Les anciens traités d'histoire et de géographie indiquent Rue comme une place de guerre très forte. D'après une note de M. Traullé, elle aurait été fortifiée en 1556, sous le règne de Henri II. Les plans que nous possédons de cette époque, et qui sont assez connus, la représentent, comme un parallélogramme irrégulier, flanqué de six bastions et entouré d'eau, avec des ouvrages avancés. Pour le temps une pareille disposition devait être assez forte : l'ambassadeur Marc-Barbaro, qui vint la visiter en 1563, la compara à Rocroi et à Saint-Quentin. M. Louandre dit qu'elle était d'une grande force et qu'au seizième siècle on la citait au rang des principales forteresses du Nord de la France. D'Imfreville, qui la visita en 1615, lors de son inspection maritime des côtes de la Manche la trouva, selon ses expressions, de situation forte.
Une citadelle détachée de la place s'élevait au milieu des fortifications près de la porte d'Abbeville. Il n'y avait que deux portes, celle d'Abbeville nommée Porte-Neuve sur le plan, et celle des grèves nommée aussi Porte-Basse. Celle-ci existait encore en 1830.

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