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    Abbeville vers la fin du XIXe siècle

    Rappelons d’abord que depuis les débuts du Moyen Age, Abbeville avait un port maritime très actif, en relation avec les pays nordiques mais aussi avec certains du Midi : celui du Guindal. Les bateaux de commerce pouvaient alors remonter la Somme à la faveur de la marée qui se faisait sentir jusqu’à Abbeville. De même que d’autres bateaux arrivant de l’amont de la Somme par le bras du Rivage, longeaient St Vulfran par le canal Marchand, passaient sous le pont aux Brouettes et aboutissaient au dit port. D’ailleurs, dès le XVIe siècle, toutes les marchandises devaient être débarquées au Guindal où elles étaient taxées pour le « guindalage ».
    Mais au XIXe siècle, les courants commerciaux se sont modifiés, la rivière s’ensable. En 1864, on comble ce bras de la Somme qu’est le canal Marchand, puis en 1865 on démolit le quai du Guindal et on élargit la place du même nom. Le port se déplace alors en aval vers le pont Neuf puis vers la Pointe, dont le quai actuel est établi en 1840. Donc, à partir de cette date, les grands trois-mâts arrivés de la mer par l’estuaire et la canal de la Somme accostèrent au quai de la Pointe. Les cargaisons étaient déchargées ou chargées sous la surveillance et le contrôle des douaniers en uniforme. Il existait un bâtiment des douanes (construit en 1842/43) sur le port, comprenant une section de 12 à 15 douaniers sous les ordres d’un capitaine. La nuit, ils tendaient des embuscades autour d’Abbeville en vue de surprendre les intrépides et imaginatifs contrebandiers, surtout ceux de Vignacourt paraît-il. Bateaux anglais et hollandais débarquaient des marchandises diverses dans l’entrepôt du port et emportaient du blé picard. Les plus nombreux, les Suédois et Norvégiens, apportaient du bois de pin et de sapin rouge qui était transporté vers les scieries proches. Les consuls et agents maritimes se trouvaient à St-Valery, avec juridiction étendue sur Abbeville. Un seul consul à Abbeville, celui des Pays-Bas : M. Vayson, le grand manufacturier des Rames.

    Le port maritime d'Abbeville

    Le port d'Abbeville d'après une gravure de 1845.

    En longeant le quai, on arrivait à l’embouchure du Novion qui, après avoir fait tourner le moulin Richebourg et ceux de la vieille porte Marcadé, se jetait dans la Somme au Trou du sang. On arrivait ensuite au pont tournant de Rouvroy sur lequel passaient les trains (à vapeur) du Paris-Calais. En revenant vers la ville par la rive gauche, on utilisait la passerelle réservée aux piétons le long de ce pont. Ensuite, on passait sur le pont (dénommé par les anciens actuels le pont chinois) enjambant le canal de Transit, puis devant le parc des Rames avec sa vaste grille encadrée de 2 piliers surmontés de lévriers, symboles de la fidélité. Toujours sur la rive gauche, du pont Ledien on arrivait au Pont-Neuf, témoin de l’affaire La Barre, et on se retrouvait dans le centre ville.
    Les armateurs de notre port étaient nombreux. Nos bateaux partaient d’Abbeville et de St-Valery pour les Indes et les Amériques. Mentionnons que Napoléon Ier eut recours à nos chantiers de constructions navales pour son projet d’invasion de l’Angleterre à partir du camp de Boulogne. Au XVe, notre port comptait 100 capitaines au long cours. A la fin du règne d’Henri IV (1610), St-Valery comptait 36 000 habitants et son port contenait une centaine de bateaux de 70 tonnes.


    Gérard Devismes

     

    Extrait de :

    Abbeville histoire  HISTOIRE D’ABBEVILLE et de sa région
     des origines à l’aube du XXIesiècle 
        
     Gérard Devismes
     
      14 x 21 cm - 264 pages
     
     
     
     
     
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    Commençons l'année en "COULEURS" avec cette parution sur Paul Gauguin :

     

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    Saint-Quentin (Augusta Veromanduorum, Quintinopolis), en 1900, à 50 km Nord-ouest de Laon, chef-lieu d’arrondissement, peuplé de 24 953 habitants, siège d’une chambre consultative des arts et manufactures, d’un conseil de prud’hommes, d’une société académique des arts, sciences et agriculture, de tribunaux de première instance et de commerce, avec collège communal et école de commerce ; était autrefois chef-lieu d’élection, bailliage, prévôté royale, maîtrise particulière, gouvernement particulier, capitale de la petite province de Vermandois, relevant du diocèse de Noyon, du parlement de Paris et de l’intendance d’Amiens.

    Petite histoire de Saint-Quentin (02)

    La très ancienne origine de cette ville est attestée par les documents les plus authentiques, elle est citée par Ptolémée, elle figure dans l’itinéraire d’Antonin et dans la table de Peutinger ; elle échangea son nom romain en l’honneur de saint Quentin, un des premiers apôtres du christianisme, qui souffrit le martyre dans ses murs en 303, dans la persécution qui ensanglanta le règne de Dioclétien et de Maximien ; elle n’échappa à aucune des crises qui signalèrent la dissolution de l’empire ; prise et brûlée par les Vandales en 407, par Attila en 451, elle fut ravagée plus cruellement encore par les Normands au VIIe siècle et en 883. Elle ne retrouva de sécurité que sous le règne de Charlemagne, qui avait une profonde vénération pour la sainteté de son église et qui l’enrichit de ses libéralités. Les guerres féodales troublèrent vite cette ère de paix et de prospérité. Hugues de France s’empara de Saint-Quentin en 932, après un siège de deux mois. L’ancien possesseur, Herbert II, appela les Lorrains à son aide et reprit la ville, dont les fortifications furent détruites. Vers 1102, une charte communale fut octroyée aux habitants de Saint-Quentin par Raoul, comte de Vermandois ; Philippe le Long l’abolit sans qu’on en connaisse les motifs ; Philippe le Bel la rétablit, en 1322, à la promesse faite par le peuple de relever à ses frais les fortifications. Livré comme un enjeu permanent à toutes les chances de la guerre dans les démêlés des rois de France avec les ducs de Bourgogne, l’Espagne et la maison d’Autriche, Saint-Quentin supporta les désastreuses conséquences de la mémorable bataille dite de Saint-Quentin, après laquelle la ville investie par une armée de 100 000 combattants fut obligée de succomber au bout de vingt et un jours de tranchée ouverte. Telle fut la mortalité pendant le siège et la terreur des survivants, que pas un seul habitant ne resta dans la ville, Saint-Quentin ne fut rendu à la France que par le traité de Cateau-Cambrésis le 16 décembre1559. Peu à peu la ville se repeupla, les ruines se relevèrent, et l’industrie vint cicatriser les plaies de la guerre ; la création des premières fabriques de linon, l’introduction de la culture du lin, dues à Crommelin, datent de 1579.

    Depuis lors, rien n’est venu arrêter l’essor qu’a pris le génie industriel de cette contrée ; la filature et le tissage occupent un nombre immense de bras dans la ville et les campagnes environnantes ; quoique le coton ne soit employé généralement que comme mélange dans la confection de ses tissus, Saint-Quentin absorbe la quarantième partie des importations que reçoit la France. Le goût et le bon marché des produits, une activité infatigable, une certaine audace dans les spéculations, ont fait de Saint-Quentin un des centres commerciaux les plus importants de toute la France.

    La ville, située au sommet et sur le penchant d’une colline au bas de laquelle coule la Somme, est entourée à l’est par le canal de Picardie comme d’une demi-ceinture plantée de beaux arbres qui forment une promenade charmante ; les rues principales sont larges et bien percées, presque au centre s’étend une vaste et belle place à laquelle aboutissent les trois grandes voies qui donnent accès dans la ville. Les monuments les plus remarquables sont : l’hôtel de ville, d’un style gothique, surchargé d’ornements bizarres, la cathédrale, qui rachète l’absence de ses tours par une grande pureté de lignes à l’intérieur, l’église Saint-Jacques, l’Hôtel-Dieu, les hospices, la bibliothèque, riche de 14 000 volumes, le jardin de l’Arquebuse, la salle de spectacle, le beffroi et le palais de justice.
    Saint-Quentin a vu naître le savant Condorcet et l’utopiste Babeuf.
    Les armes de la ville sont : d’azur, ou bien, de gueules, à un buste de saint Quentin d’argent accompagné de trois fleurs de lis d’or, deux en chef et une en pointe.
     

    V.A. Malte-Brun

     

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  • Un pércout !... Est coèr pu boin qu’un brochet...
    Pi, a n’o point tout d’évètes...
     - A. Pasquier -

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