• La Somme dans sa traversée d'Abbeville

    La Somme dans sa traversée d'Abbeville

     

    La Somme s’invite dans Abbeville entre le chemin du Pâtis et le chemin des Canotiers, à proximité du lieu, une île-refuge sur la rive droite, où la ville naquit dans les temps préhistoriques. Puis elle se divise en deux bras à partir du pont de la femme nue : l’un est la vieille Somme qui continue tout droit pour franchir le barrage des Six-Moulins. L’autre bras, que les navigateurs doivent obligatoirement emprunter, tourne à gauche sous les ponts de la Femme nue et de la Portelette pour devenir le canal de Transit creusé en 1835. Le tracé de ce canal suit à peu près une partie des fossés des anciens remparts de la ville. L’écluse de ce canal a d’ailleurs été construite avec des grès de l’ancienne Porte Maillefeu. Ce dernier, le Maillefeu, était un petit affluent de la Somme qui entrait par cette porte dans la ville, pour rejoindre la Somme en aval du barrage des Six-Moulins. D’ailleurs, une des tours rondes de cette porte Maillefeu existe encore au n° 56 du boulevard de la Portelette qui est l’entrée de l’ancienne entreprise de robinetterie de luxe Margot, fermée en 2004. Le canal de Transit passe ensuite sous le pont de la Gare qui a la particularité d’avoir, à l’une de ses entrées, le monument dédié au chevalier de La Barre.[...]

    L’aménagement du canal de Transit fut un des derniers chantiers de la Somme canalisée. Dans un premier temps, en 1818, on avait seulement doté le pont-écluse de la Portelette d’un pertuis marinier, passage étroit permettant la circulation des péniches. Le percement du canal de Transit proprement dit ne fut réalisé que dans les années 1830, terminé en 1835, car le Génie imposait des contraintes qui ont retardé le choix du tracé. Quant à l’écluse située sur ce canal de Transit, entre le pont de la Gare d’une part, le Pont d’Hocquet et le pont chinois d’autre part, son sas principal fut réalisé en 1839. C’est dans les fouilles de ce chantier, parmi d’autres en divers lieux, que l’Abbevillois Jacques Boucher de Perthes découvrit au XIXe siècle des outils de silex qui lui permirent de prouver l’existence de l’homme antédiluvien : il est considéré comme l’un des fondateurs de la science préhistorique. A propos de la vieille Somme que nous avons quittée entre le chemin des Canotiers et le chemin du Pâtis, elle entre donc tout droit dans Abbeville, après être passée sous le pont de la Femme nue (pont des Prés), du nom d’une statue féminine allongée sur la rive gauche du fleuve et qui est censée représenter la Somme gallo-romaine appelée Samara. Elle laisse sur la droite le Centre hospitalier général, le plus important de Picardie maritime. [...]

    Après avoir dépassé le pont de la Femme nue, la vieille Somme parcourt encore une petite centaine de mètres pour arriver au barrage des Six-Moulins qui date de 1955. Les vannes-rouleaux ayant été fortement abîmées pendant la Seconde Guerre mondiale, un nouveau barrage fut reconstruit à l’emplacement de l’ancien pour profiter des fondations. Il est destiné à réguler le niveau d’eau et à l’évacuation des crues. [...]

    Quelques dizaines de mètres après ce barrage des Six-Moulins, la vieille Somme passe sous le pont de Talance : elle est en plein cœur de la Ville. La collégiale Saint-Vulfran, joyau du gothique flamboyant, aussi majestueuse qu’une cathédrale, n’est qu’à deux cents mètres sur la droite. [...]

     

    Extrait de :

    vallée de la Somme  BUCOLIQUE VALLÉE DE SOMME

        DE LA SOURCE DU FLEUVE A SON EMBOUCHURE

       
    Gérard Devismes    Format 20 x 29 cm - 118 pages avec photos, dessins N/B

       Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     

     

     

     

     

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