Les anciennes masures en bois et en chaume qui constituaient en grande partie la ville de Rue, il y a cinquante ans, tombent peu à peu pour être remplacées par des maisons construites avec goût, en briques avec couvertures d'ardoises. Les rues sont droites, larges, propres et bien macadamisées : elles étaient naguères pavées en galets tirés des foraines du Marquenterre où ce silex se trouve en bancs compacts à très peu de profondeur ; mais à cause de l'impression désagréable que produit au pied ce genre de pavage, le macadam a prévalu. Depuis quelque temps des trottoirs ont été établis dans les rues principales et ce système paraît devoir s'étendre sur tous les autres points.

Le beffroi, nommé autrefois tour de la prison, et qui est aujourd'hui une dépendance de la maison de ville, est une grosse tour carrée fortifiée de contreforts accouplés à chacun de ses angles, supportant quatre tourelles réunies par une balustrade à jour ; on a recouvert depuis peu la tour d'un campanile d'ardoises et les tourelles de clochetons dont l'ensemble rappelle un peu les beffrois de la Flandre. On dit que cette restauration a été faite sur les plans de l'ancien monument. D'après un dessin que possède M. H. Dusevel, dans sa collection de Vues des monuments de Picardie, l'entrepreneur aurait cependant fait plusieurs changements dans la forme primitive du beffroi de Rue.

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