• Les rues au début du XXe siècle

     

    On imagine mal aujourd’hui l’immense progrès apporté par le goudronnage. Les aînés qui ont vu, et respiré, les épais tourbillons de poussières soulevés par le passage d’une des rares automobiles de l’époque peuvent seuls en témoigner.
    A propos de goudronnage, signalons que le premier qui fut réalisé à Woignarue, par exemple, ne date que de 1930. Encore ne s’agissait-il que d’un essai, limité à une seule rue. L’expérience aurait pu être faite plus tôt, mais la majorité des conseillers municipaux de la commune, cultivateurs, craignaient que les chevaux ne glissent...
    A cette absence de revêtement imperméable, il faut ajouter les empierrements réalisés avec des galets de mer. Ces galets provenant du marais d’Hautebut ne coûtaient que le prix du transport, fort modique. Par contre, de par leur forme arrondie, ils se stabilisaient difficilement.
    Et cela d’autant plus que le cylindrage par rouleau à vapeur était réservé aux routes importantes. Il fallait donc que les galets utilisés, amalgamés à un peu de terre ou de craie, se tassent sous le seul effet du passage des usagers, véhicules et piétons.
    Pour en revenir aux chemins communaux, et plus particulièrement à leur entretien, disons qu’une période de pluie un peu longue leur était néfaste en ce sens que l’eau diluait la terre employée pour enrober les cailloux et les maintenir en place.
    Une période de sécheresse était à peine moins funeste car les cailloux qui devaient boucher les trous ou les ornières ne tenaient pas en place. C’est pourquoi on estimait que le meilleur des cantonniers était... le temps, c’est-à-dire la température. Et c’était exact. Le cantonnier avait aussi la charge de l’entretien des fossés. Il y avait trois cantonniers dans ce village au début du siècle. Mais l’un d’eux avait pour tâche exclusive l’entretien du tronçon de route entre Hautebut et la Bellevue, près d’Ault. C’était donc un cantonnier de route rétribué par le département. Il portait une casquette de drap bleu aux initiales des Ponts-et-Chaussées et obéissait scrupuleusement à un chef-cantonnier coiffé lui aussi d’une casquette de drap bleu mais galonnée d’or.
     

    Ch. Lecat

    Les rues au début du XXe siècle

     

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