• Prise de la ville de Doullens en 1595

     

    Prise de la ville de Doullens en 1595

     Vue générale, prise de la Citadelle

     

    Après avoir fait le siège et pris la Citadelle, les Espagnols s'emparent de la ville...

    31 juillet. - Après de vains efforts, la ville et le château furent emportés d’assaut le 31 juillet. Les Espagnols passèrent tout au fil de l’épée. Dans les derniers moments de la lutte, Charles d’Halluin, comte de Dinant, frère de Léonor, fut tué avec plusieurs gentilshommes. Le gouverneur Léonor d’Halluin, seigneur de Roussoy, fut blessé et fait prisonnier avec Gribauval et quarante soldats. Francœur et Charles de Longueval, sieur de Prouville, y périrent aussi avec plus de trois cents gentilshommes, au nombre desquels on désigne les sieurs de Chaleney, d’Arquevilliers, Louis de l’Etoile, six capitaines de cavalerie et presque tous les officiers d’infanterie. M. Dusevel ajoute, dans son histoire de Doullens, aux noms que nous venons de citer, ceux de l’amiral de Villars ; de Saisseval, maréchal de camp du vidame d’Amiens, capitaine de gens d’armes ; du commandeur de Chatte, gouverneur de Dieppe ; du sieur de Boissière, gouverneur de Corbie ; du sieur de Gamaches, capitaine de gens d’armes ; du sieur d’Auxi, gouverneur de Roye ; du baron de Brétizy, capitaine de gens d’armes ; de Tois, aussi capitaine de gens d’armes ; de Hacqueville, gouverneur de Pont-Audemer ; baron de Neufbourg, capitaine de gens d’armes, de Liermont ; de Belin, lieutenant gouverneur de Paris. Enfin, Sully remarque dans ses mémoires qu’il périt alors à Doullens plus de vaillants guerriers que dans les trois grandes batailles de Courtrai, d’Arques et d’Ivry. La ville fut saccagée, livrée au pillage et à la licence du soldat, qui commit mille cruautés. Un autre historien s’exprime ainsi : « L’ennemi massacra aussi bien femmes et enfants que les gens de guerre, et le pavé fut couvert de trois mille personnes. » Le commandement de la ville, après ce terrible assaut, fut donné par le vainqueur à Hernand Teillo Porto Carrero, qui s’illustra bientôt par la surprise d’Amiens. Cet officier, d’une taille de nain, mais d’un grand courage, s’était déjà distingué dans plusieurs actions par sa valeur, sa capacité.

    On assure aussi que parmi les cadavres de plus de trois mille Français, dont le pavé de Doullens était couvert, on comptait au moins trois cents gentilshommes, ce qui semble confirmer l’assertion de Sully. Du reste les vainqueurs rougissaient eux-mêmes de ce carnage, auquel ils ne se prêtaient, disaient-ils, que pour se venger de la prise de Ham, où les Français n’avaient pas fait paraître plus d’humanité.

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages  HISTOIRE DE DOULLENS et des localités voisines
     
      A.-J. Warmé

      
    14 x 21 cm - 336 pages - illustrations et reproduction de cartes postales anciennes

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