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    Abbeville son chef-lieu, sur la Somme, fut fondé par Hugues-Capet sur l'emplacement d'une villa de l'Abbaye de Saint-Riquier. Les contingents du Nord de la France pour la première croisade s'y réunirent en 1096. La ville eut beaucoup à souffrir de la guerre de Cent Ans et des guerres des XVe et XVIIe siècles avec les Bourguignons et les Espagnols, au cours desquelles elle devint plusieurs fois anglaise et bourguignonne. Le roi Louis XII y épousa en 1514, la princesse Marie d'Angleterre. En 1637, Louis XIII y consacra son royaume à la Vierge. Fortifiée par Vauban.

    Source : Henri Macqueron.

    Abbeville, aperçu historique

     

     


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    La ville était fermée d’une enceinte de murailles, à l’intérieur desquelles existait un chemin de ronde, avec des tours et des guérites de distance en distance. A l’extérieur régnait un fossé dans lequel coulait l’eau de la rivière. L’enceinte était percée de quatre portes ayant chacune un pont sur le fossé, chacune un corps de garde. Au Sud, la porte de Corbie ; au Nord, celle d’Aveluy ; au Nord-Est, celle des Vaches ; et au Sud-Est, celle de Bray.

    L'enceinte de muraille de la ville d'Albert

    L’enceinte, au Sud, présente une ligne presque droite. Elle est percée par la porte de Corbie, puis par le passage de la rivière qui, immédiatement après, se précipite en cascade. Au coin Est du passage il y avait une tour, nommée la Tour rouge, et à la suite une longue courtine : elle existe encore ; c’est la seule partie des fortifications qui subsiste. Elle portait le nom de Rempart de la Peine perdue, probablement parce que l’ennemi qui aurait attaqué par là aurait perdu sa peine. Elle était construite en tuf. Sa hauteur, aujourd’hui diminuée 5 par des remblais au pied, était d’au moins 10 mètres. La ville louait autrefois l’herbe qui croissait au pied : à une certaine époque on y avait établi le jardin des archers : aujourd’hui on y a fait un chemin. La courtine se terminait à l’Est par le Bastion de la porte de Bray qui existe encore et sur le sommet duquel est édifiée la maison de M. Emile Comte. A l’Est le Château formait pointe : son emplacement avait la forme d’une espèce de triangle dont l’angle Nord-Ouest touchait presque à la porte des Vaches. De cette porte le mur d’enceinte allait rejoindre la rivière à l’endroit du barrage qui renvoyait une partie de ses eaux dans les fossés extérieurs du Château. Au-delà de ce point l’enceinte du Nord se continuait derrière le Prieuré, le Presbytère et jusqu’après la porte d’Aveluy. La muraille fermait ensuite, par une courtine, le côté Ouest de la Ville.

     

    Extrait de :

     

    Villes & Villages  ALBERT
      Histoire et description de la cité d'Encre

      Henri Daussy 
     

      Edition recomposée, revue et augmentée :
       Plans, portraits et reproductions de cartes postales anciennes
      15 x 21 cm - 272 pages

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    En 1950, un enthousiasme certain pour le premier gratte-ciel français.

    Amiens, qui possède quelques raisons d’être fière d’elle (ne s’est-elle pas singularisée dans le domaine de la Reconstruction par la plus remarquable activité et le nombre considérable de ses chantiers ?) pourra s’enorgueillir de posséder dans deux années un exemplaire typique de la manière dont le maître Auguste Perret conçoit l’urbanisme moderne. Le projet date de 1941. Dans un très proche avenir, la tour sortira de terre (étage par étage) puis imposera sa grandiose silhouette. Elle sera le phare symbolique qui indiquera, en même temps que le cœur de la vaillante Picardie, l’accès aux régions du Nord si riches en beffrois. Elle complétera l’ensemble des façades ordonnées qu’Auguste Perret a imaginé pour la future place de la Gare.
    Moins haute de douze mètres que la flèche de la célèbre cathédrale, son élévation, aux proportions géométriques harmonieuses, opposera au médiéval poème de pierre un très moderne poème de béton, et la tour Perret renouvellera l’envolée vers le ciel des beffrois d’antan.

    Phare d’Amiens et de la Picardie :

    La tour Perret, qui totalisera 24 étages, sera haute de 104 mètres en comptant les 5 mètres du paratonnerre qui surmontera la coupole du sommet.
    Le bâtiment formera un carré de 15 mètres de côté. La surface intérieure sera de 144 mètres carrés par pilier jusqu’au dix-septième étage. Puis l’édifice se réduira sensiblement et se terminera en «lanternes ». Les seizième et dix-septièmes étages supporteront à 70 mètres du sol une horloge dont les cadrans géants mesureront 6 mètres de diamètre.

    L’intérieur :
    Le nombre des appartements sera de 26. Le confort y régnera au maximum. Deux ascenseurs rapides comme aux U.S.A. Tout est prévu pour donner aux occupants les commodités modernes, et chaque appartement bénéficiera d’une orientation et d’une luminosité incomparables avec vues aux quatre points cardinaux.
    Petite ville en hauteur, la tour Perret jouira d’une véritable autonomie. Chauffage au mazout, groupe électrogène de secours, poste contre l’incendie de 50 mètres cubes logés à 100 mètres d’altitude, monte-charge, façades isothermes, double vitrage aux portes, tout a été prévu.
     

    A. Avronsart

    La Tour Perret, phare d'Amiens et de la Picardie


    Amiens va attirer l’attention de la France par cette réalisation audacieuse qui constituera un pôle d’attraction en raison des dimensions inusitées qui seront celles de la tour Perret, le premier gratte-ciel de notre pays.

    Caractéristiques techniques :

    - 104 mètres de hauteur. - A partir du trottoir : vingt-six étages et un réservoir. - Dans le sol : trois sous-sols. Total 9 mètres. - Fondations par puits à 19 m. 50 de profondeur à partir du trottoir, dans la masse de craie, 2 mètres à 2 m. 50 d’encastrement.
    - Taux de travail du sol : 15 kilos par centimètre carré. - Plan carré sur les trois sous-sols et les vingt premiers étages : 15 m. 20 sur 15 m. 20 extérieurement. - Quatre étages sur plan octogonal et deux étages sur plan carré, placés en losange, et un réservoir cylindrique, contenance 50 000 litres. - Chaque étage pouvant comprendre un appartement ou deux logements ou bureaux multiples ou un seul bureau. - Les étages supérieurs pouvant convenir à un service public (incendie, guet, radio, relais, etc.). - Pour desservir ces étages sont prévus deux ascenseurs monte-charges, pour chacun sept personnes ou 500 kilos de charge utile, et un escalier. A l’extérieur ouest, un escalier de secours en béton armé. - Chauffage central installé en troisième sous-sol fonctionnant au gasoil. - Pompes de refoulement d’eau potable jusqu’au réservoir supérieur. Distribution d’eau avec détendeurs de pression. - Deux vide-ordures voie humide, type «Carchey », avec poubelles au premier sous-sol, monte-charge de remontée jusqu’au rez-de-chaussée. - Façades isothermes composées de quatre parois et trois vides d’air (paroi extérieure) dalles de béton à dosage spécial.
    Deux carreaux de plâtre et la paroi intérieure en briques sur 0m.11 d’épaisseur. - Aux portes croisées, double vitrage.

    A propos du chapeau de Madame...

    Haut de 7 mètres et large de 6, il sera composé d’un verre « actif » qui deviendra de plus en plus transparent du matin jusqu’à midi, puis de plus en plus opaque au fil de l’après-midi, indiquant ainsi le temps qui passe par cette variation lumineuse.
    Maintenant âgée de plus de cinquante printemps, madame Latour-Perret pourra donc s’enorgueillir de posséder le plus beau chapeau de la ville, un chapeau qui peut-être rendra Notre-Dame d’Amiens un peu jalouse !

     


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        HamHISTOIRE POPULAIRE DE HAM      
     

        Elie Fleury et Ernest Danicourt  

       15 x 21 cm - 112 pages - Illustrations - cartes postales anciennes - plans
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     Ham    HAM, une visite en 1912

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    Ham château prisonniers  HAM, SON CHÂTEAU ET SES PRISONNIERS

     
    Ch. Gomart

     
    14 x 21 cm - 374 pages - Illustrations - Reprint.
     

     

     

     


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    Il y a bien longtemps, si longtemps même que je ne saurais vous dire en quel temps, saint Crépin et le diable réunirent leurs économies et achetèrent une grande pièce de terre. Comment se fit-il que saint Crépin eût songé à s’associer avec le démon ? Je n’en sais rien. Toujours est-il qu’ils avaient acheté un beau champ et qu’ils étaient convenus d’en partager les produits. Le diable, se croyant bien fin, demanda pour sa part de la première année tout ce qui pousserait hors du sol, donnant le reste au saint homme. Saint Crépin fit mine de consentir niaisement à cette singulière demande, et il se promit bien de jouer quelques bons tours au diable.
    Saint Crépin alla à la ville, en rapporta pour deux sous de graine de navets et ensemença le champ commun. Bientôt les navets couvrirent le sol de leurs larges feuilles vertes, et grossirent dans la terre jusqu’à se toucher.
    Le diable vint trouver le saint et réclamer sa part de la récolte. Crépin le conduisit au champ et se mit en devoir d’arracher les navets. Le diable l’aida dans ce travail, et, à la fin, voyant le saint faire un tas à part des feuilles coupées, il demanda à son associé ce qu’il comptait faire de ces feuilles.
    — Mais, c’est ta part, il me semble ! N’as-tu pas demandé tout ce qui sortirait du sol ? Les feuilles t’appartiennent et les navets sont à moi.
    « Oh ! cette année, pensa le diable, il ne m’y reprendra plus ; je demanderai tout ce qui viendra dans le sol. »
    Et il fit comme il venait de penser.
    Saint Crépin retourna à la ville, en rapporta un grand boisseau de blé et le sema dans le champ. Le blé germa, sortit de terre, poussa, poussa, et bientôt il se trouva prêt à être fauché, lié et battu.
    Le diable étant revenu chercher sa part de la récolte, n’obtint que le chaume et quelques racines dont il ne sut que faire. Cela était loin de le satisfaire.
    Aussi alla-t-il tout furieux trouver le saint pour lui proposer d’autres arrangements.
    — Voyons, que veux-tu ? lui demanda Crépin.
    — Je veux cultiver le champ par moi-même. J’y sèmerai une plante qu’il me plaira de choisir. Si tu m’en dis le nom, le champ sera à toi tout seul, sinon il m’appartiendra. Cela te convient-il ?
    — Oui. C’est convenu.
    — A trois mois, alors !

    Saint Crépin et le diable, conte

    Détail du Jugement dernier, la pesée des âmes, peint par le maître de Soriguerola, XIIIe  siècle. De Agostini/Leemage



    Le diable s’en alla dans un pays lointain et en rapporta une plante inconnue du saint : la lentille. Il en sema dans le champ et attendit les trois mois.
    Les lentilles germèrent, levèrent, poussèrent et couvrirent le champ ; le saint était en grand danger de perdre la partie, car, malgré toutes ses recherches, il n’avait pu trouver le nom de cette plante méconnue semée par le diable.
    Quelques jours avant l’expiration des trois mois, Crépin se leva pendant la nuit ; alla se rouler au beau milieu du champ de lentilles et revint se coucher tranquillement. Puis, le lendemain, il dit au diable :
    — Hier soir, une grosse bête noire est allée dans ton champ ; elle y a même écrasé bon nombre de plants de cette herbe que tu y as semée. Si tu as à m’en croire, fais bonne garde ; il ne t’en resterait pas.
    — Je n’y manquerai pas, et je te remercie de ton bon avis.
    Le soir venu, le diable alla s’embusquer auprès du champ, tandis que saint Crépin se roulait dans un grand tas de plumes après s’être plongé dans un tonneau de mélasse. Ainsi déguisé, il entra dans le champ.
    Le diable ne put reconnaître le saint et fut très surpris de voir un tel animal se rouler dans ses lentilles.
    — Koi chè donc ch’ol bête lo ki vient abimi mes luntils ? » s’écria-t-il. Et peu rassuré, il s’enfuit. Saint Crépin en savait assez ; il courut à la rivière et se débarrassa de la mélasse et des plumes dont il s’était recouvert, puis il rentra chez lui et se coucha.
    Le lendemain, le diable vint le trouver.
    — Les trois mois sont écoulés, Crépin, et je viens te demander le nom de la plante que j’ai semée dans le champ.
    — As-tu vu la bête, hier soir ?
    — Ce n’est pas cela que je te demande. Sais-tu le nom de la plante ?
    — Peut-être. Je vais te dire trois noms. Si le véritable n’y est pas, le champ est à toi... Je commence : 1° lin ?...
    — Ce n’est pas cela, pauvre Crépin !
    — 2° luzerne ?
    — Pas encore plus ; la pièce de terre est presque à moi.
    — ...Oh ! bien, alors ! Il s’agit de ne pas se tromper !... 3° lentille ?
    — Je suis joué ; adieu, Crépin, sans rancune ; le champ est à toi. Tu es plus malin que moi.

     

    Traduction du patois : Qu’est-ce donc que cette bête là qui vient abîmer mes lentilles ?

    E. Henry Carnoy

     


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