• Jadis, le berger de quartier

    A la première heure de l’après-midi, le sifflet du berger de quartier se fait entendre, plus nostalgique qu’impérieux. Ce sont quatre notes modulées et traînantes dont la plume ne peut traduire le charme. Souvent, cet appel est suivi d’un vigoureux “ Brrrouttt ” sortant du gosier du pasteur. Un concert de bêlements y répond. Les moutons s’en vont aux champs. 
    Dans chaque rue ou quartier du village, il y a plusieurs propriétaires de moutons. Le nombre de ces moutons peut varier de deux unités à une douzaine. C’est peu, direz-vous, mais notez bien qu’il n’est pas question ici, bien sûr, des fermes importantes qui ont un troupeau à elles seules et leur berger particulier.
    A l’appel du sifflet, donc, chacun s’empresse d’ouvrir la porte de sa bergerie ou de sa petite étable.
    Voici le berger, coiffé d’un chapeau délavé par les pluies, drapé dans une ample houppelande, armé d’une houlette, escorté de ses chiens. De même que chaque ruisseau grossit la rivière, de même chaque étable grossit le troupeau. Les chiens jappent. Les clochettes tintent. L’appel du sifflet s’estompe, le “ ho ” (troupeau en dialecte en picard) n’est plus qu’un nuage de poussière.
    Le soir, nouveaux appels. C’est le retour du troupeau. A nouveau, chaque propriétaire se hâte d’ouvrir la bergerie. Les brebis sont pressées de retrouver leur progéniture. Les agneaux attendent impatiemment la tétée. Ce sont alors des retrouvailles quasi émouvantes et un concert bruyant où les bêlements graves des mères se mêlent à ceux plus grêles et encore plus chevrotants de leur progéniture.

    Charles Lecat

     


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    Le premier fut planté dans le Périgord en janvier 1790 ; on en planta ensuite dans la Vienne, puis dans la France entière. En 1791, on compte déjà dans Paris deux cents de ces arbres, symboles de la liberté conquise. Au printemps de 1792, on en dénombre plus de soixante mille en France.

    À Abbeville, le 14 juillet 1792, jour de la Fédération, un arbre de la Liberté est planté. Des discours sont prononcés par le maire Dubellay et le procureur de la commune, Félix Cordier.
    L’arbre, « d’une cime élevée, symbole de la liberté, peint de trois bandes aux couleurs nationales », est dressé aux applaudissement unanimes des spectateurs et au son d’une musique militaire.
    La journée se termine par des danses.

    Le 10 décembre 1793 est planté avec solennité, sur la place Saint-Pierre, l’arbre de l’Egalité et de la Liberté. Un second arbre est planté en face du Temple de la Vérité et de la Raison. Ces arbres de la Liberté sont parfois, comme à Amiens en 1792, ornés de banderoles, d’écharpes ou de cocardes tricolores, souvent aussi surmontés du « bonnet chéri » de la Liberté.

    Les arbres de la Liberté : Abbeville

     
     

    L’arbre, évidemment symbole, doit être alors planté par des hommes libres :
    « Je vois avec peine, lit-on dans un discours de l’an VII, que dans différentes communes il existe des arbres soi-disant arbres de la Liberté. Par qui cet arbre a-t-il été planté, par le régime féodal, régime despotique ou avilissant... Il doit répugner à des hommes libres, à des républicains, de se rassembler autour d’un objet qui tient son existence de l’ancien régime, du despotisme et de la féodalité... Vous planterez un arbre de la Liberté, tel qu’un peuplier d’Italie. Qu’il soit vivace. Ces arbres seront les seuls que vous reconnaîtrez comme symbole de la vertu... » (à Naours, à la fête du 2 pluviôse an VII).

    Ces arbres doivent, d’autre part, être plantés à la bonne saison, quand la température le permet : « Les citoyens de Naours sont réprimandés : pour planter les arbres de la Liberté, ils ont choisi le jour mémorable de la fête du 2 pluviôse, donc en plein hiver. Si la saison est trop rigoureuse, les arbres devront être plantés dès que la température le permettra.

    C’est ainsi qu’à Rue, à la fin d’un hiver, les arbres n’ont pu être mis en terre à cause de la gelée. Il fallait choisir entre le sentiment patriotique et les exigences du climat.

    Or ces arbres, en Picardie comme ailleurs, sont souvent, à partir de 1793, l’objet de sévices. Et aussi après Thermidor, puis sous le Directoire.
    La ferveur populaire et l’enthousiasme sont retombés, et les opposants au régime se manifestent alors assez souvent.

     

     


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     Chaque année, les busards cendrés arrivent d’Afrique pour nicher en France. Mais leurs habitudes de reproduction mettent leurs jeunes face à de nombreux périls. Aussi, tous les ans, de nombreux bénévoles donnent de leur temps pour protéger cette espèce de rapaces menacés. Le récit se situe dans la plaine berrichonne et raconte l’histoire mouvementée d’une famille de busards face à tous les dangers.
    Bruno Voland fait partie de ces bénévoles depuis plusieurs années et il a voulu faire connaître leur action en racontant, de manière romancée et sans aucune prétention scientifique, l’histoire d’une famille de busards pendant une saison de reproduction mouvementée.


    Extrait «... La jeune femelle reste longtemps sans esquisser le moindre mouvement, encore sous le choc des événements. Au loin, elle voit l’énorme engin couper le blé où elle a grandi. Et alors qu’elle avait l’habitude jusque-là de se trouver tout le temps sous le couvert de la céréale, elle est maintenant sur un terrain nu où rien ne lui bouche plus l’horizon. C’est sa mère qui la sort de sa torpeur. Celle-ci a assisté aux événements du ciel et a suivi des yeux l’homme qui emportait un de ses petits. Elle l’a vu ensuite le déposer dans l’orge avant de quitter les lieux. Elle est restée longtemps à tourner au-dessus des champs puis, quand elle a été certaine que tout danger était écarté, elle est descendue vers le sol. Arrivée à moins de dix mètres de hauteur, elle pique vers la jeune femelle et passe à quelques centimètres au-dessus de sa tête en lançant un long cri aigu. Dix minutes plus tard, elle lui apporte de quoi calmer sa faim... »

    Jeunes busards en danger

     

    « Notre cœur palpite à l’unisson de celui des somptueux busards que nous ne verrons plus d’un même œil après avoir refermé ce livre. » Animaux Magazine

    « C’est un témoignage très vivant sur le remarquable travail de surveillance initié il y a plus de 20 ans par le FIR et poursuivi et développé depuis sans relâche. » - Fonds d'intervention pour les rapaces.

     

    Extrait de :

    Jeunes busards en dangerJEUNES BUSARDS EN DANGER

    Bruno Voland

     
    Illustrations : Alain Bougelot (inspiré des photos de Fabrice Cahez)

    15 x 21 cm - 90 pages - Illustrations - Récit

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    A plusieurs reprises encore, la cathédrale de Rouen, du moins en partie, sera la proie des flammes, et toujours vous la verrez se relever plus brillante et plus complète. Brûlée le jour de Pâques en l’an 1200, elle est frappée de la foudre le jour Pâques 1284 ; en 1353, la flèche est ébranlée par la tempête ; en 1625, le tonnerre frappe de nouveau l’édifice complété par tant de travaux excellents ; dix ans plus tard, l’ouragan ravage une partie de l’ancien portail qui forme la cour des Libraires. En 1642, le tonnerre tombe encore sur ces saintes murailles ; le coq est frappé au sommet du clocher, dix jours plus tard, le coq déployait de nouveau ses deux ailes agitées par le vent venu de la mer. En 1683, l’ouragan s’abat sur l’église ; il brise l’orgue, renverse trois ou quatre tourelles du grand portail ; en 1715, le feu prend à la pyramide ; en 1727, le feu prend dans la charpente du chœur ; en 1732, le jour de l’Assomption, en sonnant le salut, se brise en deux le battant de la cloche Georges d’Amboise ; en 1768, encore le tonnerre ; il tombe sur la base de pierre de la pyramide, et, traversant la lanterne, il vient s’éteindre au pied du jubé. Hélas ! le 15 septembre 1822, la foudre tombait une dernière fois sur cette pyramide qui la brave depuis trois siècles : cette fois le feu du ciel est le plus fort. Ebranlée par tant de secousses, par tant d’orages, par tant d’incendies, l’œuvre de Robert Becquet s’affaisse sur elle-même. Elle chancelle, elle se précipite dévorée par l’incendie ; la croix qui se perdait dans la nue tombe avec un fracas immense. Vainqueur de l’aiguille, l’incendie se répand à grands flots dans la toiture du chœur ; ce fut un deuil dans toute la Normandie, dans toute la France ; mais la flèche encore brûlante que déjà la France songeait à la relever...

     

     

    Extrait de : 

    Les vicissitudes de la cathédrale de RouenLA NORMANDIE
    Histoire - Paysages - Monuments

    Jules Janin

    Illustré par MM. Morel-Fatio, Tellier, Gigoux,
    Daubigny, Debon, H. Bellangé, Alfred Johannot.
    14 x 21 cm - 652 pages - Illustrations - Reprint

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    Mettant en scène avec pudeur et intelligence une famille de blaireaux, l’auteur raconte à travers ce récit passionnant comment et pourquoi la noyade est un drame, surtout pour ceux qui y survivent, et quelque soit leur degré de conscience.
    Ce livre comporte donc un double message : il rappelle que la nature présente quelques dangers et affirme que l’animal aussi est un être sensible.

    « Ce récit illustre parfaitement l'horreur de la noyade d’un enfant et ses conséquences dramatiques pour une famille, mais au-delà de la culpabilité, poison qui vous tire en arrière, au-delà du chagrin et de la révolte, il sait exprimer l’étonnante fécondité du deuil. »
    Extrait de la préface de Laurence Peroueme, présidente de l’association SAUVE-QUI-VEUT (Paris).
    Les droits de cet ouvrage sont destinés à cette association.

    Tragédie chez les blaireaux



    Extrait : «... Le mâle reste figé devant la petite dernière que la rivière a enfin rendue, après l’avoir prise bien involontairement, roulée sur son lit, doucement, sans violence. Il est là, silencieux, dans un étrange mutisme, comme dénué de toute vie lui aussi, dont la présence est seulement trahie par le mouvement de sa puissante poitrine. Il ne sent rien, et ne doit se fier qu’à sa piètre vue, car l’eau a pris avec elle la moindre odeur du corps...»

     

    Extrait de :

    Tragédie chez les blaireaux SILENCE

     ou Tragédie au pays des blaireaux
     

     Bruno Voland
     Illustrations : Alain Bougelot

     14 x 21 cm - 96 pages - Illustrations - Récit

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