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    Flamiche des hortillons

    Préparation / Cuisson : 1 h. 15 mn.

    Ingrédients pour 6 personnes : 500 g de pâte brisée - 600 g de carottes - 200 g d’oignons - 125 g de jambon - 80g de gruyère râpé - 100 g de beurre - 3 dl de crème - 2 œufs + 1 jaune d’œuf pour dorer - 1 cuillère à café de sucre - Sel, poivre.

    — Peler, laver et couper en fines rondelles les carottes. Eplucher et émincer les oignons. Couper le jambon en dés. Battre les œufs en omelette.

    — Dans une casserole mettre un peu d’eau salée, sucrée puis faire cuire les carotte avec 60 g de beurre jusqu’à évaporation de l’eau.

    — Faire revenir les oignons dans 20 g de beurre.

    — Dans une poêle avec le reste du beurre, faire rissoler le jambon.

    — Mélanger aux œufs battus, les oignons, les carottes, le jambon, le gruyère, la crème, saler et poivrer.

    — Couper la pâte brisée en deux et foncer une tourtière en laissant dépasser les bords de 2 cm, piquer le fond avec une fourchette et garnir. Rabattre les bords et les humidifier. Recouvrir la garniture avec le reste de pâte, pincer et souder les bords. Faire un petit trou au centre et cuire au four.

     

    Extrait de : 

      Cuisine picardeLES " FICELLES " DE LA CUISINE PICARDE

      HISTOIRES ET RECETTES

      Michel François

     15.5 x 22 cm - 160 pages avec illustrations

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  • Aperçu de Gamaches en 1860

    Si, arrivant à Gamaches par la route départementale qui vient d’Amiens, vous descendez la rampe rapide qui court en serpentant sur les flancs du coteau, son aspect vous charme. Rien de gai comme ces verdoyantes prairies des deux vallées qui viennent là se marier, comme cette ligne sombre et imposante de la forêt, comme ces ondulations des coteaux mamelonnés qu’elle couronne. Le bourg s’appuie en demi-cercle sur la rivière de Bresle. De ces murailles, de ces tourelles qui l’enfermaient et le fortifiaient jadis, rien ne s’aperçoit de loin ; seule l’une des blanches tours du château s’élève encore orgueilleuse à gauche, tandis qu’à droite une haute et délicat cheminée à vapeur lance vers les cieux des nuages d’une fumée noire et épaisse. Les fossés profonds, ouverts jadis au pied des fortifications, se montrent encore çà et là plus ou moins comblés ; et de ces murailles de tufs et de moellons qu’avaient élevées au XIe siècle Bernard de St.- Valery, on ne rencontre plus que quelques débris enfouis sous les broussailles. Ces murs s’appuyaient d’une part sur la rivière rapide et profonde alors, et de l’autre sur la forteresse qui complétait le système de défense. Cinq portes donnaient accès dans la ville. Les ouvertures actuelles sont encore les mêmes. C’étaient les portes de Blangy et de Beauchamp situées aux extrémités d’une voie qui traversait Gamaches dans toute sa longueur, sous les noms de rue du Frien, Grande rue et rue Tompoiré, et qu’interrompait seulement, entre les deux premières, un profond ravin creusé par les eaux sauvages dans le canal de décharge de la Vimeuse, qui aboutissait derrière le château à l’un des bras de la Bresle; puis encore les portes de Normandie et de Lambercourt placées aux points extrêmes d’une autre voie coupant la ville dans sa largeur, sous les noms de rues de Lambercourt et de la Chaussée ; et enfin la porte d’Abbeville ouvrant sur la vallée de Visme, au bout de la rue de Glicourt qui longe la grande halle. Ne semble-t-il pas que la rue de Glicourt soit la corruption de la rue d’Hélicourt, village où elle mène d’ailleurs directement ?

    F.-I. Darsy

    Extrait de : 

    Gamaches  GAMACHES ET SON CANTON

      
    M.F.I. Darsy

      
    Ouvrage paru en 1854-56 - 14 x 21 cm - Réédition 230 p. avec illustrations, cartes postales anciennes (réédition en 2013)
     
     
     
     
     

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  • Le Picard dépeint énergiquement un caractère physique ou stigmatise un défaut moral à l’aide d’images saisissantes. J. de Wailly et M. Crampon

    Quand le Picard met en scène : l'homme, son semblable

    — Des acouteux pis des mileux, ch’est pire qu’des voleux. Il faut se méfier des gens curieux.

    — Il a tè à l’école din chés courts jours. — Il a té à l’école qu’éch maristér i faisouot sin cit. Il n’a guère fréquenté l’école.

    — I veut miu apprenne un beudet à perleu. Inutile de lui donner un conseil, une explication.

    — Pinde èse makwère (mâchoire) ale potyère. (Sorte d’étagère à suspendre les pots). Ne pas savoir quoi répondre – avoir le bec cloué.

    — Malin comme Gribouille, qui s’muche das lieu (dans l’eau) d’peur qui s’mouille. De quelqu’un pas très futé.

    — J’aimé mieu coutcheu aveuc elle tout nue, qu’aveu nos tchuré tout habillé. A propos d’une femme dont la beauté est attirante.

    — Avoir eune face réjouie comme eune pleine leune (lune). Avoir une figure épanouie.

    — Un tchien noér i court aussi vite qu’un tchien blanc. En réponse à une remarque sur sa propreté, sur sa tenue.

     

    Extrait de : 

    Patois picard  PROVERBES ET DICTONS PICARDS 
        D'après les études de : 
     Abbé Jules Corblet, Auguste Dubois, Louis Seurvat, Alcius Ledieu,
     Gaston Vasseur, Edouard Paris...
        14.5 x 20.5 cm - 124 pages
     
     
     
     

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    Les chemins de halage de la Somme canalisée

    A l’origine, le chemin de halage était d’une largeur de vingt-quatre pieds, soit environ sept mètres ; il était réservé au passage des chevaux ou des hommes halant les bateaux, qui avaient la priorité sur les riverains. Bien entendu avant la motorisation des bateaux. C’était un net avantage sur la route car une plus petite force était nécessaire pour le transport par voie d’eau. Dans le « Mémoire sur le canal du duc d’Angoulême » par Brière de Mondétour, il est précisé que « six forts chevaux conduisent tout au plus vingt-quatre pièces de vin sur une grande route, (tandis que) sur le (futur) canal, deux mauvais chevaux conduiront quatre cents pièces. » Vraisemblablement, la Somme canalisée n’a jamais été bordée par deux chemins de halage sur l’ensemble de son cours, bien que les rapports détaillés des ingénieurs distinguent clairement les prix à la descente des prix à la remontée.

    L’aménagement du deuxième chemin était gêné par les affluents, les bras de décharge et l’instabilité des berges en bord de vallée. Qui plus est, le long des fleuves, il était fréquent d’effectuer le halage depuis une seule berge, du fait de la largeur du lit. Cette force déséquilibrée ne nécessitait que de bien tenir le gouvernail pour éviter que le bateau dévie vers la berge. Autrefois, le halage pouvait se faire soit à longs jours (le même attelage tractait l’embarcation tout au long de son parcours), soit par relais, c’est-à-dire que l’attache était changée à chaque bief, donc au passage à une écluse. Sur la Somme canalisée, seul le halage à longs jours était pratiqué. Le halage à col d’homme a probablement existé sur la Somme, comme sur tous les canaux français. L’une des fresques de Puvis de Chavannes, nommée « Pro Patria Ludis » et datant de 1882, exposée dans le grand escalier du musée de Picardie à Amiens, représente d’ailleurs les premiers habitants de la Somme par un groupe d’hommes et de femmes halant une barque. Le halage humain a disparu en France avec la mise au gabarit Freycinet dans les années 1878- 1879, laquelle a permis de généraliser la navigation des bateaux de trois cents tonnes. Cette traction humaine devenait, de ce fait, deux fois moins rapide que celle du cheval. Dans les années 1930, certains règlements de police allaient même jusqu’à interdire le halage à la bricole, la bricole étant la partie du harnais de halage qui se passe autour de la poitrine. Il n’y avait pas d’entreprise spécifique de halage sur la Somme. Un certain nombre de cultivateurs échelonnés tout au long du parcours louaient leurs services aux mariniers. On en trouvait par exemple à Long, mais aussi vers Abbeville et entre Abbeville et Saint-Valery.

    Gérard Devismes

    Extrait de :

     

    vallée de la Somme  BUCOLIQUE VALLÉE DE SOMME

        DE LA SOURCE DU FLEUVE A SON EMBOUCHURE

       
    Gérard Devismes    Format 20 x 29 cm - 118 pages avec photos, dessins N/B

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    La fable du meunier et du pendu sous Louis XIV à Drucat

    Joe Seager : Le Pendu (« Ecce »). Dessin de 1854. Maison de Victor Hugo, Paris.

     

    Il était une fois, au temps du Roi-soleil, un homme qui était le meunier de Drucat près d’Abbeville. Un jour, il passait avec son chariot et son charretier à proximité d’une gibet. Un voleur pendu la veille s’y balançait. A voir la tête qu’il faisait, on pouvait penser qu’il filait un mauvais coton, mais il semblait encore vivant. La pitié s’empara du meunier qui descendit de son chariot et décrocha le pendu. Il le mit dans son véhicule et l’emporta chez lui. Homme au grand cœur, il se dépensa sans compter pour tenter de le ramener à la vie. Tant et si bien qu’au bout de deux semaines, notre voleur se portait comme un charme. Le meunier envisageait de le laisser partir, doté d’une petite bourse garnie afin qu’il ne fût pas tenté de commettre quelque nouveau larcin. Lorsqu’un dimanche il le laissa seul un moment à la maison, sur sa bonne mine, il ne le retrouva pas au retour. Le ressuscité avait emporté dans sa fuite le sac de son hôte. Profondément vexé, le meunier sortit ses mulets, sauta dessus avec ses deux fils et son charretier. Et ils partirent sur les traces du fuyard, d’après les renseignements qu’on leur avait donnés. Celui-ci avait repris le chemin de la potence, donc le meunier et ses accompagnateurs le retrouvèrent non loin de l’arbre qui avait servi de gibet. L’occasion était à saisir au plus tôt, avant que l’autre ne prît la poudre d’escampette. Notre meunier se précipita, saisit l’homme et le secoua si fort qu’il s’affala et resta sur le carreau : il était mort pour de bon cette fois-ci. Informé de l’événement, le procureur du roi au présidial d’Abbeville fit décréter la prise de corps du meunier et de ses complices. Il leur fut conseillé de prendre la fuite et de requérir ensuite des lettres de rémission. Elles furent établies par M. Guisain, secrétaire du roi, qui les présenta à Monsieur le chancelier (ministre de la justice). Ce dernier ne voulut pas les sceller sans avoir diverti le roi avec cette histoire. Elle s’est passée sous le règne de Louis XIV et elle est plus qu’une fable. C’est une anecdote vécue qui fit grand bruit à l’époque, puisqu’elle est relatée dans l’annuaire de l’arrondissement d’Abbeville de 1849.

     Gérard Devismes

     

    Extrait de :

    Picardie maritime
     HISTOIRES INSOLITES 
     DE PICARDIE MARITIME 
     
      Gérard Devismes 
      
      14.5 x 20.5 cm - 282 pages 
     
     
     

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