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Les insectivores et leur nid
Les insectivores nous fournissent de nombreux exemples d’amour maternel, c’est pourquoi il importe de savoir distinguer ces oiseaux.
Ainsi on ne les confondra pas avec les baccivores. Leurs ailes sont plus aiguës, leurs pieds plus courts, leur tête est plate. Leurs mandibules sont triangulaires, les supérieures garnies de plumes faisant office de filet. Les insectivores stationnent naturellement sur les tiges et sur les hautes branches, et quittent peu les régions de l’air pour descendre sur le sol. Les gobe-mouches et les hirondelles donnent une idée suffisante des principaux genres de la série. Tous les insectivores sont des oiseaux de passage dans nos climats. Les instincts de sociabilité et de fraternité sont très développés chez eux. La plupart de ces espèces voyagent en sociétés nombreuses. Aussi rien de plus naturel que de trouver chez elles un grand amour de la famille, une extrême prévoyance dans l’établissement du nid, surtout chez les fauvettes, qui savent, comme nous allons le voir, le construire si habilement. La mère, lorsqu’elle voit qu’on veut s’emparer de son nid, simule une paralysie pour attirer l’ennemi sur elle. Et si l’on approche du nid avant qu’il soit terminé, les parents l’abandonnent et en construisent un nouveau. Les nids de toutes les fauvettes de roseaux, dit Toussenel, sont généralement des œuvres d’art, auxquelles la critique la plus méticuleuse trouverait difficilement à reprendre. Il y en a un, celui de la cysticole, qui est bâti en forme de bourse dans l’intérieur d’une touffe de carex, et qui, par l’admirable exiguïté de ses proportions et la délicatesse du tissage, rappelle les merveilleux travaux du colibri et du chardonneret.
Nid de fauvette de roseaux
Les hirondelles sont encore des architectes de premier ordre, qui déploient dans la bâtisse de leurs nids un talent prodigieux. Les nids d’hirondelle de cheminée, et surtout ceux de l’hirondelle de fenêtre, sont des travaux merveilleux, dans lesquels intervient avec la science de l’architecte l’art du maçon et du plafonneur. Non seulement ce gracieux petit oiseau construit habilement son nid, mais il s’y attache si bien qu’il sait, après de longs mois d’attente, et après avoir traversé de lointains pays, le retrouver et l’habiter de nouveau. Depuis plusieurs années, un de mes amis a sous le portail de sa maison un nid d’hirondelles qui, tous les ans, sert de résidence d’été à un couple fidèle. Ce sont des locataires parfois un peu indiscrets mais sans malice, et ils ont si bon cœur, soignent si bien leur famille que mon ami, touché de leur amour maternel, les considère maintenant comme faisant partie de sa maison, et quoique ces locataires ne lui payent pas de loyer, il serait désolé de les voir abandonner son toit. Les baccivores ou becs-fins, tels que bergeronnette, motteux, traquet, fauvette, grive, roitelet, loriot, etc., sont aussi d’excellentes mères, également très habiles dans l’art de construire des nids élégants. Le nid du loriot surtout est un véritable chef-d’œuvre par l’élégance de la forme, la richesse des matériaux, la délicatesse du travail et la solidité de la bâtisse. Quelquefois, ce nid, attaché par un système d’élégants cordages à quelques brindilles, à l’instar de la nacelle d’un aérostat, flotte dans le vide de la verdure ambiante, et la barcelonnette semble un hamac mobile où la brise du printemps s’amuse à bercer les petits.
Extrait de :
L'AMOUR MATERNEL CHEZ LES ANIMAUX
Volume 2 : Les oiseaux
Ernest Menault
14.8 x 21 cm - 94 pages - Illustrations par A. Mesnel
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