• Les arbres de la Liberté : Abbeville

     

    Le premier fut planté dans le Périgord en janvier 1790 ; on en planta ensuite dans la Vienne, puis dans la France entière. En 1791, on compte déjà dans Paris deux cents de ces arbres, symboles de la liberté conquise. Au printemps de 1792, on en dénombre plus de soixante mille en France.

    À Abbeville, le 14 juillet 1792, jour de la Fédération, un arbre de la Liberté est planté. Des discours sont prononcés par le maire Dubellay et le procureur de la commune, Félix Cordier.
    L’arbre, « d’une cime élevée, symbole de la liberté, peint de trois bandes aux couleurs nationales », est dressé aux applaudissement unanimes des spectateurs et au son d’une musique militaire.
    La journée se termine par des danses.

    Le 10 décembre 1793 est planté avec solennité, sur la place Saint-Pierre, l’arbre de l’Egalité et de la Liberté. Un second arbre est planté en face du Temple de la Vérité et de la Raison. Ces arbres de la Liberté sont parfois, comme à Amiens en 1792, ornés de banderoles, d’écharpes ou de cocardes tricolores, souvent aussi surmontés du « bonnet chéri » de la Liberté.

    Les arbres de la Liberté : Abbeville

     
     

    L’arbre, évidemment symbole, doit être alors planté par des hommes libres :
    « Je vois avec peine, lit-on dans un discours de l’an VII, que dans différentes communes il existe des arbres soi-disant arbres de la Liberté. Par qui cet arbre a-t-il été planté, par le régime féodal, régime despotique ou avilissant... Il doit répugner à des hommes libres, à des républicains, de se rassembler autour d’un objet qui tient son existence de l’ancien régime, du despotisme et de la féodalité... Vous planterez un arbre de la Liberté, tel qu’un peuplier d’Italie. Qu’il soit vivace. Ces arbres seront les seuls que vous reconnaîtrez comme symbole de la vertu... » (à Naours, à la fête du 2 pluviôse an VII).

    Ces arbres doivent, d’autre part, être plantés à la bonne saison, quand la température le permet : « Les citoyens de Naours sont réprimandés : pour planter les arbres de la Liberté, ils ont choisi le jour mémorable de la fête du 2 pluviôse, donc en plein hiver. Si la saison est trop rigoureuse, les arbres devront être plantés dès que la température le permettra.

    C’est ainsi qu’à Rue, à la fin d’un hiver, les arbres n’ont pu être mis en terre à cause de la gelée. Il fallait choisir entre le sentiment patriotique et les exigences du climat.

    Or ces arbres, en Picardie comme ailleurs, sont souvent, à partir de 1793, l’objet de sévices. Et aussi après Thermidor, puis sous le Directoire.
    La ferveur populaire et l’enthousiasme sont retombés, et les opposants au régime se manifestent alors assez souvent.

     

     

    « Jeunes busards en dangerJadis, le berger de quartier »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :