• Située sur le point le plus culminant de la Haute-Ville, la vieille forteresse dressait, à l’extrémité de la rue, la masse imposante de ses murs, de ses tours et de son donjon.
    Le château de Saint-Valery dont l’existence est prouvée antérieurement au Xe siècle, fut modifié au cours du Moyen Age par les restaurations nécessitées par les guerres et les sièges. Vers 1356, il fut rectifié et agrandi par les Anglais, à l’aide des matériaux qu’ils se procurèrent en jetant bas les tours de l’église abbatiale et le cloître. Lors du passage du roi de Navarre (en 1358) il était assez vaste pour loger une garnison de cinq cents combattants.
    A l’époque des guerres de la Ligue, le château qui, comme on le sait, était protégé par l’enceinte de la place, pouvait encore offrir une assez sérieuse résistance, bien que ses murs, comme ceux de la ville, fussent assez délabrés.
    Dans l’intérieur s’érigeaient des logements qui servaient au bailli pour sa résidence et un autre logis de trois pièces où il tenait ses audiences. Les trois pièces de l’auditoire étaient la salle où se rendaient les jugements, la chambre où se tenaient les délibérations du conseil, et le cabinet des archives.

    L'entrée, au nord, état encadrée de tours cylindriques. Le donjon, forte tour cylindrique aussi, était flanqué d'une tourelle d'escalier. Il était défendu par un petit pont-levis.

    Adrien Huguet

     

    Le château de Saint-Valery, description

     

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  • - Né le 17 août 1737 à Montdidier.
    - Très tôt orphelin, de père, il est placé chez un ecclésiastique.
    - Devient aide-pharmacien à Montdidier, puis pharmacien à l’armée de Hanovre.
    - Goûte probablement la Pomme de Terre en 1757, lors de sa captivité en Allemagne.
    - Rentre en France en 1763.
    - Devient pharmacien de l’armée aux Invalides en 1766.
    - Entreprend la culture et l’observation de la Pomme de Terre.
    - Présente au jury du concours de l’Académie de Besançon ayant pour sujet « des substances alimentaires qui pourraient atténuer les calamités d’une disette » son mémoire nommé : « Recherche sur les végétaux nourrissants qui, dans les temps de disette, peuvent remplacer les aliments ordinaires, avec de nouvelles observations sur la culture des pommes de terre ».
    - Il remporte ce concours.
    - Est salué par la Faculté de médecine en ces termes : « ce travail d’un artiste instruit qui a confirmé par ses expériences un jugement qui doit être universellement adopté ».
    - En 1776, il est nommé membre de l’Académie des Sciences.
    - 1783, aux calomnies de la bourgeoisie qui fait la fine bouche : « le goût pâteux, l’insipidité naturelle, la qualité malsaine de cet aliment qui est flatueux et indigeste, l’on fait rejeter des maisons délicates et renvoyer au peuple dont le palais plus grossier et l’estomac plus vigoureux se satisfont de tout ce qui est capable d’apaiser sa faim » Histoire de la vie privée des Français.
    Il répond : « La plante s’est tellement répandue qu’il y a des provinces où les pommes de terre sont devenues en partie la nourriture des pauvres gens ; on en voit depuis quelques années des champs entiers dans le voisinage de la capitale où elles sont si connues que tous les marchés en sont remplis et qu’elles se vendent au coin des rues, comme on y vend depuis longtemps des châtaignes ».
    - Suite à la pénurie du blé de 1785, il se voit confier la direction des cultures de la pomme de terre dans la plaine des Sablons et à Grenelle. Sa grande idée est de faire garder ces plantations par la troupe le jour afin d’attirer les convoitises, et de laisser les maraudeurs œuvrer la nuit.
    - Il “invente” en quelque sorte les “dîners de presse” en conviant la cour à des festins où l’on ne sert que des mets à base de pomme de terre, même le café.

    Histoire “hachée” du sieur Parmentier de Montdidier

    « On prépare, écrit-il, avec les pommes de terre, une boisson caféiforme ; après les avoir coupées par tranches on les fait sécher, on les rôtit ensuite dans un poêlon de terre et on les réduit aussitôt en poudre dans un moulin à café ; on en fait une décoction qu’on clarifie avec un ou deux blancs d’œuf et on y ajoute du sucre et du lait... J’aurais aimé, ajoute-t-il, que la fermentation m’eût mis à même de faire une boisson avec les pommes de terre pour contenter pleinement mes convives. »
    - Face à la disette qui s’annonce, il publie en 1788 un important mémoire où il vante encore le secours de la pomme de terre face aux mauvaises moissons.
    - A la Révolution, il siège quelques temps à l’Agence végétale de la commission de l’agriculture et des arts de la Convention, mais on lui reproche vite ses relations avec le roi, et il doit se réfugier à Genève; tandis que les révolutionnaires obligent les paysans à planter des pommes de terre sur un vingtième de leur terre labourable.
    - Sous Napoléon, il devient premier pharmacien des Armées et membre du Conseil de Santé.
    - Après avoir créé la Légion d’honneur, l’Empereur lui demande de lui fournir la liste des dix personnes les plus méritantes de sa partie. Parmentier ne figure pas sur cette liste, Napoléon lui attribue une onzième croix. Beau geste pour récompenser la valeur et la modestie de ce Picard.

    Extrait de :
      

    Villes & Villages MONTDIDIER ET SON CANTON
     HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE 
       Jules Mollet
       15 x 21 cm - 166 pages - avec cartes postales anciennes
     
     
      
     
     
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    Noël et ses traditions : Au Guignel

    Comme la nuit tombait vite entre Noël et l'An, les enfants s’équipaient de lanternes empruntées aux parents ou faites d’une betterave évidée dans laquelle ils plantaient une bougie, puis parcouraient les rues en chantant.

    A Nibas :
    Au Djignel !
    Toupe et toupe
    J’ai min t’chul tout plein d’étoupe
    El’fu s’y a bouté,
    On m’a appelé : tchul’brûlé
    Au Djignel !

    A Cayeux-sur-Mer :
    Au Guignel
    Pain d’etchelle
    Tous chés féme et Jacques Ouaté
    Qui li reste un tchiot toupé.

    La chanson était parfois complétée de la manière suivante (à Fressenneville, Feuquières, Nibas, Woincourt...) :
    Qu’est c’qui porte
    C’est le roi de tout le monde.
    Qu’est c’ qui porte Jésus-Christ ?
    C’est le roi du paradis
    Au Guignel
    Pour avoir choll’ pus belle !

    On en trouve bien sûr des variantes ; ainsi à Bovelles :
    Qu’est-ce qui porte la couronne ?
    C’est le roi de tout le monne (monde)
    Qu’on appelle Jésus-Christ
    C’est le roi du Paradis
    Au guinel, Au guinel !

    A Dreuil-Hamel a été relevée une formulette qui débute par une connotation religieuse mais se termine en rappelant clairement l’objet de la quête :
    Lève-toi, petit chrétien
    Lève-toi, c’est pour ton bien
    Prends tes habits
    Quitte ton lit
    C’est pour l’amour de Jésus-Christ
    Clic-clic
    Eine boenne pièche ed flamique
    Clac-clac
    Eine bonne pièche ed tarte.

    A Ercourt : Au Ganel.
    A Péronne-Roye : Roguignelles.

    Les enfants collectaient ainsi des fruits de saison : pommes, noix, noisettes et même des légumes mais encore des parts de gâteaux et parfois quelques sous qu’ils se partageaient en fin de tournée ; assurés déjà que Noël serait pour eux une réjouissance.

     J.-F. Leblond et Y. Brohard

     

    En Flandre, on a gardé la tradition de la betterave-lanterne, et hop ! un tuto pour réaliser sa lanterne-betterave !

     

     


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    Le Tréport : le port et ses matelots

     

    Le port du Tréport, formant l’embouchure de la Bresle, se trouve à 12 milles au sud-ouest de la pointe du Hourdel, derrière le point terminus des falaises crayeuses, qui s’étendent de la baie de la Seine à la baie de Somme et à 100 kilomètres d’Hastings (Angleterre).
    Il se compose :
    1° de deux jetées protégeant l’entrée, comprenant un chenal long de 250 mètres, et large de 55 m. ;
    2° d’un avant-port, contenant 6 hectares 50, d’une profondeur de 2 m. 50 à 4 mètres, bordé de quais présentant un développement de 410 mètres à l’ouest, et de 210 mètres à l’est ;
    3° d’un arrière-port, formé par l’embouchure de la Bresle ;
    4° d’un bassin à flot, de 296 mètres de longueur sur 100 de largeur nouvellement créé à la suite de l’arrière-port ;
    5° et, enfin, d’une retenue des chasses, contenant environ 13 hectares, séparée de l’avant-port par les écluses et bordant la route d’Eu.
    La jetée de l’ouest est munie d’un brise-lames de 125 mètres d’ouverture, et porte un feu fixe blanc, dit de marée, d’une portée de 10 milles.
    Cette jetée, à deux pas du Casino du Tréport, est la plus visitée, surtout à marée haute, où l’on voit les touristes se presser, pour voir la rentrée des navires. Près de son entrée, du côté du Marché au poisson, s’élève une Croix en fer forgé.
    La jetée de l’Est est aussi munie d’un brise-lames de 200 mètres d’ouverture et d’un petit feu fixe rouge, d’une portée de 4 milles.
    En parlant du port de Tréport, dom F.-B. Coquelin disait :
    « Sa radde est des meilleurs de toute la coste, tant pour la haute mer qui est à une lieue du Tréport, entre Criel et Le Tréport, que pour la plus petite mer... »
    En effet, Le Tréport, considéré comme port, offre un abri sûr contre les gros temps : s’il ne leur était pas ouvert, les navires qui manquent le port de Dieppe, seraient poussés par les vents d’aval jusqu’à l’entrée du Pas-de-Calais.
    La baie, quoique fermée, est bonne, et son sable coquillier favorise la tenue des navires qui jettent l’ancre.
    Le port du Tréport a son histoire propre intéressante, sur laquelle les Archives de la ville fourniraient de précieux détails.
    En 1654, fut construite une jetée avec des quais en bois, par Henri, duc de Guise, comte d’Eu.
    En 1778, le port et la passe étaient tellement encombrés par le galet qu’il ne montait plus, dans le port, en grande mer, que 3 m. 50 d’eau ; le chenal était réduit à 10 mètres de largeur, et l’entrée se trouvait quelquefois fermée.
    M. le duc de Penthièvre, comte d’Eu, grand amiral de France, fut le restaurateur du port du Tréport.

    J. Périn et P. Cagé, 1900

     

    Extrait de :

    Villes & Villages  LE TRÉPORT & MERS-LES-BAINS
     
    À LA BELLE ÉPOQUE
     Jules Périn et Paul Cagé 
      14.5 x 20.5 cm - 98 pages - Cartes postales anciennes.
     
     
     
     
      
     
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  • Extrait de la collection « La vie privée d’autrefois », volumes concernant « Les animaux », cet ouvrage est une étude complète et passionnante rédigée d’après de nombreux documents originaux ou inédits traitant des modes, mœurs et usages du XIIe au XVIIIe siècles.
    On y découvre, parfois avec étonnement, comment nos ancêtres percevaient et vivaient avec les animaux au cours des siècles.

    Les animaux autrefois : modes, mœurs et usages

    La zoologie  au XIIIe et XIVe siècles - Les mammifères - (extraits)

    - CHÈVRE

    Les chèvres respirent, non par le nez, mais par les oreilles. Elles voient dans l'obscurité aussi bien qu'en pleine lumière et leur odorat est très fin. Leur dent est nuisible à plusieurs arbres : il est reconnu que si elles mordent l'olivier, elles le rendent stérile.

    « Le bouc est une beste jolie et amoureuse, ses yeulx regardent de travers en signe de luxure. » Il a toujours la fièvre. Son sang est assez chaud pour briser le diamant qui, comme on sait, ne peut être entamé ni par le fer, ni par le feu ; aussi ce sang, pris en boisson, estil un remède souverain contre la gravelle et la pierre. L'odeur de sa corne brûlée chasse les serpents et son fiel éclaircit la vue. 

    Le chevreau est doux et ne blesse personne. Sa chair doit être préférée à celle de l'agneau.

    - LOUP
    Le loup est un animal terrible. Sa morsure est venimeuse, parce qu'il se nourrit volontiers de crapauds. Il est, comme le chien, sujet à la rage. L'herbe ne repousse plus là où il a passé. Les paysans disent que l'homme vu par un loup devient muet, mais si c'est l'homme qui voit d'abord le loup, celui-ci perd sa force et sa hardiesse.
    Ses yeux « reluysent par nuict comme chandelles. » Il marche toujours dans le sens du vent, afin de faire perdre sa trace aux chiens. Quand il hurle, il met son pied devant sa bouche, « pour monstrer que ce soit de plusors loups. », il aiguise ses dents au moyen d'une herbe appelée origan. Faute de mieux il se nourrit de vent et de terre; mais ce sont là pour lui des jours de jeûne bien pénibles à supporter, car sa gourmandise est telle qu'il va jusqu'à disputer à ses petits la nourriture que leur apporte la mère. Écoutez le comte de Foix :
    Quant ung loup et une louve se sont acompaignés (associés), ilz demourront tousjours voulentiers ensemble. Et pour quant que ilz aillent quérir leur proye loing, l'ung de ça et l'autre de là, il ne sera que la nuit ne soient ensemble s'ils peuvent, et se non, au mains (au moins) au bout de trois jours.
    Et telz loups ainsi acompaignés portent à mengier à leurs enfans, aussi bien le père comme la mère, fort tant (à cela près) que le loup menge premièrement son saoul, et le remenant (le reste) porte à ses cheaulx (on nomme ainsi les petits du loup, du renard et du chien). La louve ne fait pas ainsi, car elle porte, ainsois que elle mengeue, tout à ses cheaulx et mengeue avec eulx. Et si le loup est avec les cheaulx quant la louve vient, il oste la proye à elle et à ses cheaulx, et mengeue son saoul premier ; et puis laisse le remenant s'il en y a, et si non si meurent de fain se ilz veullent.
    Et quant la louve voit ce, elle est si faulce et si malicieuse que elle laisse la viande qu'elle porte loing de là où les louveteaulx sont, et vient voir si le loup y est. Et se le loup y est, elle attendra jusques à tant qu'il s'en soit alé, et puis aportera la viande à ses louveteaulx. Mais le loup, qui est aussi malicieux, quant il voit venir la louve sans nulle proye, il la fleure (flaire) à sa bouche. Et se il sent qu'elle ait riens aporté, il la prent aux deus et la bat tant que il convient que elle luy monstre où elle a laissié sa proye... Aucuns dient que elle se baigne et corps et teste quant elle revient, afin que le loup n'y sente rien que elle ait aporté. Mais je ne l'affirme mie.

    - SINGE
    Le singe « est une beste camuse, qui est en moult de choses semblant à l'homme et qui contrefait ce qu'elle luy voit faire. » La lune a une grande influence sur son humeur. Il se montre d'une gaîté folle lors de la lune nouvelle, mais l'arrivée de la pleine lune le rend « mélancolieus. »
    Son instinct d'imitation est souvent cause de sa perte, voici comment.
    Les veneurs placent sur sa route une paire de souliers. En les apercevant, le singe se souvient de ce qu'il a vu faire, il introduit soigneusement ses pieds dedans, et en devient le prisonnier : il « ne peult fuyr à cause des souliers. » La femelle porte deux petits, elle adore, l'un et « despite l'autre.»
    Quand on lui donne la chasse, elle prend son chéri entre ses bras, jette le second sur ses épaules et s'enfuit. Mais si la poursuite s'accélère et que la guenon craigne pour elle-même, elle ouvre les bras et abandonne le fils qu'elle tenait, tandis que l'autre reste si bien cramponné après elle qu'elle ne peut s'en défaire. Le singe « mange de toutes viandes et se délecte à ordes choses, il quiert les poulz ès testes des gens et les jette en sa bouche quand il les a trouvez. »
    Il existe différentes espèces de singes, et en très grand nombre.
    Les uns ont barbe au visage et large queue ; d'autres ont longs cheveux pendants et sont faciles à apprivoiser ; d'autres « que nous appelons marmottes, » ont la queue très fournie ; d'autres enfin, à figure assez gracieuse, sont très joueurs. Leur morsure est parfois dangereuse.

     

     Extrait de :

    La nature hier et aujourd'hui

      LES ANIMAUX AUTREFOIS

     Modes, mœurs et usages

      Alfred Franklin

      15 x 21 cm - 272 pages - avec illustrations d'époque

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