conservé, et à la fumure des pommiers.

    Mise en fûts. Fermentation. — Le jus est versé dans des fûts bien propres et n’ayant aucune mauvaise odeur, dans lesquels la fermentation se fait de la même manière que celle du vin.

    Soutirage. — Lorsque la plus grande partie du sucre du jus est transformée en alcool et que l’on a ainsi obtenu le cidre, il faut séparer le jus de la lie et des autres impuretés.

    On le soutire alors en choisissant de préférence un temps froid et sec. Plusieurs soutirages successifs sont utiles pour clarifier le cidre.

    Collage. — Pour le rendre très limpide et le préserver des maladies les plus communes auxquelles il est sujet, on lui ajoute 30 grammes de cachou* et 20 grammes de tanin par hectolitre. Le résultat est semblable à celui du collage du vin.

    Mise en bouteilles. — Lorsque le cidre est clair, on le met en bouteilles pour qu’il reste pétillant, sain et agréable au goût. On ficelle les bouchons qui sauteraient sans cette précaution, sous la poussée de l’acide carbonique dégagé par la petite fermentation qui a lieu encore à l’intérieur des bouteilles.

    *Cachou. Substance astringente qu’on extrait du bois et des gousses fraîches d’une sorte d’acacia des Indes.

     

    Extrait de : 

    La nature hier et aujourd'hui

      MÉMENTO D'UN PAYSAN D'AUTREFOIS


      
    Henri Raquet

      14.5 x 21 cm - 166 pages

     Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     

     


    votre commentaire