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    Généalogie

      

     DE  VISMES,  UNE FAMILLE FÉODALE PICARDE

    DANS L'HISTOIRE DE FRANCE

       par Gérard Devismes

      15 x 21 cm - 88 pages

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    Extrait :

    C’est en sa qualité de vicomte du Vimeu qu’Orland assista les 2 et 3 juin 981 aux côtés d’Hugues Capet (futur roi de France) au retour des corps de saint Valery, au monastère fondé par lui à l’embouchure de la Somme, et de saint Riquier. Voici comment Louandre narra l’événement : « Hugues, suivi d’une foule immense, chantant des hymnes au Seigneur, portait sur ses épaules la châsse de saint Riquier. Il arriva ainsi sur les bords de la Somme, du côté de Noyelles ; mais la mer ayant reflué avait fait déborder le fleuve. Alors Bouchard, comte de Melun, qui portait le corps de saint Valery, dit en présence de tous les assistants, au nombre desquels était Orland, vicomte du Vimeu : Seigneur Jésus, si ta volonté miséricordieuse est que le corps de ton saint soit rendu à son monastère, que ta clémente bonté ordonne que pour nous le fleuve se sépare en deux, et ne se refuse pas à nous donner un passage, afin que ce peuple soumis à ton nom, puisse d’un cœur dévot et dans un transport de joie, rendre à ta gloire et à l’honneur de ce saint le tribut de ses louanges ! Le Seigneur fut fléchi par ces paroles du serviteur de Dieu et les prières de son saint, et aussitôt les eaux de la mer se divisèrent (il s’agirait du gué de Blanquetaque entre Port et Noyelles), de telle sorte que ceux qui portaient les Saints Corps (ceux de saint Valery et de saint Riquier) et tout le peuple passèrent à pied sec et sans aucun danger les ondes périlleuses en louant et bénissant le Seigneur. On fit halte à La Ferté (quartier de Saint-Valery), et peu après le duc s’écria : Allons et replaçons comme il convient l’élu de Dieu dans son église. »

     

     


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    Quand cette chasse était hélas pratiquée en Baie de Somme !

     

    La mer, en effet, laissait à découvert, en ce moment, comme à chaque marée basse, les vastes langues de sables qui constituent, dans ces parages, de véritables écueils et que l’on désigne, en raison de l’apport qui en est fait par le courant du fleuve, sous le nom de Bancs de Somme.
    C’est sur ces bancs qu’à l’époque où nous nous reportons, un vrai troupeau de phoques venait, à la marée descendante, atterrir et faire une sorte de sieste, qui durait le plus souvent jusqu’au retour du flot.
    C’est aussi à ce moment, que, bien des fois déjà, d’habiles chasseurs avaient tenté de les surprendre, pour porter plus tard, en manière de trophée, un carnier fait de la peau de leur victime.
    Mais, hâtons-nous de le dire, il n’est pas d’animal plus défiant, il n’en est surtout pas de mieux doué comme œil et comme oreille.
    Au moindre bruit, à la moindre apparition suspecte, le phoque échoué sur le sable se recourbe immédiatement en arc et, en quelques bonds, replonge dans la mer.
    M. de Kergolen, pour en avoir entendu parler par des chasseurs experts, était au courant des mœurs de cet amphibie.
    Aussi, avant de partir, fit-il à ses compagnons de chasse les recommandations les plus expresses, relativement au silence qu’il fallait garder.
    On chargea les fusils d’avance et tout le monde étant embarqué, le père Morin, aidé par Guillaume, hissa sa voile et mit le cap sur le Banc de Somme qui émergeait un peu à gauche du Hourdel et sur le bord duquel nos chasseurs reconnurent justement, à leur forme oblongue et à leur peau grisâtre, un certain nombre de phoques échoués.
    — Père Morin, fit à voix basse M. de Kergolen, vous savez qu’il faut les prendre par derrière. Faites donc en sorte de tourner le banc.
    — Compris ! répondit le vieux pêcheur.
    Et avec une habileté de pilote consommé, il vira doucement et longea au plus près le bord désigné, jusqu’à un certain endroit, où il jugea, que l’exhaussement du banc, à sa partie médiane, devait masquer le bateau et, à plus forte raison, les chasseurs.
    Arrivé à cet endroit, il accosta sans avoir même frôlé le sable.
    M. de Kergolen, regardant alors chacun de ses compagnons, mit son index sur ses lèvres, pour recommander de nouveau le silence et débarqua le premier.
    Georges et Maurice le suivirent, en prenant les plus grandes précautions, pour ne pas heurter le bateau.
    Mais quand vint le tour d’Alcide Loriot, bien qu’il eût cherché à faire comme eux, il s’y prit de telle sorte, qu’en s’élançant, il repoussa l’embarcation derrière lui et, par suite, au lieu de descendre sur le sable, il descendit dans l’eau et en eût jusqu’aux genoux.

    Scène de chasse aux phoques vers 1895 au Hourdel


    Malgré cet incident, que la consigne du silence empêcha ses compagnons de commenter, il se mit en marche avec eux et obéit à M. de Kergolen qui, prêchant d’exemple, fit signe à tout son monde de marcher le plus courbé possible, pour arriver à voir, sans être vus.
    Le banc, comme l’avait remarqué le père Morin, faisait dos d’âne et c’est seulement lorsqu’ils auraient atteint le sommet de la convexité, qu’ils devaient apercevoir et tirer les phoques au posé.
    M. de Kergolen, son fils et son neveu marchaient côte à côte.
    Gêné, non plus seulement par l’étroitesse de ses chaussures, mais aussi par l’eau qui venait de les emplir, le brave Alcide se traînait péniblement à une certaine distance en arrière.
    Mais l’on ne s’en préoccupait pas.
    Nos trois chasseurs d’avant-garde n’avaient, en ce moment, d’autre souci que de voir de près le gibier d’un nouveau genre qu’ils avaient aperçu de loin et d’exercer sur lui leur adresse.
    Leur cœur, à vrai dire, battait déjà fortement dans leur poitrine, car ils approchaient du but... quand soudain un coup de feu retentit derrière eux.
    Ils se retournèrent et aperçurent, à une centaine de pas, Alcide Loriot étendu tout de son long sur le sable, son arme à ses côtés et faisant de grotesques efforts pour se relever.
    En toute autre circonstance, ils fussent tous accourus à son aide, mais, pour le moment, la fièvre de la chasse l’emporta sur la compassion et, dans l’espoir de ne pas perdre tout le bénéfice de leur entreprise, ils coururent en avant.
    Par malheur, arrivés à l’endroit d’où ils devaient tirer, ils ne purent qu’assister au spectacle que nous avons décrit.
    Les phoques, au bruit de la détonation, s’étaient arc-boutés sur leur queue et, faisant des bonds énormes, regagnaient au plus vite la mer.
    — Tirons quand même ! fit vivement M. de Kergolen et, cette fois, l’on entendit partir successivement six coups de fusil.
    Mais les phoques étaient déjà hors de portée et, quelques secondes plus tard, la mer les avait tous dérobés aux regards de nos chasseurs.
    Ceux-ci revinrent alors sur leurs pas, tout décontenancés et, au moment même où Maurice, qui avait toujours le mot pour rire, s’écriait: « Diable de compère Loriot ! »
    ils virent venir au-devant d’eux le pauvre Alcide, qui leur expliqua qu’il avait heurté une écore dans le sable et qu’étant tombé avec son fusil tout armé, celui-ci était parti en touchant le sol.
    — Ce coup de fusil prématuré, lui dit M. de Kergolen, nous a fait manquer là une belle occasion ; mais nous la retrouverons peut-être une autre fois.
    — Certainement, fit M. Loriot, et, cette fois-là, je mettrai des souliers qui ne me gênent pas les pieds.
    M. de Kergolen ne répliqua pas, mais il se jura bien, dans son for intérieur, de ne plus jamais associer M. Loriot à ses parties de chasse, fut-il même chaussé à son aise.


    Paul Vupian

     

    Extrait de :

     

    Romans de terroirLA MAISON DU CHRIST À CAYEUX-SUR-MER

    Suivi d’une notice historique et topographique sur Cayeux et son territoire

    Etude de mœurs locales
     
    Paul Vulpian
      14.7 x 21 cm - 182 pages - Réédition

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    Aspect général et structure de l’édifice

    La pierre dont la cathédrale d’Amiens est construite provient, pour la plus grande partie, des carrières de Croissy, Fontaine-Bonneleau et Domeliers (Oise), dont le chapitre était seigneur, et de celle de Beaumetz, près de Tirancourt (Somme) sur la rive droite de la Somme. Ces pierres, d’un calcaire crayeux assez dur et d’un blanc gris, ont été très usitées à Amiens dans tout le moyen âge, et même, les premières, jusqu’à une époque très voisine de nous. Les fondations sont aussi colossales que l’édifice lui-même. Elles descendent, pour rejoindre le sol vierge, à une profondeur de huit mètres, en moyenne, et forment un vaste grillage de maçonnerie sur lequel s’élève la construction. La rapidité avec laquelle la cathédrale fut élevée lui donne une grande homogénéité qui n’est pas un de ses moindres mérites. On peut dire que le plan général tracé par le premier maître de l’œuvre, Robert de Luzarches, a été jusqu’à la fin rigoureusement suivi. Et pourtant, l’art 23 Vue extérieure du côté sud, cliché Hacquart de bâtir évoluait si rapidement au XIIIe siècle, que, dans le détail, des différences de parti et de style assez sérieuses permettent de constater, soit des interruptions plus ou moins longues dans les travaux, soit des progrès réalisés par le maître maçon, soit des changements de main, soit le tout à la fois. Orientée avec une inclinaison d’environ 23 degrés vers le sud, la cathédrale a la forme d’une croix latine, comprenant : 1° une nef de six travées, flanquée de bas-côtés simples et accompagnée de chapelles latérales, mais qui n’appartiennent pas au plan primitif ; 2° un transept de trois travées à chaque croisillon, flanqué lui-même de bas-côtés ; 3° quatre travées de chœur à doubles bas-côtés ; 4° un rond-point à sept pans avec déambulatoire et sept chapelles rayonnantes, dont celle du milieu est plus profonde que les autres. Il n’y a que deux tours sur la façade principale, et encore ne sont-elles pas carrées, mais sur plan oblong. Il suffit de jeter les yeux sur un plan de la cathédrale d’Amiens, pour comprendre combien cette disposition est à la fois simple, claire, rationnelle et commode. Le plan d’Amiens demeurera longtemps le plan type idéal et classique de la grande église. Cinq portes monumentales donnent accès dans l’intérieur ; trois dans la façade occidentale, correspondant à la nef et aux bas-côtés, les deux autres, aux extrémités des bras du transept. Il y a en outre quelques portes secondaires les unes appartiennent à la construction primitive les autres ont été percées après coup. Six beaux escaliers de pierre à vis montent aux étages supérieurs. C’est la plus vaste des églises françaises. Dans son état actuel, elle couvre, tant pleins que vides, une superficie de 7.700 mètres carrés environ, et elle occupe dans l’espace un volume qu’on peut évaluer à 200.000 mètres cubes, chiffres ronds. En voici les dimensions principales : Longueur maxima, hors œuvre, du nu extérieur des maîtres piliers de la façade occidentale à celui des contreforts extrêmes de la chapelle de la Petite Paroisse (chapelle XXVIII): 145 m. Longueur maxima, hors œuvre, du transept : 70 m. Largeur de la grande nef, d’axe en axe des piliers : 14 m. 60. Largeur des bas-côtés, de l’axe des piliers isolés au nu intérieur du mur de clôture : 8 m. 65. Largeur du second bas-côté du chœur : 7 m. 3o. Hauteur de la grande nef, sous clef, à partir du pavé actuel : 42 m. 3o. 24 Hauteur du sol du parvis au haut de la croix de la tour du nord, état actuel : 66 m. Id., de la tour du sud : 65 m. Hauteur du pavé actuel de la nef au faîte du grand comble : 56 m. Hauteur de la flèche, du sol de la nef au coq, état actuel : 112 m. 70 (1).

    Aspect général de la cathédrale d'Amiens

    Lorsqu’on étudie la cathédrale d’Amiens dans le détail, c’est surtout la nef, la façade occidentale jusqu’au-dessus de la grande rose et les parties basses du transept et du chœur qu’on peut considérer comme le chef-d’œuvre et le point culminant de l’architecture gothique. Ici, en effet, les lois de cet art de bâtir sont définitivement trouvées et appliquées dans toute leur rigueur un système de piles étrésillonnées et rendues rigides par des arcs dans les deux sens transversal et longitudinal, une ossature, en un mot, où la part des murs pleins est aussi réduite que possible ; nul élément qui ne soit commandé par la construction elle-même ; l’effet produit uniquement par l’heureux assemblage et les harmonieuses proportions données à tous ces éléments. En même temps, le sentiment de la ligne n’est pas perdu de vue, et l’œil se repose sur des divisions verticales et horizontales bien tranchées. Il est peu d’édifices, même gothiques, où la logique soit plus rigoureuse et où le résultat de cette logique ait été plus satisfaisant. Malgré sa grande unité, on sent cependant que son auteur, travaillait sans cesse et cherchait toujours à perfectionner. La mouluration, l’ornementation — celle-ci d’une grande sobriété — sont encore largement conçues et toujours à l’échelle du monument. Elles sont composées, non pour elles mêmes, mais pour concourir à l’effet général, et chacun de leurs éléments est calculé pour la place qu’il occupe. Qualités essentielles, dont les derniers constructeurs gothiques s’écarteront bientôt. Dans ses proportions hardies et aériennes, la nef d’Amiens procède encore de la vigueur de Notre-Dame de Paris, de Notre-Dame de Laon et des autres chefs-d’œuvre de la période précédente.

     

    Extrait du livre :

     

     Vient de paraître : La cathédrale d'Amiens LA CATHÉDRALE D'AMIENS

     

     Georges Durand

     
      15.5 x 22 cm - 144 pages avec plans, cartes postales anciennes, photos d'époque - Guide

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    Blondel de Nesle, sauveur du roi Richard Cœur de Lion.

    En 1193, Richard Cœur-de-Lion ayant quitté la Palestine pour revenir en Europe fit naufrage dans la mer Adriatique et fut jeté, par la tempête, sur les terres du duc d’Autriche, qui le retint prisonnier. Personne ne sut ce qu’il était devenu.
    Un de ses favoris, le trouvère Blondel, se mit à parcourir l’Allemagne pour tâcher de le retrouver. Après de longs et pénibles voyages, il arriva devant un vieux château fort, dans lequel gémissait le roi captif. Il se mit à chanter une romance, qu’il avait autrefois composée avec Richard. Aussitôt une voix lui répondit du haut de la tour, et Blondel, reconnaissant celui qu’il cherchait, partit au plus vite pour l’Angleterre, où il raconta son aventure.

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  • En Picardie, les desserts sont souvent réalisés avec de la pâte (souvent le reste de pâte à pain). Nombreuses sont les galettes sèches et les tartes garnies de produits divers, fruits coupés ou entiers, marmelades ou crèmes. Le beignet est généralement accommodé à des pommes, les gaufres et les crêpes complètent l’inventaire des mets à base de pâte. Le Picard se prépare également diverses bouillies à base de lait et d’œufs. Il croque parfois les fruits, mais le plus souvent les dégustent cuits. Les fruits servent aussi à faire les confitures que l’on appréciera l’hiver. N’oublions pas, bien sûr, le gâteau battu, dessert des grandes circonstances.

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