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    Troisième volume de la série « Les montagnes de France », rédigé et illustré par Gustave Fraipont, artiste lithographe (1849-1923), cet ouvrage nous invite à parcourir en tous sens le puissant massif de l’Auvergne tel qu’il se présentait vers 1900.

    Fin observateur, l’auteur nous peint avec bonheur et humour les paysages, les lieux, et les mœurs de cette région très pittoresque.

    Ouvrage illustré de 105 dessins.

     

    Récits de voyagesVOYAGE EN AUVERGNE EN 1900

     Gustave Fraipont


      15 x 21 cm - 252 pages, avec illustrations de l'auteur.

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  • La Somme dans sa traversée d'Abbeville

     

    La Somme s’invite dans Abbeville entre le chemin du Pâtis et le chemin des Canotiers, à proximité du lieu, une île-refuge sur la rive droite, où la ville naquit dans les temps préhistoriques. Puis elle se divise en deux bras à partir du pont de la femme nue : l’un est la vieille Somme qui continue tout droit pour franchir le barrage des Six-Moulins. L’autre bras, que les navigateurs doivent obligatoirement emprunter, tourne à gauche sous les ponts de la Femme nue et de la Portelette pour devenir le canal de Transit creusé en 1835. Le tracé de ce canal suit à peu près une partie des fossés des anciens remparts de la ville. L’écluse de ce canal a d’ailleurs été construite avec des grès de l’ancienne Porte Maillefeu. Ce dernier, le Maillefeu, était un petit affluent de la Somme qui entrait par cette porte dans la ville, pour rejoindre la Somme en aval du barrage des Six-Moulins. D’ailleurs, une des tours rondes de cette porte Maillefeu existe encore au n° 56 du boulevard de la Portelette qui est l’entrée de l’ancienne entreprise de robinetterie de luxe Margot, fermée en 2004. Le canal de Transit passe ensuite sous le pont de la Gare qui a la particularité d’avoir, à l’une de ses entrées, le monument dédié au chevalier de La Barre.[...]

    L’aménagement du canal de Transit fut un des derniers chantiers de la Somme canalisée. Dans un premier temps, en 1818, on avait seulement doté le pont-écluse de la Portelette d’un pertuis marinier, passage étroit permettant la circulation des péniches. Le percement du canal de Transit proprement dit ne fut réalisé que dans les années 1830, terminé en 1835, car le Génie imposait des contraintes qui ont retardé le choix du tracé. Quant à l’écluse située sur ce canal de Transit, entre le pont de la Gare d’une part, le Pont d’Hocquet et le pont chinois d’autre part, son sas principal fut réalisé en 1839. C’est dans les fouilles de ce chantier, parmi d’autres en divers lieux, que l’Abbevillois Jacques Boucher de Perthes découvrit au XIXe siècle des outils de silex qui lui permirent de prouver l’existence de l’homme antédiluvien : il est considéré comme l’un des fondateurs de la science préhistorique. A propos de la vieille Somme que nous avons quittée entre le chemin des Canotiers et le chemin du Pâtis, elle entre donc tout droit dans Abbeville, après être passée sous le pont de la Femme nue (pont des Prés), du nom d’une statue féminine allongée sur la rive gauche du fleuve et qui est censée représenter la Somme gallo-romaine appelée Samara. Elle laisse sur la droite le Centre hospitalier général, le plus important de Picardie maritime. [...]

    Après avoir dépassé le pont de la Femme nue, la vieille Somme parcourt encore une petite centaine de mètres pour arriver au barrage des Six-Moulins qui date de 1955. Les vannes-rouleaux ayant été fortement abîmées pendant la Seconde Guerre mondiale, un nouveau barrage fut reconstruit à l’emplacement de l’ancien pour profiter des fondations. Il est destiné à réguler le niveau d’eau et à l’évacuation des crues. [...]

    Quelques dizaines de mètres après ce barrage des Six-Moulins, la vieille Somme passe sous le pont de Talance : elle est en plein cœur de la Ville. La collégiale Saint-Vulfran, joyau du gothique flamboyant, aussi majestueuse qu’une cathédrale, n’est qu’à deux cents mètres sur la droite. [...]

     

    Extrait de :

    vallée de la Somme  BUCOLIQUE VALLÉE DE SOMME

        DE LA SOURCE DU FLEUVE A SON EMBOUCHURE

       
    Gérard Devismes    Format 20 x 29 cm - 118 pages avec photos, dessins N/B

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    La fenaison dans le Ponthieu (Bouquemaison) vers 1930

     

    « Faner c’est retourner l’herbe dans un pré en batifolant » écrivait un jour Mme de Sévigné après qu’elle eut pendant quelques courts instants sans doute et par désœuvrement manié un quelconque râteau en guise de distraction. Ces propos légers sont bien loin de la réalité car “ faire les foins ” à l’époque qui nous occupe était tout autre chose. Les trèfles, luzerne et sainfoin étant à maturité de floraison (souvent début juin) étaient fauchés au “ passe-partout ”. Cette faucheuse était équipée d’une barre horizontale traînant au niveau du sol et servant de guide à une scie constituée de dents triangulaires aiguisée sur deux faces et animée d’un mouvement latéral alternatif de va-et-vient par l’intermédiaire d’une roue motrice tandis qu’un tambour pivotant horizontalement chassait à l’arrière le végétal qui, guidé par des rabats, se déposait en “ javelle ”. Cette machine était attelée de deux chevaux, son conducteur était assis, fait assez rare ne concernant que les faucheuses, les autres instruments de culture étant le plus généralement suivis à pied par leur conducteur. Selon l’abondance du fourrage le tambour se révélait parfois insuffisant à produire son office, ce qui entraînait un bourrage qui nécessitait la présence à l’arrière d’un compagnon qui suivait la machine et le cas échéant, dégageait la coupe à l’aide d’une courte perche munie d’un crochet.

    Après quelques jours d’exposition au soleil le foin était ramassé à la main pour être bottelé (1). Le ramassage manuel du foin était une opération pénible : d’abord elle nécessitait d’être courbé continuellement en traînant la main au niveau du sol jusqu’à la formation d’une botte entre les deux bras. C’était donc une grande fatigue des reins, de plus les mains sans protection étaient mises bien souvent en contact avec les chardons séchés aux piquants bien acérés ; mais aussi et surtout cette activité se déroulait bien souvent sous un soleil de plomb alors que la poussière montait du sol à mesure que l’on remuait le foin. Par les années de réelle canicule, pour éviter la chaleur, il n’était pas rare de procéder au ramassage très tôt au lever du soleil (à la fraîche)... Les bottes formées étaient liées soit avec des liens de paille de seigle préparés à l’avance ou avec des ficelles de faucheuse-lieuse récupérées lors des battages et apprêtées pour cet usage.

    Restait à charrier cette récolte pour la mettre à l’abri. Cela avait lieu le plus tôt possible compte tenu des possibilités de pluie ou d’orage. Toutes ces bottes étaient donc ramenées à la ferme et engrangées. Si leur maniement n’était pas éprouvant vu leur faible poids cette mise en tas sous les tuiles des granges, toujours par forte chaleur et au milieu de la poussière dégagée qui collait aux corps en sueur, constituait un travail pénible et désagréable.

    Selon les années, il pouvait y avoir une deuxième récolte.

    NOTE :

    (1) Bien qu’il existait déjà un râteau faneur attelé d’un cheval permettant le ramassage de plusieurs javelles à la fois mais dont l’emploi était bien loin d’être généralisé et qui ne faisait que rassembler le foin sans pour autant former la botte.

     

    Extrait de :

     

     Villes & Villages  BOUQUEMAISON, UN VILLAGE PICARD
    de 1919 à 1939

     Pierre Duséval

      15.5 x 22 cm - 302 pages avec photos d'époque
     
     
     
     
     
     
     

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    Alan Seeger, poète américain tué lors de la Bataille de la Somme

    ALAN SEEGER (1888-1916)

    Alan Seeger est né à New York le 22 juin 1888 dans une des vieilles familles de la Nouvelle Angleterre. Il a un an lorsque ses parents déménagent pour Staten Island qui forme le goulot d’étranglement du port de New York. Il y habitera jusqu’à l’âge de dix ans en compagnie d’un frère aîné et d’une sœur cadette.
    Des hauteurs de Staten Island, il découvre l’une des scènes les plus romantiques du monde : les portes de l’hémisphère Ouest. Il y voit les grands vapeurs de tous les pays pénétrant en procession dans le port de New York.
    Au premier plan, c’est le phare de Robbins Reef, à mi-distance la statue de la liberté et, tout au fond, les arches géantes du pont de Brooklyn et les grands buildings de Manhattan. Et ce flot de bateaux croisent celui des navires qui s’en vont vers les îles des boucaniers et les félons du Vieux Monde. Il connaît par cœur les noms de tous ces vaisseaux.
    En 1898, retour à New York où il est élève de la Horace Mann School. Son grand plaisir était alors de courir derrière les voitures de pompiers, les incendies étant fréquents à l’époque.
    Deux ans plus tard, nouvelle migration : sa famille part pour Mexico où elle séjournera deux ans. Ces deux années vont avoir une importance déterminante sur le développement de la sensibilité de l’enfant.
    Si New York incarne le romantisme de la puissance, Mexico représente à la perfection le romantisme des paysages. Passer des Etats Unis au Mexique, c’est comme passer d’un seul bond du Nouveau Monde dans l’Ancien.
    La scène est fascinante : Mexico au centre d’un vaste amphithéâtre dominé par les cônes immaculés du Popocatepelt et du Ixtaccihuatil. Bien que sous le tropique, le climat est idéal, grâce à l’altitude (2000 m).
    La famille Seeger hantent les vieilles bibliothèques des couvents et un tuteur va aider Alan à développer son goût pour la poésie et la bonne littérature.
    Quand ils reviennent aux Etats Unis, les enfants sont déjà très familiarisés à la vie et à la nature des Mexicains et ils y retournent souvent en vacances.
    Il fréquente alors la Hackley School à Tarrytown au sommet d’une colline dominant la noble rivière Hudson, au milieu d’un vaste domaine de verdure.
    Il entre à Harvard en 1906. Lectures variées à la magnifique bibliothèque de Boston. Il est plongé dans un univers contemplatif plutôt que vers la vie active. Il découvre les idéaux des Chevaliers médiévaux dans la lecture de Chaucer.
    Au bout de deux ans, il émerge de sa coquille, découvre la vie sociale, se fait beaucoup d’amis. Il traduit Dante et Ariosto ; il est rédacteur au Harvard monthly et lui donne ses premiers vers.
    De 1910 à 1912, il va passer deux années à New York qui seront les moins fécondes car il est encore indécis sur son avenir. C’est alors que se produit le grand événement de sa vie, le tournant : son départ pour Paris en 1912.
    C’est avec l’esprit d’un romantique du XIXe siècle qu’il abordera Paris. Il loge près du musée de Cluny où il se sent chez lui au milieu du monde des artistes et des étudiants du quartier latin, tout en faisant des incursions dans la haute société.
    Beaucoup de gens sont tombés amoureux de Paris mais peu autant qu’Alan Seeger. Paris est pour lui une sorte de Bagdad, de Samarcande, les Mille et une nuits.
    C’est à Paris qu’il écrira son premier recueil de poèmes « Juvenilia ». Mais Paris ne l’absorbe pas entièrement. Il visite la province car il aime tous les aspects du beau pays de France. Il visitera la Suisse aussi.
    Puis arrive l’année fatale : 1914. Le printemps le trouve à Londres. Puis il passe trois jours à Canterbury avec son père à qui il dit au revoir le 25 juillet.
    Deux jours plus tard, c’est l’ultimatum autrichien à la Serbie. La roue du Destin est déjà en marche. Dès que la guerre lui paraît inévitable, il revient à Paris en passant par Bruges où il laisse les manuscrits de ses poèmes à un imprimeur sans se douter des risques qu’ils encourent.
    La guerre n’a que trois semaines lorsqu’il s’engage avec une cinquantaine de ses concitoyens dans les rangs de la Légion étrangère.
    Pourquoi franchit-il ce pas décisif ? Sans aucun doute parce qu’il sentait que la guerre était une des expériences suprêmes de la vie à laquelle il ne pouvait se soustraire sans déloyauté envers son idéal.
    Mais, mis à part son penchant à vivre dangereusement, il fut poussé par un sentiment de loyauté envers le pays et la ville de son cœur : la France et Paris.
    Ce n’était pas, selon sa propre conception « une guerre contre la guerre » mais un combat pour la liberté et pour la France. Il combattra pendant deux ans sur tout le front, campagne qu’il raconte dans son journal de guerre et dans ses poèmes écrits dans les tranchées.

    Il sera tué le 4 juillet 1916, jour de l'indépendance américaine à Belloy-en-Santerre, près de Péronne

    La place de ce village porte son nom qui est aussi inscrit sur le monument aux morts. Il n’a pas de tombe, le cimetière où lui et ses camarades reposaient ayant été détruit par la contre-offensive allemande de 1918.

    Le journal « Le matin » publia la traduction d’un de ses poèmes « Champagne 1914-1915 » et remarqua que Cyrano de Bergerac aurait pu signer ses vers.

    Le plus émouvant est pourtant « I have a rendez-vous with Death » que l’on retrouve dans toute la littérature anglo-saxonne.

     

    Extrait de : 

    La "grande" histoire

      BIOGRAPHIE,
     CARNETS DE GUERRE ET POÈMES 1914-1916
      Alan Seeger

      Traduit de l'anglais par Bernard Léguillier 

     14 x 21 cm - 154 pages

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  • Pierrefonds et son château (avant sa reconstructin)

    Château de Pierrefonds vu vers 1830

     

    Pierrefonds (Pelrafons), bourg de 1 600 habitants, situé à 13 kilomètres de Compiègne, sur la lisière orientale de la forêt. Ce lieu doit sa célébrité à ses deux châteaux, séjour de seigneurs puissants au moyen âge. Le second de ces deux monuments féodaux subsiste encore, et est l’un des plus complets qu’on puisse voir en France.

    Le premier château de Pierrefonds fut construit sur l’emplacement actuel de la ferme dite du Rocher. Il paraît avoir existé dès le commencement du XIe siècle, avant la naissance de Nivelon Ier qui fut le premier seigneur de Pierrefonds. Le petit-fils de ce Nivelon agrandit son château et étendit au loin son autorité sur tout le pays environnant. Cette première maison s’éteignit en 1185, et Philippe Auguste acheta la châtellenie, dont les seigneurs portaient à cette époque, depuis fort longtemps, le titre de pairs du royaume.

    Pierrefonds fut, avec le Valois, compris dans la cession faite à Louis d’Orléans, frère de Charles VI, et ce fut ce prince qui jeta les fondements du château actuel. C’était, au dire de Monstrelet, « un château moult bel, puissamment édifié et fort défensable. » Il avait quatre faces irrégulières et sept tours élevées de trente-cinq mètres. Le roc servait en partie de base à cette forteresse ; partout où le terrain l’avait permis, on avait fait creuser de vastes caves et des cachots. Un fidèle serviteur des Armagnacs, Nicolas Bosquieux, fut investi par Louis d’Orléans du commandement de ce château ; forcé, en 1408, après l’assassinat de son maître, d’abandonner Pierrefonds, Bosquieux y rentra dix ans après ; mais déjà les ravages de la guerre y avaient laissé des traces : le comte de Saint-Pol, partisan des Bourguignons, avait détruit par le feu plusieurs tours et la charpente des combles ; la solidité de l’édifice avait seule préservé le reste de l’incendie.

    L’année de la mort du roi Henri III, 1589, Pierrefonds acquiert une nouvelle célébrité. Un partisan, le célèbre Rieux, réunit une troupe de pillards et de brigands, s’enferme dans le château, et de là ravage tout le pays voisin. En 1591 Henri IV envoie contre Rieux une petite armée sous les ordres du duc d’Epernon, mais celui-ci assiège inutilement la forteresse, il est blessé et se retire. A la fin de la même année le maréchal de Biron fait sur Pierrefonds une autre tentative également infructueuse. Alors l’insolence de Rieux ne connaît plus de bornes ; il médite, en 1593, d’enlever Henri IV, qui devait traverser la forêt de Compiègne, et il eût réussi sans un paysan qui eut, par hasard, connaissance de ce projet et en avertit le roi. Cette même année l’imprudence de ce chef de brigands, heureux jusqu’alors, causa sa perte ; il fut surpris dans une de ses excursions presque seul par le gouverneur de Compiègne, pris et pendu dans cette ville. Son lieutenant, le sieur Chamant, livra, l’année suivante, Pierrefonds à Henri IV.

    Sous le règne de Louis XIII, Villeneuve, lieutenant du marquis de Cœuvres, vicomte titulaire de Pierrefonds, prétendit marcher sur les traces de Rieux ; Charles de Valois, comte d’Auvergne, attaqua Pierrefonds avec avec 15 000 hommes, et s’empara du château après un siège de quelques jours.

    Le cardinal Richelieu, pour prévenir le retour d’un fait semblable, fit démolir les ouvrages avancés du château, enlever les toitures et pratiquer des entailles dans les murs. La solidité des murailles de cette construction a préservé les débris que nous voyons aujourd’hui, du marteau de la bande noire pendant la révolution.

    Racheté en 1813, par l’empereur Napoléon, le château de Pierrefonds est aujourd’hui l’objet d’utiles et sages restaurations ; les fouilles, habilement dirigés, ont mis à jour l’ancienne entrée, le chemin couvert, le pont-levis, les souterrains immenses et la grosse tour de l’ouest.

     

    Extrait de : 

    Pierrefonds château

     

     LE CHÂTEAU MÉDIÉVAL DE PIERREFONDS

      Jean-Marc Laurent

       14 x 21 cm - 128 pages - Illustrations

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