• Les orchidées dans la Somme

    Les Orchis émaillent, en mai-juin, nos prairies et nos bois de leurs beaux épis floraux pourprés, violet foncé, blancs ou bariolés. Elles ont des racines qui doivent appeler l’attention, et qui font partout reconnaître les espèces appartenant à la famille. Ces racines, enterrées profondément dans le sol, se composent de quelques fibres ténues et de deux tubercules plus ou moins rameux, espèces de mains à quatre ou cinq doigts, dont l’une, à l’époque de la floraison, est pleinement gorgée de sucs, tandis que l’autre commence à se flétrir. L’axe floral, greffé entre ces deux appendices, s’élève solitaire à 25 ou 30 cm, chez nos espèces indigènes. La main déjà flétrie se desséchera complètement et mourra à la fin de la saison, après avoir dépensé son contenu pour la nourriture de la fleur et du fruit. Mais un autre tubercule, un nouveau garde-manger, se formera à l’automne à l’opposé de celui qui a vidé ses provisions. L’année suivante, le tubercule plein, le plus âgé, se videra, à son tour, tandis que le nouveau emmagasinera ; ainsi d’années en années, pendant chacune desquelles la plante fera un tubercule nouveau et en perdra un. Cette existence bisannuelle de la racine et son renouvellement indéfini amènent une double conséquence : l’immortalité de la plante, à l’instar de ce couteau dont le propriétaire renouvelait alternativement le manche et la lame ; et, le déplacement de la plante, qui opère un voyage de 2 cm, environ, par an.
    Le parfum que dégagent les fleurs est émis seulement à certaines heures du jour ou de la nuit, souvent agréable mais parfois désagréable.

    Les tubercules des Orchis d’Europe renferment une substance gommo-féculente connue sous le nom de salep, en arabe sahlap, très renommé en Orient et où il était payé fort cher. Il n’est pas très nutritif, toutefois c’est une boisson agréable qui renferme de grandes quantités de mucilage, d’amidon, de protéines et de sucres.
    Les Ophrys sont de petites orchidées mesurant en général entre 10 et 30 cm plus rarement 50 cm, avec des fleurs relativement grandes qui ressemblent à certains insectes ou autres arthropodes ce qui leur a valu des surnoms tels que « mouche, bourdon, abeille ou araignée ». Cette ressemblance n’est pas simplement optique, mais joue un rôle très précis. Les fleurs exhalent un parfum similaire à celle des femelles des insectes, attirant ainsi les mâles qui pollinisent les plantes en allant d’une fleur à l’autre. Ophrys vient du grec et veut dire sourcil.

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    Où les trouver en Somme :

    Dans les prairies de la Basse Vallée de la Somme (Noyelles/Mer, Ponthoile, Port-le-Grand, Boismont, Saigneville), on trouve des espèces remarquables dont l’orchis négligé.
    Dans la vallée des Evoissons sur la montagne de Guizancourt, on trouve l’orchis pourpre, l’une des plus grosses et des plus précoces.
    Dans le grand marais de la queue à Blangy-Tronville, l’orchis négligé et le liparis de Loesel sont protégés par la loi.
    Dans la vallée d’Acon à quelques kilomètres à l’aval d’Amiens sur sa pelouse calcicole où s’y développent l’ophrys abeille et l’ophrys moucheron d’avril à juin, on y croise des débroussailleurs : bovins nantais (espèce menacée), des chevaux de Fjord en pâturages ainsi que des moutons.
    Les larris de la Montagne des Grès, à 15 km au sud d’Amiens et à 12 km au sud-ouest de Boves sur la commune de Grattepanche, sont à nouveau fréquentés par des brebis qui assurent son entretien, où l’on peut admirer l’ophrys pourpre et l’orchis moucheron.
    Sur les larris de la vallée de Bouchon à Villers-sous-Ailly, on rencontre une soixantaine de brebis qui pâturent la petite colline du printemps à la mi-septembre, qui appartiennent à Ch. Volant, éleveur local, qui développe actuellement la production d’un fromage dénommé «T’chot larris ».
    Au cœur du larris de la Montagne de Vaux, les orchis homme-pendu très rares en Picardie forment des tapis de plusieurs centaines de pieds dès le mois de mai. Depuis 1997, M. Dubiquet, éleveur, y fait paître son troupeau de mouton.
    A Saint-Aubin-Rivière dans la vallée du Liger, sur le coteau s’est adapté l’ophrys bourdon. L’entretien se fait grâce à l’appétit des brebis et à des chantiers spécifiques.
    A l’est du département à 5 km de Montdidier et à 38 km au sud-est d’Amiens, on trouve sur la Montagne de Fignières, fin juin, une belle variété d’orchidée nommée l’Epipactis rouge-foncé et fin avril l’orchis pourpre.

    La Montagne de Montenoy, à 26 km du sud-ouest d’Amiens et à 5km au sud de Molliens-Dreuil, dans la vallée de la Terrière, nous offre les belles couleurs de l’orchis pourpre et de l’ophrys moucheron. Des chantiers et une cinquantaine de brebis entretiennent la montagne de juin à octobre.

    Par ailleurs, on peut y voir aussi ces plantes protégées :
    - l’orchis des marais (palustris) mesurant 20-60 cm, fleurissant en mai-juillet dans les milieux tourbeux,
    - l’orchis brûlé (ustulata) mesurant 10-25 cm, fleurissant en mai-juin sur les pelouses calcicoles ou mésotrophes,
    - l’ophrys araignée (sphegodes) qui est en réduction, mesurant 10-35cm, fleurissant en avril-juin sur les pelouses calcaires ensoleillées.

    Le terme picard « larris » désigne les maigres et arides pâturages à moutons qui occupaient jadis la plupart des coteaux crayeux bordant nos vallées.

     

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  • 1- NOTIONS PRÉLIMINAIRES
    DÉFINITION. — Le cheval est un animal domestique que l’homme emploie à tirer et à porter ; qu’il monte et dont il se sert en voyage.
    La femelle, s’appelle jument ; le mâle, étalon ; le petit, poulain.

    IMPORTANCE DU CHEVAL. — Après le bœuf, le cheval est le plus utile de tous les animaux domestiques. C’est assurément la meilleure bête de trait ; aucun coursier n’est plus docile ni plus rapide,
    et, à part le chien, aucun animal n’est plus intelligent.
     

     

    Le cheval à la ferme autrefois


    2- HISTOIRE NATURELLE ET RACES
    LES PRINCIPAUX ORGANES. — Le cheval porte six dents incisives à la mâchoire inférieure, et six à la mâchoire supérieure.
    L’estomac du cheval est peu développé ; il n’est que de 15 litres, mais ses intestins sont volumineux : ils mesurent 200 litres. Quoi qu’il en soit, à cause de l’exiguïté de son estomac, le cheval a un système digestif moins puissant que celui du bœuf et du mouton ; aussi lui faut-il une nourriture plus riche, plus substantielle, plus facile à digérer, comme les bons foins et l’avoine.

    LES PRINCIPALES RACES. — Les meilleurs chevaux sont : 1° les chevaux du Midi ; par exemple, les chevaux arabes, pour la cavalerie légère ; 2° Les chevaux percherons et les chevaux boulonnais pour le labour ; 3° Les chevaux ardennais, les chevaux bretons et les chevaux normands, pour le trait léger et pour la gendarmerie.


    3- LA PRODUCTION
    L’ÉLEVAGE. — Dans tous les cas, il faut une prairie ou pâturage pour élever économiquement le poulain jusqu’à l’âge de six mois au moins. Lorsque le cheval a deux ans et qu’il appartient à une race de gros trait, on l’habitue peu à peu au travail, dans des terres peu compactes et peu accidentées.
    La jument porte son petit pendant onze mois environ ; elle le nourrit de son lait pendant quatre à cinq mois ; mais il faut, dès le second mois, un peu d’avoine concassée au jeune poulain.
    Pour se livrer avec avantage à l’élevage du cheval, on doit tout d’abord faire choix d’une race dont les aptitudes sont en rapport avec les services qu’on en attend ; on prendra donc les forts chevaux de trait pour les plaines du nord et les chevaux de selle pour les montagnes du centre et pour le midi de la France.

    EMPLOI DU CHEVAL. — Le cheval est un animal docile et courageux il faut le traiter avec douceur et le bien nourrir. Il lui faut 10 à 12 litres d’avoine par jour (5 à 6 kilogrammes), cinq kilogrammes de foin et autant de paille.

    Le cheval à la ferme autrefois

    4- HYGIÈNE ET MALADIES
    HYGIÈNE. —Le cheval est un animal sensible et assez délicat ; aussi faut-il l’installer avec soin dans l’écurie et lui tenir la peau proprement en l’étrillant, le panser un peu tous les jours et complètement tous les trois
    ou quatre jours. Il n’y a rien de plus dangereux pour le cheval que les courants d’air froids. Il n’y a rien de meilleur pour lui, avec de l’avoine, qu’un peu de son et un peu de carottes. Dans les pays chauds, on remplace l’avoine par l’orge ou par le maïs. La vesce est funeste au cheval.
     

    MALADIES. — Le cheval malade manque d’appétit ; il est triste, porte la tête basse et a souvent la langue sèche et le poil hérissé.
    Le repos, un peu de son dans l’eau et la diète sont les premiers moyens à employer, en attendant le vétérinaire. Les principales maladies du cheval sont la colique rouge et la paralysie du train de derrière. Dans le cas de colique, le cheval frappe du pied, gratte le sol, se couche sur le dos, jette les quatre membres en l’air et se relève brusquement. A l’approche d’une attaque de paralysie, le cheval ralentit sa marche, puis se laisse tomber sans pouvoir se relever. Ces maladies sont graves et il faut toujours se hâter d’appeler le vétérinaire.

     

    Extrait de :

    La nature hier et aujourd'hui

      MÉMENTO D'UN PAYSAN D'AUTREFOIS


     
    Henri Raquet

      14.5 x 21 cm - 166 pages

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    Le père Labêche (Eugène Noël) était jardinier, écrivain normand et chantre de l’écologie. Il était aussi journaliste au Journal de Rouen (ancêtre de Paris-Normandie), bibliothécaire de cette ville, et ami de l’historien Jules Michelet et du géographe Elisée Reclus.
    Né au Franc-Alleu, au faubourg Saint-Hilaire, à Rouen, en 1816, il habita ensuite Heurteauville, non pas Heurteauville près de Duclais, mais Heurteauville-la-Rivière, un peu en avance de Pontbruneau, dans une des jolies vallées cauchoises. C’est de là qu’il adressa régulièrement ses réflexions sur la nature et le jardinage intitulées : Les loisirs du Père Labêche, aux lecteurs du journal de la cité normande.
    Le succès fut grand et se maintint sans interruption de 1872 à 1888. Les propos de Jean Labêche se sont continués, vers 1896, dans le Journal de l’Agriculture. Leur nombre total a dépassé sept cents.
    Il décéda en 1899 à Bois-Guillaume. En 1905, son buste fut inauguré dans le jardin des Plantes de Rouen.

    Un Rouennais, chantre de l'écologie au XIXe siècle

    Buste d'Eugène Noël au Jardin des Plantes à Rouen

     

    A découvrir :

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     AU  JARDIN  DU  PÈRE  LABÊCHE
     Volume 1 : Les plantes - Volume 2 : Les bêtes

     Eugène Noël
       14.8 x 21 cm - 148 pages - (2 volumes)

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    En d’autres temps, d’autres problèmes et d’autres remèdes... Ainsi, en 1923, déjà sous l’égide de la L.P.O. les agents des Eaux et Forêts étaient invités à sensibiliser la population à la protection des oiseaux.
    En ce temps là, c’était surtout le braconnage, la chasse et la mode que l’oiseau devait redouter, ainsi que les premiers épisodes de « notre progrès » qui leur cause aujourd’hui bien des soucis.
    Voici le contenu d’un courrier adressé à un agent forestier de la Somme à une époque où l’oiseau était, il semble, plus utile à l’homme que de nos jours.

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    C’est particulièrement en hiver que les tempêtes menacent sur nos côtes. En février 1990, lorsqu’une grande partie du littoral de la Somme fut immergée, nous avons vu ce que pouvait engendrer l’action combinée des vents et des marées. Mais que savons-nous de la puissance de la mer ?

     

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