• Saint-Valery-sur-Somme au XVIIe siècle

     

    Saint-Valery-sur-Somme au XVIIe siècle

     

    La ville n'était percée que de deux portes qui devaient avoir été assez bien défendues. Celle de l'abbaye du côté de la ville d'Eu, vers le Midi, avait un pont-levis ; celle de la Ferté, du côté d'Abbeville, vers l'Est, au bout du fossé, sur le bord de la mer, avait une forte barrière, défendue par un fer à cheval et par d'autres ouvrages qui en commandaient toutes les avenues et qui enfilaient aussi le fossé en croisant leurs feux avec ceux d'un épaulement pratiqué dans le fossé du château, sous le pont de secours établi du côté de l'abbaye. Cet épaulement défendait aussi les abords du corps de la place jusqu'à la porte d'Eu. Le reste de l'enceinte vers le Nord, depuis cette porte jusqu'à celle d'Abbeville, était défendu par la mer qui baignait ses murs deux fois tous les vingt-quatre heures.

    Les tours qui protégeaient le corps de la place étaient demeurées à découvert ainsi que les ouvrages des deux portes, depuis le sac de cette ville en 1473 par le duc de Bourgogne. Le château seul avait été entretenu et, en 1737, lorsque Coquart écrivait son mémoire, il était encore en assez bon état, sauf son épaulement et le pont de secours qui étaient restés en ruine. La tour était encore debout, mais ses plateformes, escaliers et autres ouvrages intérieurs, avaient sauté, comme nous l'avons dit plus loin, par suite de l'explosion d'un magasin à poudre qui avait été ménagé au-dessous. La tour à roc, située au bas de la mer, existait encore en partie ainsi que la plate-forme de sa batterie, percée de quatre embrasures. Cet ouvrage renfermait un magasin pour les munitions de son service. Il avait du exister une batterie supérieure, ainsi qu'on en pouvait juger par une galerie voûtée que son état de dégradation empêchait de bien reconnaître, mais qui suivant toute apparence, traversait le rempart et communiquait aux ouvrages de la porte d'Eu et peut-être au château.

    Le revêtement, depuis cette tour jusqu'à celle de l'église, était à peu près dans l'état où nous le voyons aujourd'hui; une partie avait coulé à la mer en 1720 ou 1721, faute d'un léger entretien qui aurait évité cet accident. Ce revêtement soutenait la poussée des terres à plus de quarante pieds de hauteur. Le quartier de la ville qui était situé sur le haut de cette falaise, souffrait considérablement de cette dégradation ; on y voyait des maisons à moitié renversées et les autres étaient abandonnées. Coquart parle d'une des plus belles maisons de la ville qui, de son temps, au mois de mai, coula avec les terres en une seule marée ; plusieurs autres étaient menacées de ruine par la même cause et l'on ne voyait aucun moyen d'y apporter remède.

    La muraille de l'église était encore en bon état ; il existait autour de l'église un chemin de ronde. « A l'égard des corps-de-garde, chambres des orgues, et autres logements à la porte d'Abbeville, qui joignent la paroisse, dit Coquart, on les a employés utilement pour en faire le presbytère dans lequel le curé est logé. »

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages
     
     SAINT-VALERY-SUR-SOMME ET LE COMTÉ DU VIMEU
     
     
      Florentin Lefils
     
      15.5 x 22 cm - 158 pages avec cartes postales anciennes, plans et illustrations.

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