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    Des cinq espèces de chouettes présentes en France, la chevêche est la plus menacée. Le principal facteur de son déclin étant la transformation profonde de son habitat.
    Dans cet ouvrage, Bruno Voland nous conte avec tendresse et passion comment une jeune chevêche voit disparaître en une année sa famille, son habitat et sa nourriture.
    Il nous indique que de nos jours l’existence d’une chevêche n’est pas facile, et nous invite à réfléchir sur le sort que nous imposons à cet oiseau que les grecs avaient pourtant choisi comme emblème de la sagesse.

    Extrait : « ... Pendant une bonne heure, les oreilles de Kiwit sont assaillies par un vacarme assourdissant, sans que rien ne puisse les en protéger. Enfin, le bruit s’arrête. Mais Kiwit continue encore à l’entendre, comme s’il ne voulait plus le quitter. Il a même du mal à discerner la voix des hommes qui continuent à discuter non loin de son arbre. Mais il n’a même pas le temps de se remettre qu’à nouveau le monstre métallique se met en marche. Le bruit monte d’un coup en intensité. Au même moment, Kiwit ressent des vibrations à travers le bois qui l’entoure. Son pommier semble pris de tremblements incontrôlables, et la petite chouette ne sait plus si son corps s’est aussi mis à trembler ou pas. Les secondes qui suivent lui paraissent un enfer interminable. Puis son univers bascule dans un craquement lugubre...» 

     Plaidoyer pour la Chouette Chevêche

    Dessin : Alain Bougelot.


    « La plupart des livres qui racontent des histoires d’animaux sont tellement imbibés d’anthropomorphisme qu’ils en deviennent assommant. Tel n’est pas le cas de cet opuscule décrivant la vie d’une famille de chevêches. On échappe au « papa-maman-bébés » ... et l’auteur, Bruno Voland, contourne aussi les pièges du lyrisme Le ton sonne juste et on s’attache vite à la vie de cette famille de chouettes luttant pour sa survie... »
    - Le Journal de la nature.
     

    « ... avec un regard poétique plein d’acuité sur le monde de la nature, Bruno Voland sait raconter des histoires d’oiseaux comme le québécois Pierre Morency. La voie que cet auteur a choisie d’explorer est celle d’un naturaliste sérieux qui sait observer sans taire ses émotions et voir au-delà des apparences ... Assurément, l’histoire naturelle qu’il nous raconte nous apporte de la fraîcheur et le goût des bonheurs simples. »
    - Jean-Claude Génot, Ingénieur écologue.

     

    Extrait de : 

    Un regard poétique sur le monde de la nature  LA DERNIÈRE CHEVÊCHE

     
     Bruno Voland
     Illustrations : Alain Bougelot

     14 x 21 cm - 98 pages - Illustrations - Récit
     
     
     
     
      
     
     

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  • La vieillesse s’abattait, automatiquement, à cinquante ans plus ou moins quelques années. Les femmes s’y résignaient facilement, c’était une fatalité. Les enfants avaient alors déjà plus de vingt ans, souvent des petits-enfants étaient nés, les grands-parents étaient morts ou très vieux. Alors les femmes s’habillaient définitivement en noir ; elles laissaient la place aux jeunes.
    Les vieux restaient chez eux avec le couple qui reprenait la ferme, ils ne s’arrêtaient pas de travailler. Malgré l’âge, de nombreuses tâches nécessitant peu de forces, leur revenaient de droit. Ils avaient le temps même si, globalement, il leur était compté. C’était, pour les hommes : donner à manger aux lapins, il fallait couper l’herbe à la faucille autour de la ferme et la ramener dans de grands paniers en osier, donner à manger aux poules, jardiner, tailler les haies, réparer le petit matériel, aiguiser, réparer les harnais, nouer les « cahouts » et pour les femmes : faire la cuisine, aider à la vaisselle, tricoter, broder, allumer le feu.
    Au fil des ans, les corps se déformaient, se courbaient vers le sol, les jambes ne portaient plus, les hanches se bloquaient. Le vieux se déplaçait avec une canne puis plus du tout, restant tout le jour assis près d’une fenêtre tout en étant au courant et en s’intéressant à tout comme si le temps se suspendait et que la vie était éternelle. Les rhumatismes déformaient les mains calleuses, les doigts devenaient crochus, les articulations gonflaient, recouvertes d’une peau lisse, fine et rouge. Souvent la tension montait à des valeurs affolantes : 16, 18, 20 et même 25 de tension n’était pas rare, car on gardait bon appétit, il fallait bien, « pour rester en bonne santé » !
    Les vieux étaient les interlocuteurs privilégiés des enfants qui les recherchaient parce qu’ils avaient le temps de répondre à leurs questions et d’assouvir leur curiosité. Les hommes racontaient leur guerre, les batailles à la baïonnette, les fouilles de sapeurs menées si près des tranchées ennemies qu’on les entendait parler, les déplacements rapides et silencieux des canons tirés par des chevaux dans le noir de la nuit, les voyages lointains aux Dardanelles, récits d’où le temps avait expurgé la cruauté et la souffrance pour ne garder qu’un parfum d’aventure.

    Vieillards du monde paysan d'Artois (vers 1950)

     

    Extrait de :

     paysan Artois ABÉCÉDAIRE DU MONDE PAYSAN 
      La campagne d’Artois vers 1950
     
      Dominique Voisin

     14 x 21 cm - 148 pages   avec cahier-photos N/B 

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  • Quelques proverbes et dictons picards...

     

    Le facteur le plus favorisant de la petite délinquance est sans aucun doute l’alcoolisme. L’alcoolisme, on le sait, était un véritable fléau social dans la Somme, département qui, d’après L’Authie du 4 mai 1895, arrivait au deuxième rang en France (après la Seine-Inférieure) pour la consommation d’alcool par habitant : la consommation aurait été en 1894 de 46 litres de bière,15 litres de vin, 13 litres de cidre et 10 litres d’alcool par habitant (à noter qu’à la même époque la consommation d’alcool en France était de 4,3 litres par habitants). Plus de 40% des personnes comparaissant en correctionnelle sont catalogués comme étant des alcooliques. Il semble que le monde ouvrier était particulièrement touché, une indication nous est donné par Edouard Legenne à propos d’un café proche d’une usine à Harbonnières qui employait 150 ouvriers en 1900 où « Il se consommait chaque jour un tonnelet de 35 litres de fil en deux ».
    Tous les types de délinquances ne sont pas au même degré concomitants de l’alcoolisme : ce sont surtout les délits de violences (coups et blessures volontaires, bris de clôture) et les insultes et rébellion à l’égard de la force publique qui sont concernés. Ainsi en Décembre 1895 un marchand de vaches de Quesnoy sous Airaines est condamné à 50 F d’amende pour outrage à maire et à garde champêtre et à 5 F d’amende pour ivresse. Autre exemple, une Amiénoise de 48 ans est condamnée à la même époque à 2 mois de prison pour ivresse en récidive, outrage à la pudeur et bris de carreaux. Le scandale atteignait son comble quand des prévenus se présentaient en état d’ivresse au tribunal : ce fut le cas d’un terrassier d’Amiens accusé du vol de 4 peaux de lapins, le manque de respect dû à l’institution qu’exprimait l’état de l’accusé n’incitèrent pas les juges à la clémence : il fut donc condamné pour ce délit à 6 jours de prison, 16 F d’amende et à 5 F pour ivresse.
    Pour avoir une idée plus précise de l’importance de l’alcoolisme, il faut aussi prendre en compte les procès d’ivresse sur la voie publique dressés par la police ou la gendarmerie : ainsi, uniquement pour la journée du 15 janvier 1895, 10 contraventions pour ivresse sont dressées pour la seule ville d’Amiens et il ne se passe guère de jour sans que plusieurs contraventions pour le même motif ne soient relevées dans les commissariats de la ville. Notons bien sûr qu’à cette époque, où il n’existait aucun moyen scientifique de mesurer l’alcoolémie, il fallait que l’ivresse soit manifeste pour qu’elle puisse être repérée et éventuellement sanctionnée.
    Si l’ivresse sur la voie et les lieux publics est un délit elle n’est passible que d’une contravention relativement modeste (5 F en général), et les juges se montrent souvent plutôt bienveillants, ils ne manifestent de la sévérité qu’envers les multirécidivistes, tel ce journalier d’Amiens con-damné en décembre 1895 à 1 mois de prison. D’ailleurs il faut noter que l’état d’ivresse n’est pas souvent une cause de comparution en correctionnelle, il n’est presque toujours évoqué qu’en accompagnement d’autre délits dont il est souvent l’une des causes, sinon la cause principale.

     

    Extrait de :

    Picardie Belle Epoque DÉLINQUANTS ET CRIMINELS

     DANS LA PICARDIE DE LA BELLE ÉPOQUE

      Pierre Desbureaux 
     
      14 x 21 cm - 122 pages - Essai

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    Herbes aromatiques du potager picard


    Petit inventaire de quelques herbes aromatiques que l’on utilisait dans les jardins de nos ancêtres principalement pour améliorer le goût des soupes de tous les jours :

    ARROCHE, (Atriplex hortensis), Bonne dame, Folette, Chou d’amour. Très ancienne herbe potagère, utilisée pour parfumer les soupes d’orge épaisse, elle entrait aussi dans la préparation du bouillon pour les maladies de l’estomac et de l’intestin.

    CAMOMILLE ROMAINE, (Chamaemelum nobile) Anthemis odorant. L’une des plus cultivées car très aromatique. En infusion, dans le cas de ballonnements.

    CERFEUIL COMMUN, (Anthriscu Cerefolius), Cerfeuil des jardins. Employé comme bon stimulant de la digestion. Parent pauvre du persil (jusqu’à la fin du Moyen Age, le persil
    n’était cultivé que pour l’emploi médicinal).

    CRESSON ALENOIS (Lepidium sativum), Passerage des jardins. Il a joui d’un renom mérité. Le cresson (saveur piquante et agréable) était consommé cru en salade et cuit en potage.

    GRANDE CAPUCINE, (Tropaelloum majus), Cresson des Jésuites, Cresson du Pérou, Cresson du Mexique, Cresson d’Inde.
    Dans du vinaigre, on macérait les boutons de fleurs de la Grande Capucine pour remplacer les câpres. Les feuilles au goût poivré étaient mélangées à la salade. Elle était aussi utilisée comme tonique du cuir chevelu.

    MÉLILOT, (Melilotus officinalis), Petit trèfle jaune, Trèfle des mouches, Meigle, Pratelle, Mirlirot, Casse-lunettes.
    Pour donner le goût du lapin de Garenne à un lapin domestique, on introduisait 1 pincée de ces fleurs, dans le lapin fraîchement tué et vidé puis on l’enveloppait pendant 2 heures dans un linge. On l’appliquait aussi en infusion sur les yeux fatigués, c’est pourquoi on la surnommait Casse-lunettes.

    MÉLISSE, (Melissa officinalis), Citronnelle, Citronnade, Piment des abeilles ou des ruches ou encore des mouches, Thé de France, Herbe au citron, Poncirade, Céline.
    C’était une herbe favorite qui rendait le tonus et la joie de vivre aux plus mélancoliques. Ses feuilles étaient appréciées comme condiment écrasées et mélangées au potage. Elle était utilisée aussi en infusion comme sédatif léger, et sur les piqûres d’insectes en cataplasmes.

    Herbes aromatiques du potager picard



    MENTHE, (Mentha), Menthe à feuilles rondes, Menthe sylvestre, Menthe des champs. Menthe Pouliot.
    Toutes sortes de menthes trouvées dans les prés et les bois étaient cueillies. Toniques, elles redonnaient de l’énergie à tous les organes, elles étaient conseillées aux enfants, vieillards et aux convalescents. En gargarismes contre les douleurs des gencives et rages de dent. Utilisées aussi dans tous les plats.

    ORTIE, (Urtica dioica), pourtant très utile mais si mal aimée qu’elle a disparue de nos jardins. On lui réservait des « coins perdus » vu son caractère envahissant. On utilisait les jeunes pousses pour les soupes, farces, tartes, etc. et on les hachait pour compléter l’alimentation des poussins et canetons. Le purin d’ortie servait en pulvérisation contre les pucerons, et pur comme « coup de fouet » pour les végétaux.

    OSEILLE, (Rumex acetosella). Toutes sortes d’oseilles (grande, petite ou en écusson) trouvées dans les prés, cultures et bois peu épais étaient intéressantes. Véritable herbe-miracle aux XVIe et XVIIe siècles contre les infections, fièvres, scorbut et empoisonnements.
    Très utilisées dans les soupes.

    POURPIER, (Portulaca oleracea). Herbe à salade et à potage, adoucissante pour l’intestin. Chez l’enfant, on prescrivait son suc et la décoction de ses graines comme vermifuge.

    RAIFORT OFFICINAL, (Armoracia rusticana Gaertn). Un condiment extraordinairement riche en Vitamine C, il était utilisé contre le scorbut et connu comme révulsif, stimulant, expectorant. Pendant tout l’hiver, il a ses feuilles vert brillant à fort goût de moutarde qui résistent au froid.
    Condiment brutal, ses propriétés sont voisines de la moutarde noire.

    ROQUETTE DES CHAMPS, (Eruca sativa Mill). Odeur forte et piquante qui ressemble à un radis rose-monté. Condimentaire cultivé comme succédané de la moutarde noire, usages très voisins du cresson alénois et du radis noir. Employé contre l’impuissance.

    RUE DES JARDINS, (Ruta graveolens). Son odeur est forte, sa saveur amère et âcre.
    La présence de cette plante éloignaient les vipères.

    SARRIETTE, (Satureia hortensis). Herbe au délicieux arôme doux qui remplaçait le thym. Placée dans les armoires et les malles, elle servait à chasser les mites et autres insectes et était employée en bains pour tonifier les enfants délicats.

    Herbes aromatiques du potager picard

    __________________________________________________________________________

    Cultiver son jardin c’est aussi cultiver un esprit ; celui de rendre la nature plus proche. En ce sens, prenons garde de ne pas sacrifier le vrai jardin au nom d’une mode où la nature ne reconnaît pas les siens.
     

    Flore Déchamps

     

     

     

     


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    A paraître vers le 10 juin


    MOLLIENS-DREUIL  ET SON  CANTON

    par MM. Charlier, L. Ledieu et E. Jumel

     

     

    A paraître : Molliens-Dreuil et son canton



    Ce livre traite de l’histoire de Molliens-Dreuil et de son canton.
    Un texte complémentaire concernant l’histoire du village de Quevauvillers, ainsi qu’une légende d’A. Ledieu mettant en scène le châtelain de Coucy et la dame de Fayel.
    Il est agrémenté de nombreuses reproductions de cartes postales anciennes et d’une carte du canton vers 1900.


    Format 15 x 21 cm - 152 pages, avec 56 reproductions de cartes postales anciennes, + 2 aquarelles
    de O. Macqueron + 1 carte du canton vers 1900


    Prix spécial réduit de souscription : 13.50 € jusqu’au 31 mai 2021 (au lieu de 18 € à la parution).

     

    Pour souscrire par courrier : envoyer votre chèque avec votre commande sur papier libre (+ 2 € participation au port)

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