L’échafaudage en encorbellement, posé au fur et à mesure que le donjon s’élevait, consistait en un chemin, fait de bois, qui montait en spirale le long du mur extérieur du donjon.

Ce chemin, qui avait une pente douce, grâce au diamètre très important du donjon, servait à monter les pierres : voir la fig. 1. Ce chemin était soutenu par des fermes en bois, éloignées d’environ 4 mètres, et engagées dans le mur à l’aide de trous de boulin. Ces fermes en bois (dont l’une est représentée fig. 2) avaient une grande résistance.
Les boulins, c’est-à-dire les pièces de bois, étaient maintenus dans le mur par deux scellements. Les fermes étaient réunies entre elles par des solives.

Ce chemin, dont les trous de boulin étaient encore visibles sur la paroi extérieure du donjon avant sa destruction, avait une largeur utile de plus de cinq mètres. Afin de poser les parements extérieurs, verticalement (pierres taillées à l’avance sur le chantier) les constructeurs utilisaient un fil à plomb et un rayon de bois tournant horizontalement sur un arbre vertical placé au centre du donjon en construction. De plus, le donjon de Coucy laissait voir à tous les étages, au niveau du sommet des voûtes des chaînages, c’est-à-dire des armatures destinées à empêcher l’écartement des murs. Ces chaînages circulaires de bois d’environ 0, 30 m x 0, 25 m d’équarrissage étaient comme de véritables ceintures noyées dans la maçonnerie, desquelles partaient des chaînes rayonnantes – également en bois – passant sous les bases des piles engagées portant les arcs de la voûte, et venant se réunir au centre.

Si comme nous l’avons indiqué dans cet ouvrage, la pierre est très chère au Moyen-âge, le bois l’est également. En effet, à partir du XII^e siècle – et ceci est attesté par de nombreux documents – il y a eu une pénurie de bois de grosses sections à cause de la surexploitation des forêts qui empêchait les arbres d’arriver à maturité.

Extrait de :

 LE CHÂTEAU FÉODAL DE COUCY
 
  Jean-Marc Laurent

  14 x 21 cm - 122 pages - Illustrations

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Découvrez aussi un autre livre sur le château de Coucy:

 LE CHÂTEAU DE COUCY
 
  Eugène Lefèvre-Pontalis

  15 x 21 cm - 108 pages - Illustrés de 36 gravures et de plans (datant de 1928)

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