• Les cartes postales du jour...     Les cartes postales du jour...

    Amiens, vue générale prise du Beffroi.                         Amiens, la rue des Trois Cailloux.

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    Amiens, la rue des Majots et la rue d'Engoulvent.                                                 Amiens, l'Horloge et la rue des Vergeaux.

     


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  • Comme tous les monuments de ce genre, l’ancien beffroi de Péronne a dû être élevé dès que la ville fut érigée en commune. On ne sait pas l’époque précise où il a été commencé ; mais il fut achevé sous le roi Louis le Gros (de 1106 à 1137).
    En 1360, les Péronnais ayant refusé l’entrée de leur ville au comte d’Eu et à ses hôtes, le roi Jean supprima leur commune et fit abattre le beffroi, mais huit ans plus tard, Charles V, par lettres patentes datées de 1368, rendit à la ville ses prérogatives communales et l’autorisa à reconstruire son beffroi au lieu même où il était auparavant. Ce ne fut toutefois que quelques années après que le nouveau beffroi fut réédifié; la maçonnerie ne fut achevée qu’en 1395 et la charpente des combles posée en 1396. On y plaça d’abord la cloche qui se trouvait au premier beffroi et qui avait été fondue en 1304. Cette cloche n’étant pas suffisante, le 16 mars 1397, la ville vendit des rentes pour s’en procurer trois nouvelles, et le 11 avril 1398, on conclut un marché avec Guillaume de Croisilles et son fils pour la fonte de ces trois cloches, en joignant au métal neuf le produit de la refonte des anciennes. La première pesait 3 200, la deuxième 1 600, et la troisième 1 200 livres. La plus grosse ayant été fêlée, fut refondue au mois de juillet suivant.

     

    Le beffroi de Péronne

    Le Beffroi de Péronne.


    En 1402, on construisit autour du rez-de-chaussée du bâtiment « des étaux, estachons et boutiques » qu’on loua aux bouchers et aux boulangers de la ville.
    Ce fut le 25 juin 1418, que le beffroi servit pour la première fois de prison pour les habitants. C’est aussi vis à vis ce monument auprès du Puits vert, qu’on érigeait la potence quand il y avait lieu à exécution.
    Une de ses chambres fut destinée à servir de dépôt aux chartes et trésors de la ville, et on en confia, en 1514, la clef au guetteur. Ce guetteur était « retenu aux gaiges de le ville pour faire le weil au beffroy, sonner toutes heures, warder l’orloge, faire le son du cor et toutes aultres choses nécessaires et accoutumées pour fait de beffroy, sans rien excepter. Il commenche son année au jour de saint Jehan-Baptiste pour le prix de XX francs d’or et une cotte hardie et un caperon. Il porte le vergue comme un sergent sans gaiges pour servir le mayeur. » Une délibération du 27 avril 1414, qui déterminait ses fonctions, disait encore « il se tenra au beffroy, hault pour veoir si aucunes gens d’armes venront près de le ville, et tombera le moyenne cloque, quand il en verra aucunes, autant de cops qu’il y ara de gens ; et ara XII deniers par chacun jour pour son salaire. » A l’origine, le guetteur avait « XVI livres avec le robbe de le bille, » c’est-à-dire qu’on lui fournissait sa livrée. D’après une décision du 26 juin 1412, ses gages furent abaissés à XII livres XVI sous parisis, et enfin, à partir de 1414, il fut payé à la journée, XII deniers comme nous venons de le voir.
    En 1521, d’après un acte du 8 juillet, la cloche du beffroi qu’on sonnait pour les ouvertures et fermetures des portes ayant été cassée, on la refondit.
    Ce monument, qui était situé au milieu de la place du Marché-aux-Herbes, était en grès carrés d’un grain fort dur. C’était une belle tour quadrangulaire d’environ trente-sept mètres de haut sur huit mètres cinquante centimètres de large, dont le sommet avait été depuis recouvert en ardoises, avec quatre petites tours qui accompagnaient le pavillon du milieu.
    Les armes du roi et celles de la ville décoraient les fenêtres de l’ostrevent en 1495, mais elles avaient été détruites, ainsi que le cadran de l’horloge, probablement au moment du siège de 1536.
    Dans l’intérieur, on trouvait en entrant au rez-de-chaussée, deux voûtes en berceau qui devaient servir de prisons. La cage de l’escalier en vis était toute en grès ainsi que les murs en dedans jusqu’au deuxième étage ; elle était prise dans l’épaisseur du mur. Le premier étage était voûté d’arêtes en ogive avec des têtes qui supportaient les retombées des cordons à moulures arrondies. La clef était ornée d’une rosace peu saillante en feuillages et les angles rentrants étaient cantonnés de têtes.
    Au deuxième étage, on voyait une voûte semblable, mais moins ornée ; les murs qui, jusqu’à cette hauteur, avaient environ deux mètres trente-trois centimètres d’épaisseur, avaient un mètre soixante-six centimètres ; plus haut ils n’avaient plus que quarante centimètres à l’endroit où commençait le beffroi des cloches.
    En 1844, on prétendit que le beffroi n’offrait plus de garanties suffisantes de solidité et il fut démoli. On numérota les pierres dans l’intention de le rétablir aussitôt, mais ce projet n’eut malheureusement pas de suite et ses grés servirent à border les trottoirs de la Grande-Place.
    Les cloches, dont la Bancloque ou Cloche banales qui portait la date de 1398 et contenait le bronze de la première cloche du premier beffroi, ainsi que la sonnerie, furent alors transportées et montées à l’église Saint-Jean avec la vieille horloge qu’on avait placée au beffroi en 1398.
    Ces vieux débris d’un antique monument furent anéantis pendant le bombardement de 1870, et, de ces cloches qui saluaient de leurs joyeux carillons les augustes visiteurs de Péronne, qui annonçaient ses fêtes, ses alarmes et ses victoires, il ne nous reste aujourd’hui que le souvenir.
     

    Jules Dournel

     

     Nos publications concernant Péronne...

     

     


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  • Histoire et tradition.  
    Evidemment, la crevette vivante ne ressemble en rien à celles de nos boîtes de conserve, ni à celles des sachets congelés qui sont nues, épluchées, dépourvues de leurs extrémités.
    Ainsi nous les peint Zola dans leur élégance : « Cependant, les crevettes roses, les crevettes grises, dans les bourriches, mettraient, au milieu de la douceur effacée de leurs tas, les imperceptibles boutons de jais de leurs milliers d’yeux ; les langoustes épineuses, les homards tigrés de noir, vivants encore, se traînant sur leurs pattes cassées, craquaient ».
    La coquetterie des crevettes est telle qu’on les compare aux femmes galantes de luxe. Ces demoiselles de l’océan poussent l’élégance jusqu’à changer leur robe toutes les semaines. Elles abandonnent leur ancienne toilette pour une nouvelle taillée sur mesure. La mue de la carapace évoque un strip-tease dansé avec grâce. Entre une suite de force sauts, détentes, entrechats exécutés des pattes à la queue, la crevette se dépouille de son ancienne robe et se fait une nouvelle d’un rose pastel transparent.
    Bien entendu, toutes sortes de fantaisies existent dans le monde exubérant de ces crustacés : les crevettes roses et grises (bouquets et boucauds), les grosses crevettes (gambas et scampi) n’ont certes rien à voir avec les modestes caridines, crevettines et gammas d’eau douce.
    Gide, qui appréciait particulièrement ces dernières, les décrit en ces termes dans son “Voyage au Congo” : « On nous apporte des crevettes de rivières ; très grosses, semblables à du “bouquet”... Cuites, leur chair reste molle et gluante. »
    Les multiples variétés de crevettes sont, selon la tradition, désignées sous les termes de : buhotte, caramote, cardon, crangon, chevrette, fouessen, sauterelle de sable, sauticot, ligouhan, esquire... Certaines espèces de crevettes forment des couples à vie. C’est pourquoi, une charmante coutume aïnoute recommande d’offrir aux jeunes mariés une éponge portant un couple de crevettes symbolisant la fidélité conjugale.
     

    Pêche à la crevette

    Pêche au haveneau.
    Se pratique entre 1 heure avant et 1/2 heure après la basse-mer.
    Dans l’eau jusqu’au ventre, on pousse parallèlement à la côte.
    Lorsque l’on relève le haveneau pour faire glisser les sauterelles dans la queue du filet, il faut veiller à se placer dos au vent pour ne pas recevoir l’eau figée dans les mailles.

    Biologie.
     De tous les animaux marins, les crevettes sont les seules à présenter une organisation sociale dont la complexité ferait rougir les fourmis et les abeilles.
    Chaque colonie se structure autour d’une reine dont la taille est plus grosse. Les membres de la communauté se partagent des ressources de nourriture de façon équitable. Il existe aussi des escarmouches de soldats pour défendre les abords de la cité au cas où elle se localise au sein d’une éponge ou dans le creux d’un récif. Dans cette communauté, la fonction de reproduction repose sur quelques individus précis. Plusieurs générations vivent ensemble, coopèrent étroitement pour élever les petits.
    En général, seule la reine de la colonie se charge de pondre. Les œufs restent accrochés à leur mère jusqu’à l’éclosion.
    L’approche d’un prédateur alerte aussitôt les escadrilles de la colonie. Les lignes de défense se mettent en place pour protéger la progéniture : les grandes crevettes devant, les petites derrière, tandis que la reine au milieu dirige le combat. Ensemble, elles font claquer leurs grosses pinces visant à effrayer l’adversaire.
    La communication entre les membres de la communauté s’échange par le biais des molécules chimiques. La plupart du temps, ces crustacés semblent mener une vie tranquille même dans les mers les plus agitées. Ils se posent simplement sur le fond sableux.
    « La crevette, de la taille ordinaire d’un bibelot, a une consistance à peine inférieure à celle de l’ongle. Elle pratique l’art de vivre en suspension dans la pire confusion marine au creux des rochers... La crevette ressemble à certaines hallucinations bénignes de la vue, à forme de bâtonnets, de virgules, d’autres signes aussi simples,... et elle ne bondit pas d’une façon différente », nota Francis Ponge.
    Après la mue, moment où la femelle reste toute nue, le mâle lui fait la cour et saute sur l’occasion. L’une de ses pattes, la deuxième, sert de membre viril pour charmer la partenaire. Les crevettes inférieures se reproduisent par parthénogénèse. Elles ne génèrent que des femelles. Lorsque l’environnement devient hostile, alors mâles et femelles s’unissent pour engendrer des progénitures plus résistantes.

     

     


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