• Jadis, la baie de Somme était très vaste. Quand les Romains sont arrivés dans ce secteur, elle avait pour limites, au nord les coteaux longeant Villers, Arry, Forest-Montier, Ponthoile et Noyelles ; et au sud la falaise morte reliant Saint-Valery à Onival par Lanchères et Brutelles.
    Parsemée de quelques îlots que l’on pouvait relier entre eux à marée basse et dont plusieurs étaient habités par des pêcheurs celtes, les légions de César n’osèrent d’abord s’aventurer dans ce méandre de sable ou coulaient les nombreux et larges courants de la Somme, et où se trouvaient de vastes mares formées par le flux de la mer appelées baches.

    La Baie de Somme dans l'histoire

    Aspect de la Baie de somme à l'époque des centurions de César.


    Avec le flot qui montait alors jusque derrière Abbeville, il était aisé de naviguer dans la baie. Au Xe siècle, Saint-Valery était le port le plus important de la Manche. Au XIIe siècle, Abbeville en fut le troisième après Dieppe et Caen, puis devint même l’un des premiers ports du royaume au XIIIe siècle.
    A cette époque pourtant, afin de conquérir de nouvelles terres, l’homme commença à élever des digues appelées ici renclôtures et peu à peu, il plaça ces étendues de vase et de sable à l’abri des eaux de mer. La baie fut donc fortement rétrécie. Ainsi naquirent les Bas-Champs et les Mollières au sud, et le Marquenterre au nord.
    Au XVIe et XVIIe siècle, le trafic maritime était néanmoins encore intense dans les ports de Saint-Valery et d’Abbeville. Les marins de ces deux villes armaient pour la pêche de la morue et même de la baleine. Saint-Valery abritait à cette époque plus de cent navires de soixante-dix tonnes.
    Au XVIIIe siècle, la surface de la baie étant considérablement réduite par suite des endiguements successifs, le jusant ne peut donc plus remporter tous les sédiments marins qu’apportent à chaque marée le flot remontant l’estuaire et qui s’y déposent durant l’étale. C’est alors le début d’un envasement irrémédiable qui, hélas, sera accéléré par le creusement du canal reliant Saint-Valery à Abbeville ouvert à la navigation en 1835. Ce canal, au lieu de faciliter l’accès au port d’Abbeville comme l’avait espéré les ingénieurs, accentua fortement l’ensablement du chenal naturel. De plus, la construction en 1854 du viaduc-estacade sur lequel le chemin de fer
    reliant Noyelles à Saint-Valery pouvait franchir la baie diminua encore le passage des eaux et favorisa donc grandement la sédimentation en cours. En 1911, une digue remplaça presque naturellement cette estacade, privant le fond de l’estuaire du flux des marées. C’est cette digue qui marque à présent l’extrémité de la baie.

     

     


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  • La Ferté-Milon d'après d'anciennes gravures     La Ferté-Milon d'après d'anciennes gravures

     

     

     

     

     

    Vue du château de La Ferté-Milon.                                                        

     

                                                                                                                       Ancienne Chapelle de Saint-Waast.

     

    La Ferté-Milon d'après d'anciennes gravuresLa Ferté-Milon d'après d'anciennes gravures                                      

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ancienne vue du faubourg.

     

     

                                                                                                                                                      Dans les ruines du vieux château.

     


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  • Elle occupe un vaste hôtel bâti en 1861 au milieu d’un beau parc par Arthur Foucques d’Emonville, botaniste. La propriété fut vendue à la ville en 1880.

    La bibliothèque municipale d'Abbeville

    Aujourd’hui, le parc ouvert au public compte plus d’une dizaine d’espèces d'arbres rares parmi lesquelles le lurlidendron tulipefera ou tulipier de Virginie, le taburnum alpineum, le liquidambar styraciflera, le ginko Bibola, le séquoïa gigantem originaire de Californie, le cèdre du Liban, également des espèces européennes.
    Une grande partie des arbres ont plus de 150 ans. Dans l’hôtel particulier, la ville installa successivement le musée d’Abbeville et du Ponthieu, la mairie pendant la Seconde Guerre mondiale, puis la bibliothèque municipale, l’une des plus anciennes de France.
    Cette dernière abrite une importante collection de manuscrits, d’incunables et de remarquables témoignages iconographiques sur l’Abbeville d’autrefois et sa région.

     

    Deux livres à découvrir :

    "Bibliographie de la Picardie maritime, de 1900 à 2000"

    "Les hôtels particuliers d'Abbeville et autres bâtisses remarquables"

     

     


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  • A Rouen, ville capitale du Duché, on a voulu donner une sorte de surnom qui la peignit définitivement : Hugo en avait fait la « Ville aux cent clochers » ; le XXe siècle a consacré la « Ville-Musée », et cela est juste, car nulle cité ne présente au monde tel ensemble, telle juxtaposition de merveilles : ici une église, là un vieux logis, tout près un site charmant fait de dix vieilles demeures pittoresques et vétustes, ou quelque coin harmonieusement composé par cet incomparable artiste qui se nomme le Temps.
    Le Rouennais a si bien pris l’habitude de circuler parmi cet amoncellement de trésors, qu’il ne s’en émeut plus ; nul mieux que lui ne sait cependant comprendre que le visiteur puisse s’arrêter, s’extasier ; il sait la valeur de ce patrimoine, mais pourquoi faut-il qu’il ait laissé, pendant tout un siècle, la pioche et le cordeau faire leur œuvre néfaste au cœur de la cité ?

    Rouen, vers 1930, ville-musée.

    Rouen, la rue de la Grosse Horloge.


    Ce qui survit, heureusement, est immense et magnifique ; Rouen demeure la capitale des maisons de bois et la patrie des nefs de pierre ; nulle ville n’en est aussi riche ni plus fière.
    Or cela, c’était le domaine du passé et Rouen ayant aussi quelque droit de s’enorgueillir du présent, la Ville-Musée accueille sans déplaisir – bien au contraire – l’idée d’un écrivain connu qui a fait d’elle la « Ville complète » (André Maurois).
    Et certes elle l’est ! Rien n’y manque, aucune absence n’y choque, non plus que rien n’y frise l’exagération. Normande avant tout, Rouen est pondérée et de solide équilibre : à un passé splendide, à des fastes glorieux, elle confronte le merveilleux essor de son port, de son commerce, de son industrie.
    Autour d’une sorte de « Vieux Rouen », noyau au cœur de la ville moderne, cité-mère qui a gardé intact son visage de bonne petite vieille ridée et souriante, des quartiers neufs se sont créés, pour ainsi dire en cercles concentriques et qui chaque année s’élargissent.
    Là, les usines dominent ; ailleurs, tout est subordonné à la vie maritime, plus loin règne la cotonnade et au-delà, les maisons escaladent les coteaux. Chaque quartier semble s’être spécialisé, et le Rouen d’aujourd’hui est fait d’une multitude de Rouens divers, dont chacun répond à une utilité, à un besoin économique, ou parfois même à un sentiment.
    Rouen, c’est en somme le point, le lieu géométrique où finit la mer et où commence ce que l’on a pu appeler « la Seine de Paris » ; c’est un lieu de transit plus encore que de trafic.
    Et c’est un peu aussi comme la demeure d’un chef de commerce ou d’industrie de haute envergure, qui garderait au cœur de son logis quelque pièce familiale où il célébrerait le culte des ancêtres, conserverait des souvenirs très chers et accueillerait tous ceux que sauront toujours émouvoir la beauté et un glorieux passé.
    Par une fenêtre ouverte vers l’ouest, il aperçoit des mâts de cargos et l’ossature des grues géantes, mais par la baie qui s’ouvre sur l’orient, il vous montre la flèche d’une cathédrale, et dix clochers, et le peuple infini des vieux toits : car c’est tout cela, Rouen !

    Charles Brisson.

     


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  • Il convient avant tout de préciser que la majorité des recettes picardes sont nées en milieu rural, qu’elles ont été créées par des gens pauvres, soucieux d’améliorer avec peu leur quotidien.
    Jadis, la base de la nourriture des Picards était le pain. Le pain accompagnait toute leur alimentation, c’est à la ration de pain que l’on prévoyait le nombre de bouches à nourrir.
    Le porc apportait pratiquement toute la matière grasse consommée, élevé avec les déchets, il accommodait les légumes du jardin.
    Presque tous les produits étaient cultivés, élevés ou trouvés sur place. On achetait le minimum.
    La misère des campagnes escortait les pratiques culinaires, ne proposant à la cuisinière que relativement peu de choix, elle imposait simplicité aux membres de la famille.
    Ainsi, à la fin du siècle dernier, pour nombre de Picards, c’était encore dans un chaudron de cuivre pendu dans la grande cheminée que l’on faisait la cuisine, et c’était dans ce même chaudron posé sur une chaise que chacun puisait directement sa part à l’aide d’une cuillère de bois ou d’étain.
    Les menus des jours de fête, eux, étaient généralement tout autres. Sans doute par opposition aux habitudes et aux manques, on ne se privait pas alors de soupe au bœuf, lapin aux pruneaux, gâteaux battus et autres festins souvent plantureux.

     

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