• Les cours d'eau à Airaines et les moulins

     

    Les cours d'eau à Airaines et les moulins

     

    Airaines est sillonné par plusieurs petits cours d’eau dont le principal, appelé l’Airaines, va se jeter dans la Somme entre Longpré et Long.

    La principale branche de l’Airaines prend sa source à Laleu, situé à 4 kilomètres de là, environ, au lieu-dit : «Les puits tournis», sans doute à cause des curieux bouillonnements produits par ces sources, tellement abondantes à leur sortie qu’elles font tourner un moulin à un kilomètre de là.

    Un petit affluent, prenant sa source à Tailly, vient grossir cette branche sur son parcours, avant d’entrer dans Airaines. Cet affluent était autrefois alimenté à Laleu par les sources dites Libertaires aujourd’hui comblées, et même rive droite en aval du moulin de Laleu, par le fossé à Anes. Tous ces endroits sont fort pittoresques.

    Au Mermont, où une chute de ce cours d’eau est assez puissante pour faire tourner la roue de deux moulins contigus, une petite source ferrugineuse dont les eaux analysées ont souvent été recommandées avec profit pour les malades par les médecins de l’endroit, vient se perdre et se confondre avec les eaux de l’Airaines.

    Chemin faisant cette petite rivière reçoit encore les eaux de plusieurs sources qui viennent la grossir ; c’est d’abord la Fontaine de l’Hospice, aux eaux pures et légères, puis vient la Fontaine de la Ville, dont les eaux sont également bonnes, et enfin, la Fontaine aux malades, particulièrement recommandée, comme son nom l’indique, à cause de la facile digestion de ses eaux. Toutefois elles ont l’inconvénient de n’être pas toujours bien pures, inconvénient qui tient à leur écoulement défectueux, à l’incurie de ceux qui vont y puiser et aux eaux de pluie qui s’y déversent trop facilement.

    A son entrée dans la ville, l’Airaines se subdivise et laisse échapper un bras servant de décharge aux eaux d’un moulin. Ce petit bras parcourt la rue de l’Hospice, la divisant dans presque toute sa longueur, et forme avec le bras principal un petit îlot occupé au centre par l’hospice ; le point de jonction de ces deux bras se fait à une petite distance de cet établissement. 

    Dans leur parcours sur le terroir d’Airaines ces cours d’eau font encore mouvoir aujourd’hui les roues de quatorze moulins. Autrefois ce nombre était plus grand. Pringuez, dans sa Géographie de la Somme, parle de trente. La plupart de ces moulins servaient jadis au battage des graines oléagineuses, des graines de minettes ; quelques-uns faisaient de la farine : de ce nombre étaient les deux moulins à blé de la châtellenie et affermés, en 1736, pour la somme de 2 000 livres.

    Aucun de ces moulins ne sert aujourd’hui à faire de l’huile, c’est une industrie perdue pour Airaines, après avoir enrichi toutefois certaines familles. Quelques-uns sont utilisés par l’industrie, mais jusqu’ici avec un succès modeste.

    Les eaux limpides de ces petites rivières nourrissaient de nombreuses et excellentes truites. En 1736, le droit de pêche pour la part de la châtellenie était affermé 35 livres. Aujourd’hui ce poisson, grâce aux engins des braconniers et à la hardiesse des maraudeurs, devient rare et à une tendance à disparaître.

     

    Extrait de : 

    Les cours d'eau à Airaines et les moulins  AIRAINES
     HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE 
     
     Abbé Marchand
     
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