• Origines de Poix de Picardie

    Poix dut évidemment son origine aux deux voies romaines qui se croisaient en cet endroit : la route de Paris à Calais et la voie d'Amiens à Rouen. Ces routes contribuèrent à l'essor commercial et firent la fortune de Poix dès le haut moyen âge. Le travers de Poix eut sa notoriété. En 1118 le prieuré Saint-Denis avait des droits sur les foires de la veille et du jour de la fête de Saint-Denis. Les autres foires dateraient celle de la Saint-Michel, de 1469 ; celle de la Saint-Laurent, de 1557 ; le marché du mercredi, de 1681 ; le franc-marché du mardi, de 1686, ainsi que la foire de la Saint-Eloi.
    Mais les misères de la guerre venaient aussi par là. La route de Calais à Paris fut le grand chemin de l'invasion durant la guerre de Cent Ans. En 1346,au passage d'Edouard III, roi d'Angleterre, et de toute l'armée anglaise, trois jours avant Crécy, Poix fut incendié et pillé. En 1357, nouvelle prise par un parti d'Anglais. En 1358, siège et pillage par les Jacques venant de Croissy et Thoix et allant se faire battre dans les plaines de Lignières-Châtelain. En 1419, 1429, 1431, Poix et les environs furent infestés d'ennemis. En 1471-1472, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, ravagea et brûla la ville et le château. En 1590, courses des deux partis de la Ligue. Passage de l'armée espagnole et du duc de Parme. En 1636, tout le pays jusqu'à Poix fut désolé.
    Le château, qu'on trouve cité dès 1159, subit toutes les vicissitudes de la ville elle-même. En 1765, il était encore pourvu de canons. Il n'en reste, de nos jours, que l'emplacement et de vagues substructions au-dessus de l'église et du cimetière, dans la promenade dite « des Arbrisseaux ».

     

    Extrait de :

     

    Villes & Villages
     POIX DE PICARDIE ET SON CANTON
     

      M.G. Beaurain

     
      15 x 21 cm - 180 pages avec cartes postales anciennes, plans, photos N/B récentes
     
     
     
     
     

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    Blanquette de Saint-Pierre à la Picarde

     

    Préparation / Cuisson : la veille ou le matin + 15 mn.

    Ingrédients pour 4 personnes :
    1,5 kg de Saint-Pierre - 1 l de coques - 150 g de champignons - 150 g de carottes - 1 jus de citron - 75 g de beurre - 2 jaunes d’œufs - 15 cl de crème - 50 cl de fumet de poisson - Sel, poivre.

    — Faire dégorger les coque dans l’eau salée 1 journée. Rincer plusieurs fois pour retirer le sable. Ôter les arêtes intérieures des Saint-Pierre, laisser la tête et ouvrir le dos.
    — Emincer les champignons et couper les carottes en bâtonnets. Faites les revenir à feu doux dans le beurre pendant 10 minutes.
    — Pendant 10 mn, pocher le Saint-Pierre dans le fumet de poisson, ajouter les coques, les carottes et les champignons, cuire 2 minutes.
    — Egoutter et retirer les coques de leur coquille, laisser au chaud dans un plat.
    — Réduire le fumet et le passer au chinois. Ajouter le jus de citron, ainsi que la crème fraîche et les jaunes d’œufs en liant sans laisser bouillir. Verser le dans un bol.

     

     

    Extrait de :

      Cuisine picardeLES " FICELLES " DE LA CUISINE PICARDE

      HISTOIRES ET RECETTES

      Michel François

     15.5 x 22 cm - 160 pages avec illustrations

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  • Quelques témoignages :

    Ils établissent de surcroît la diversité des expériences vécues par ceux qui regagnaient leur foyer. Ainsi le curé de Cartigny, au terme d’un périple essentiellement effectué à bicyclette, réussit-il à pénétrer en zone interdite, à Pont-lès-Brie, sur la simple présentation d’un laissez-passer obtenu à Saint-Lô. En revanche, d’autres, de Ham, de Péronne et de partout ailleurs, durent traverser, parfois seuls, le canal à la nage.
     

    La traversée de la Somme au temps de la zone interdite 40-44

    Photo : pont métallique sur la Somme, ed. la Vague verte

     

    Mais le recours à une aide locale demeurait assez fréquent. Ainsi une mère de famille et ses enfants, à l’issue d’un interminable voyage debout dans un wagon bondé, descendit-elle du train à Chaulnes. Péronne restait en effet inaccessible. De là, elle gagna les abords du fleuve. Un homme dévoué de Saint-Christ fit traverser, de nuit, l’écluse du canal de la Somme à toute la famille à califourchon sur une poutre. Néanmoins, la barque restait aussi l’outil privilégié de beaucoup de passeurs.

    Les habitants du pays connaissaient bien le fleuve.
    Depuis des générations, on entretenait des sentiers d’exploitation dans les marais de la Somme, comme par exemple l’Anguillerie ou la Grenouillère non loin de Péronne. Pour qui les connaissait, c’était un moyen, non sans danger mais efficace, de franchir la ligne Nord-Est.
    Les passeurs présentaient d’ailleurs des profils variés. Certains exprimaient de la sorte leur goût du risque, d’autres leurs sentiments patriotiques ou bien encore leur esprit de solidarité. De fait, ils rejoignirent parfois des réseaux de Résistance.
    Ainsi en 1940 à Cléry-sur-Somme près de Péronne, Anne-Marie Vion, Madeleine Barloy et quelques autres personnes s’étaient-elles attachées à faire sortir de la zone interdite des prisonniers évadés en leur faisant traverser la ligne Nord-Est en barque, à cheval ou à motocyclette.
    Assez rapidement elles furent confrontées à un mouvement de résistance belge, la « Phalange blanche », qu’elles aidèrent dès lors dans ses déplacements. Pour certaines, Anne-Marie Vion notamment, cela signifia l’arrestation, la déportation et la mort.
    De même, à Pont-Rémy, en aval d’Amiens, une jeune femme faisait traverser des Anglais ou d’autres fugitifs en barque à travers le canal. Deux de ses amis, qui partageaient son activité, retrouvèrent un jour son corps flottant sur la Somme. Néanmoins, d’autres passeurs ne partageaient pas cet altruisme. Et s’ils n’en risquaient pas moins leur vie, c’était contre rétribution financière.

    Gérard Mascré

     

    Extrait de :

     

    La "grande" histoireLA ZONE INTERDITE  DANS LA SOMME 1940-1944

    Gérard Mascré

     
    Préface de Jean-Paul Cointet,
    professeur à l’Université de Picardie Jules Verne.

    14 x 21 cm - 240 pages - Photos

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  • Mœurs nocturnes à Saint-Valery au XVIIe et XVIIIe siècles

    Malheur au paisible habitant qui s’aventurait jadis hors de son logis après le couvre-feu. Il risquait fort de laisser sa bourse et son manteau aux mains de quelques rôdeurs de remparts.
    Sa vie même était en danger : truands et malandrins n’attendaient que la tombée de la nuit pour prendre possession, en maîtres, du pavé.
    Les ordonnances de police furent toujours impuissantes à réprimer les désordres nocturnes. Les deux sergents de ville avaient pris l’habitude de rester prudemment chez eux, dès que le soir venait. Leurs gages étaient modestes: huit livres par an, chacun. Pour ce prix on ne saurait répondre de la sécurité d’une population. Le clocheteur des trépassés que sa fonction condamnait à parcourir les rues à la belle étoile était lui-même victime des rufians ; son cri lugubre troublait les joyeux ébats des noctambules. Le clocheteur de nuit était assailli et battu.
    Souvent les habitants étaient réveillés en sursaut par des coups bruyants frappés à leurs portes. Ceux qui mettaient le visage à la fenêtre étaient insultés par les garnements qui prenaient la fuite en riant de la mine effarée de leurs victimes. D’autres fois, les marchands trouvaient le matin leurs vitres brisées, leurs enseignes décrochées, ou interverties, les plombs de leurs fenêtres enlevés, etc. Les soldats de la garnison se mettaient souvent de la partie. En 1666, ils s’emparèrent de la garniture plombée de la porte de Haut et la vendirent à leur profit.
    Les farces de cette sorte, faites aux bourgeois et à la municipalité, étaient aussi fréquentes que les querelles et les rixes nocturnes entre les malfaiteurs.
    Les villageois qui s’attardaient en la ville après la fermeture des portes, avaient pris l’habitude de franchir les murailles en certains endroits favorables, ce qui causait des dégradations. Comme cela se passait la nuit, il était fort difficile de mettre la main sur les coupables.

     
    A. Huguet 

    Extrait de :

     

    Villes & Villages
     
     SAINT-VALERY-SUR-SOMME aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
    Aspect, transformation et autres
     
      Adrien Huguet
     
      15 x 21 cm - 104 pages avec cartes postales anciennes, plans et illustrations.

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  • Les cafés autrefois, exemple de Bouquemaison

    On dénombrait onze cafés au village : rue de St Pol : Lefebvre André - à la boulangerie, les tenants successifs : Cornet, Lancel, Lemaire - Annequet André - Demazure Abel - Duséval Louis puis Etienne - Rue de Doullens : Lépinoy Paul - Boully Gaston puis Pétain Maurice - Rue de la Ville : Lefebvre Louise puis Pernet Michel - Lefebvre Léon puis Jacquemelle Paul - Rue de Le Souich : Parsy Guilain puis Georges - Lorel Paul puis les frères André et Robert.

    Ces lieux connaissaient en tout temps une bonne fréquentation y compris en semaine bien que moins régulière, mais les déplacements des cultivateurs étaient fréquents surtout aux heures du départ au champ et du retour et bon nombre d’entre eux s’arrêtaient volontiers, parfois seuls mais aussi lorsqu’ils étaient appelés par l’un d’eux déjà en place afin de partager le plaisir de boire en bonne compagnie mais aussi  celui de pouvoir prendre double consommation en toute bonne conscience. Pour certains l’habitude était telle que leurs chevaux s’arrêtaient d’eux mêmes ; les devantures des cafés étaient équipées de longues barres métalliques sinon d’anneaux scellés au mur et destinés à l’attache des chevaux.

    Chaque quartier présentait un centre d’intérêt, un artisan par exemple, et pour des raisons diverses liées au travail, il y venait une clientèle passagère qui, à l’occasion d’une rencontre, s’arrêtait au café d’à côté. Les voyageurs traversant le village coupaient parfois leurs longues courses en s’arrêtant volontiers. Les affaires se traitaient et se concluaient au café. Mais les heures d’affluence se situaient à midi au retour du travail de même que le soir : le soir surtout les clients s’attardaient plus volontiers, les tournées se succédaient chacun payant la sienne, les conversations s’animaient sur les sujets d’actualité locale ou générale.

    En cas d’élections les cafés étaient une véritable estrade et une antenne pour les candidats, c’est là que tout se débattait, que tout se faisait ou se défaisait en ces lieux enfumés et parfois rendus violemment bruyants l’alcool aidant. Mais c’est le dimanche, jour de repos, que les cafés faisaient le plein. Si certains y venaient pour simplement y boire d’autres beaucoup plus nombreux s’y rendaient pour jouer aux cartes. Le jeu à la mode était le piquet adopté par tous bien que la manille eut déjà fait son apparition ; c’est dans une atmosphère particulièrement enfumée que ces interminables parties se déroulaient, l’enjeu étant la tournée de “ bistouille ” qui était due par les perdants.

    Il convient de dire ce qu’était la bistouille ; pour commencer il s’agissait d’une simple tasse de café qui n’était jamais consommée sans être accompagnée d’un petit verre d’eau de vie que le client buvait sec ou ajoutait à son café ; cependant les alcools étaient nombreux et variés sur les étagères du tenancier : fine, cognac, genièvre, schiedam, rhum..., certains amateurs se faisant servir successivement un ou plusieurs de ces alcools, le café initial n’en avait plus la couleur depuis longtemps et la tasse ne servait plus que de prétexte honorable à cette gourmandise qui aboutissait à l’ébriété d’autant que certains patrons ne servaient pas l’alcool au verre mais laissaient tout simplement la bouteille à la disposition du consommateur qui déterminait lui même sa ration, certains abusaient de cette générosité d’autres non.

    La tournée (eine tornée) désignait une consommation prise en commun mais sans limite du nombre de consommateurs et réglée successivement par chacun des participants sous peine d’être discrédité auprès des copains en cas de manquement à cette règle. Cette habitude était un véritable piège pour qui acceptait de s’asseoir autour d’une table copieusement garnie, il risquait d’avoir des difficultés à la quitter... Mais sans tomber dans cet excès, il est vrai que même à deux chacun y allait de la sienne (chatchin l’sienne) à moins que de convenance elle soit rendue plus tard. Bien que de bonne fréquentation aucun de ces cafés ne vivait que de ce commerce, l’établissement était le plus souvent tenu par l’épouse tandis que le mari exerçait une activité parallèle liée soit à la culture, à l’artisanat ou à un autre commerce.

     

    Extrait de :


    Villes & Villages
      BOUQUEMAISON, UN VILLAGE PICARD

     Pierre Duséval

      15.5 x 22 cm - 302 pages avec photos d'époque
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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