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    Albert et ses rivières

     

    La rivière d’Encre, descendant de Miraumont, coule dans une direction générale du Nord au Sud. Arrivée devant la fortification d’Encre elle se partageait en deux branches. L’une, créée de main d’homme, se dirigeait à l’Est pour faire le tour du Château et du Bastion de la porte de Bray, et allait déverser ses eaux dans le Cavin au bas du Rempart de la peine perdue. L’autre branche avait un rôle plus important.

    Autrefois il s’en détachait tout d’abord un bras qui suivait presque en droite ligne la direction de la rivière ; il avait fini par n’être plus qu’un ruisseau, le ruisseau Baillon, qui passait le long du Prieuré et de la maison appartenant aujourd’hui à M. Watelain notaire, coulait. au bas de la place, longeait le côté Est de la rue des Aisés, et allait sous le Rempart de la peine perdue joindre ses eaux à celles du Cavin. C’était vraisemblablement le lit primitif de la rivière ; son parcours est le thalweg naturel. Le ruisseau Baillon n’existait plus en 1748.

    A cette époque c’est un peu plus loin, à l’extrémité, de la rue de Boulan, au lieu-dit le Puits de l’Étang, qu’un barrage divise les eaux en deux bras.

    Le bras principal traverse la ville, fait tourner le moulin du dedans, longe l’Hôtel-Dieu, s’élargit en un abreuvoir, sort près de la Tour rouge par une cascade de sept mètres, fait tourner le moulin du dehors, actionne ensuite le moulin à l’huile et joint ses eaux à celles qui entourent le Cavin.

    L’autre bras continue dans la direction de l’Ouest, passe sous la porte d’Aveluy, baigne la courtine à l’Ouest de la ville et dès avant 1748, faisant retour, vient passer sous le pont de Corbie pour rejoindre le bras principal en amont de la Tour rouge. Autrefois il ne faisait pas ce retour ; arrivé à l’angle Sud-Ouest de la ville il traversait la rue de Bouzincourt, descendait directement la vallée, passait sous la chaussée Brunehaut et allait rejoindre le bras principal en aval du moulin à l’huile. Son ancien parcours est facilement reconnaissable sur le plan ; on l’appelait le missel Lemaître. C’est à cause de la présence de ce cours d’eau que la chaussée Brunehaut (route Nationale n° 29), rectiligne comme toutes les vieilles grandes routes, avait été détournée et faisait un crochet avant de monter à Encre.

    Car autrefois on ne savait pas faire de pont en biais ; il fallait aborder les rivières perpendiculairement à leur cours.

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages  ALBERT
      Histoire et description de la cité d'Encre
     
      Henri Daussy 
     
      Edition recomposée, revue et augmentée :
       Plans, portraits et reproductions de cartes postales anciennes
      15 x 21 cm - 272 pages

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    Le beffroi de Ham

     

    Le beffroi se trouve dans la rue Notre-Dame, à peu près à égale distance de l’Eglise abbatiale et de la Place.

    C’est le clocher de l’église St-Pierre épargné après la vente de cette église en 1793.

    Sur les réclamations instantes du Conseil municipal auprès du Directoire du district (12 Janvier 1792), il ne fut pas compris dans la vente de l’église et fut conservé par la ville pour servir de beffroi.

    Sa forme est quadrangulaire.

    Chaque côté, est percé d’une fenêtre en plein cintre. Dans une niche placée sur le devant du clocher, c’est-à-dire sur la rue Notre-Dame, est la statue de St-Pierre.

    La devise suivante est gravée en lettres majuscules onciales sur le mur et disposée sur 4 lignes :

    VNG DIEU

    VNG ROY

    VNE FOI

    VNE LOY

     

    On voit encore sous la statue la trace d’un écusson mutilé.

    Quatre cloches garnissent le clocher.

    L’horloge municipale du monument date de la première moitié du XVIIe siècle. Cependant elle a été modernisée depuis, notamment par l’adjonction d’un cadran lumineux, ce qui permet de voir l’heure la nuit.

    Le mécanisme primitif était en fer forgé.

     

    Extrait de :

    Le beffroi de Ham   HAM, une visite en 1912
      E. Bocquet
      
       14.5 x 20.5 cm - 104 pages Photos et dessins N/B
     
     
     
     
     

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    Abbeville : mai 1940, la "guerre-éclair"

    Photo extraite du site internet de la Société d'Emulation d'Abbeville

     

    Personne ne s’attendait à cette blitz-krieg (guerre-éclair). Pourtant le 10 mai, première alerte : bombardement aérien rue aux Mulets, cimetière de la Chapelle, sucrerie et… 2 morts boulevard de la République. Notre front était percé du côté de Sedan et les troupes de Guderian se ruaient vers la Manche, tandis que les réfugiés de Belgique et du Nord évacuaient vers le sud ou l’ouest. Dimanche 19 mai : un ciel particulièrement animé de crépitements. Lundi 20 mai : 1er coup de canon de notre DCA à partir de 9 h… et jusqu’à 17 h. 30, des vagues successives d’escadrilles nazies déversent des tonnes d’engins explosifs et incendiaires sur la cité, apportant la destruction et la mort dans de nombreuses rues notamment du centre ville, sur nos monuments dont la collégiale St Vulfran et sur nos vieilles maisons. Les évacués belges et flamands sont eux aussi pris dans le piège. Les pompiers du capitaine Pleurdeau s’activent à éteindre les foyers. Des actes de dévouement se manifestent pour soigner les nombreux blessés, pour relever les morts, à l’exemple de la vaillante sœur Saint-Charles… Pendant que la ville brûle, une tragédie se déroule au kiosque à musique de la Porte du Bois. En ce lieu, 78 civils arrêtés en Belgique comme suspects sont enfermés toute la nuit du 19 au 20 mai et la matinée du 20. En début d’après-midi, 21 d’entre eux (de 6 nationalités différentes) sont fusillés sans jugement par ordre d’un capitaine français faisant fonction de commandant de la Place d’Abbeville. Heureusement, le lieutenant Leclabart arrivé in extremis fait stopper le carnage et sauve ainsi les 57 autres vies. En définitive, une bien triste affaire qui n’a jamais été élucidée totalement. A 20 h., deux motocyclistes et une douzaine de chars apparaissent, stationnant sur la place Clemenceau demeurée intacte. 

    C’est seulement le lendemain 21 mai que les Allemands en nombre prennent possession de la ville dont les ruines fument sinistrement. Ils n’ont pas encore franchi la Somme et pris pied sur sa rive gauche. Ils tentent un essai, mais le colonel De Gaulle qui veille de son quartier général de Moyenneville les repousse en leur infligeant de sérieuses pertes. Ils repassent la Somme en désordre, au pont tournant de la Portelette. Pour pallier l’absence de la Municipalité qui a quitté la ville, un Conseil de gérance sous la direction de Marcel Le Moyne est mis en place du 24 mai au 28 juillet 1940, pour assurer le ravitaillement et la distribution des vivres. L’Administration municipale, qui avait quitté la ville le 20 mai à midi et n’est rentrée que le 28 juillet. Entretemps, les 27, 28 et 30 mai, a lieu la dernière tentative pour reprendre la ville : la bataille d’Abbeville, conduite par la 4e division cuirassée de De Gaulle à partir du village de Huppy. Des accrochages sérieux se déroulent à Liercourt, Erondelle, Bray, Mareuil, Béhen, Villers, Caubert, Miannay, Yonval, sur les monts de Caubert, sans succès. Hélas ! malgré une dernière tentative de la 51e division écossaise le 4 juin, la bonne occasion est passée. Cette bataille d’Abbeville, dernier baroud d’honneur, se solde par l’échec final le 7 juin.

     

    Extrait de : 

    Abbeville histoire  HISTOIRE D’ABBEVILLE et de sa région
     des origines à l’aube du XXIesiècle 
        
     Gérard Devismes
     
      14 x 21 cm - 264 pages
     
     

     

     

     


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    Les gardes champêtres, l'exemple de Saint-Sauflieu

    Nommés par les administrateurs du canton grâce à l’arrêté de juillet 1796, leur salaire dépendait de la 1ère classe en ce qui concerne Saint-Sauflieu, le garde champêtre n’était alors payé que deux fois par an et les amendes lui revenaient. Cela ne dura guère ! Cependant, nombre de citoyens occupèrent ces fonctions à titre gratuit, ils étaient alors volontaires pour une courte durée allant de 3 mois à un an. Ils étaient parfois assistés d’auxiliaires.

    Ils étaient chargés principalement de faire respecter les lois et règlements ayant trait à la police rurale et de façon générale, d’exécuter les directives données par le maire dans le cadre de ses pouvoirs de police. Ils avaient pour équipement un képi, un vélo et un tambour. Ils avaient également comme fonction de faire passer les messages et s’arrêtaient donc sur les places pour annoncer les bonnes ou mauvaises nouvelles après un roulement de tambour. Les habitants sortaient alors sur le pas de leur porte, le garde champêtre lisait alors la missive.

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages SAINT-SAUFLIEU, VILLAGE PICARD
       Nathalie Boulfroy
       21 x 29.7 cm - 102 pages - photos et illustrations N/B

     
     
     
     
     
     

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    Les cours d'eau à Airaines et les moulins

     

    Airaines est sillonné par plusieurs petits cours d’eau dont le principal, appelé l’Airaines, va se jeter dans la Somme entre Longpré et Long.

    La principale branche de l’Airaines prend sa source à Laleu, situé à 4 kilomètres de là, environ, au lieu-dit : «Les puits tournis», sans doute à cause des curieux bouillonnements produits par ces sources, tellement abondantes à leur sortie qu’elles font tourner un moulin à un kilomètre de là.

    Un petit affluent, prenant sa source à Tailly, vient grossir cette branche sur son parcours, avant d’entrer dans Airaines. Cet affluent était autrefois alimenté à Laleu par les sources dites Libertaires aujourd’hui comblées, et même rive droite en aval du moulin de Laleu, par le fossé à Anes. Tous ces endroits sont fort pittoresques.

    Au Mermont, où une chute de ce cours d’eau est assez puissante pour faire tourner la roue de deux moulins contigus, une petite source ferrugineuse dont les eaux analysées ont souvent été recommandées avec profit pour les malades par les médecins de l’endroit, vient se perdre et se confondre avec les eaux de l’Airaines.

    Chemin faisant cette petite rivière reçoit encore les eaux de plusieurs sources qui viennent la grossir ; c’est d’abord la Fontaine de l’Hospice, aux eaux pures et légères, puis vient la Fontaine de la Ville, dont les eaux sont également bonnes, et enfin, la Fontaine aux malades, particulièrement recommandée, comme son nom l’indique, à cause de la facile digestion de ses eaux. Toutefois elles ont l’inconvénient de n’être pas toujours bien pures, inconvénient qui tient à leur écoulement défectueux, à l’incurie de ceux qui vont y puiser et aux eaux de pluie qui s’y déversent trop facilement.

    A son entrée dans la ville, l’Airaines se subdivise et laisse échapper un bras servant de décharge aux eaux d’un moulin. Ce petit bras parcourt la rue de l’Hospice, la divisant dans presque toute sa longueur, et forme avec le bras principal un petit îlot occupé au centre par l’hospice ; le point de jonction de ces deux bras se fait à une petite distance de cet établissement. 

    Dans leur parcours sur le terroir d’Airaines ces cours d’eau font encore mouvoir aujourd’hui les roues de quatorze moulins. Autrefois ce nombre était plus grand. Pringuez, dans sa Géographie de la Somme, parle de trente. La plupart de ces moulins servaient jadis au battage des graines oléagineuses, des graines de minettes ; quelques-uns faisaient de la farine : de ce nombre étaient les deux moulins à blé de la châtellenie et affermés, en 1736, pour la somme de 2 000 livres.

    Aucun de ces moulins ne sert aujourd’hui à faire de l’huile, c’est une industrie perdue pour Airaines, après avoir enrichi toutefois certaines familles. Quelques-uns sont utilisés par l’industrie, mais jusqu’ici avec un succès modeste.

    Les eaux limpides de ces petites rivières nourrissaient de nombreuses et excellentes truites. En 1736, le droit de pêche pour la part de la châtellenie était affermé 35 livres. Aujourd’hui ce poisson, grâce aux engins des braconniers et à la hardiesse des maraudeurs, devient rare et à une tendance à disparaître.

     

    Extrait de : 

    Les cours d'eau à Airaines et les moulins  AIRAINES
     HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE 
     
     Abbé Marchand
     
      14.5 x 20.5 cm - 296 pages Photos et dessins N/B
      Pour en savoir plus sur ce livre...
     
     
     

     

     


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