Premier épisode : Ault

Les deux stations n’en font qu’une par leur proximité, car elles ne sont séparées l’une de l’autre, que par un tronçon de la falaise, qui court du Havre pour se terminer à Onival, et dont l’épaisseur n’est que de quelques centaines de mètres.
Cependant, leur aspect est à ce point différents, qu’une description spéciale est nécessaire ; en effet : tandis que Ault, dont la plage encaissée dans une échancrure de la falaise ne peut prendre de grands développements, Onival au contraire, complètement dégagé et disposé en amphithéâtre sur la mer, se couvre de très jolies villas qui sont habitées, pendant la saison, par des familles avides de tranquillité et de bien-être, qui préfèrent cette charmante station à la vie fiévreuse des grandes plages mondaines.

Ault, que l’on désigne communément sous le nom de Bourg d’Ault, est un chef-lieu de canton blotti dans une des anfractuosités de la falaise qui se déroule du Havre jusqu’au département de la Somme, un peu après Ault.
Auprès des habitations des gens du pays, se sont élevées des constructions modernes, tant sur la falaise que du côté de la mer, qui ont augmenté, par cela même, l’importance de la région.
La rue principale d’Ault est assez large ; elle était autrefois bordée de constructions gothiques qui lui donnait un certain caractère, mais aujourd’hui son aspect s’est sensiblement modifié par la disparition de la plupart de ces dernières qui ont été remplacées par des habitations mieux appropriées au commerce et aux hôtels à voyageurs.
L’église seule a conversé son allure ; son édification qui date du XIIIe siècle la rend surtout intéressante par la tour dont elle est flanquée.
A toute heure du jour, cette rue est la plus animée du bourg, parce qu’elle traverse perpendiculairement Ault pour
aboutir à la mer à l’endroit où se trouve la rampe qui conduit au casino et à l’établissement des bains.
Quoique la population sédentaire ne soit que de 1700 habitants environ, l’approvisionnement est assuré d’une façon abondante et dans les conditions favorables, aussi la vie est-elle très bon marché.
En dehors des fournisseurs qui sont en grand nombre et fort bien pourvus non-seulement des articles spéciaux pour stations balnéaires, mais encore de ceux auxquels les habitants des grandes villes sont accoutumés, deux fois par semaine, le mercredi et le samedi se tient un marché qui permet aux baigneurs de s’approvisionner plus sérieusement encore.

A suivre... deuxième épisode : Onival

  AULT ET SES ALENTOURS
  HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE 
  
  Ernest Prarond    

  14,9 x 21 cm - 110 pages