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     Vient de paraître :

     

     Sites et monuments LA CÔTE PICARDE À LA BELLE ÉPOQUE

     

     Collectif

     
      15.8 x 24 cm - 132 pages avec plans, cartes postales anciennes

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  • Jumièges (Gemeticum, Vallis gemitus), bourg du canton de Duclair, à 26 kilomètres à l’ouest de Rouen, est célèbre par les ruines de son antique abbaye, souvent visitée par les archéologues et les touristes. Cette abbaye fut fondée au VIIe siècle par saint Philibert.

    L'abbaye de Jumièges


    Sous son successeur, le monastère contenait déjà 800 moines. Il posséda d’immenses propriétés ; Duclair et Quillebeuf lui appartenaient. C’est là que furent enfermés les fils de Clovis II ; leur père, pour punir leur rébellion, leur avait fait couper les nerfs des bras. De là leur nom, les Énervés ; on a trouvé les restes de leur tombeau. Diverses légendes se rattachent à l’histoire de cette abbaye ; nous ne citerons que celle de sainte Austreberthe. Cette pieuse femme blanchissait le linge de sacristie de l’abbaye de Jumièges ; un âne portait ce linge à l’abbaye. Un jour, un loup sortant de la forêt se jette sur l’âne et l’étrangle ; Austreberthe force aussitôt le loup à se charger du linge, et la légende ajoute que, depuis ce jour, le loup remplit avec exactitude l’office de l’âne.
    Une sculpture de l’église a conservé le souvenir de ce miracle ; la sainte y est représentée caressant un loup, et, dans la forêt, s’élève un vieux chêne auquel on a conservé le nom de chêne à l’âne ; c’est là que l’âne d’Austreberthe fut, dit-on, étranglé par le loup.
    Rien n’est plus imposant que les ruines de l’abbaye dont le porche d’entrée est le mieux conservé, rien de plus saisissant que ces antiques débris, habités aujourd’hui par les oiseaux de nuit ; on a déblayé des souterrains immenses, qui s’étendent au-delà de l’emplacement occupé jadis par les habitations. Longtemps les deux hautes tours qui accompagnent le portail de l’église ont servi de repère aux pilotes de la Seine pour diriger leurs navires à travers les méandres de la Seine. D’autres souvenirs historiques se rattachent à ce pays : on montre encore au Mesnil-sous-Jumièges le manoir qu’habitait la maîtresse de Charles VII, Agnès Sorel ; la Dame de Beauté y mourut, et son coeur reposa longtemps sous les voûtes du monastère. Une vieille inscription rappelle que, piteuse entre toutes gens, largement elle donnoit de ses deniers aux églises et aux pauvres ; mais la tradition ajoute un souvenir moins édifiant ; souvent, dit-on, Agnès se serait consolée de l’absence de son royal amant avec un moine de l’abbaye, dom Bernard ; ce qui scandalisait fort les gens des environs, lesquels ne manquaient pas de huer la dame, d’un côté de la Seine à l’autre, quand ils la voyaient se promener avec le moine dans les prairies qui bordent la rivière.

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages
     LA SEINE MARITIME
     Histoire - Géographie - Statistique - Administration
     
      V.-A. Malte-Brun
     
      15 x 21 cm - 134 pages avec illustrations
     
     
     
     
     
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    Les murailles dominaient la plaine de toute leur hauteur, qui variait de dix mètres au-dessus.

    Les fortifications de Roye


    La ville de Roye était entourée d’une enceinte fortifiée, que commandait le château ; il est difficile de préciser la date à laquelle furent élevés les premiers travaux de défense : toutefois la charte de commune fait mention des fortifications et des conditions dans lesquelles elles peuvent être construites.
    « En quelqu’endroit que le maire et les jurés veuillent fortifier la ville, ils pourront faire construire les fortifications sur autrui, sans délit. »
    Avant cette époque, le château-fort était la seule défense de la cité naissante, protégée d’ailleurs au Sud et à l’Ouest, par des marais ; peut-être par des palissades ou par des ouvrages en terre ; du côté de l’Est et du Nord.
    Mais aussitôt l’érection de la Commune s’élevèrent des fortifications régulières ; l’enceinte des murailles a dû être plus d’une fois modifiée, suivant le développement que prit la ville. On rencontre, en effet, des fondations en grès fortement reliées, qui ont dû être celles de fortifications ; à l’entrée de la rue Saint-Pierre, on a trouvé une muraille se prolongeant en travers de la rue, d’une largeur d’au moins deux mètres, qui a pu appartenir à un ouvrage fortifié : on en a retiré des boulets. La tradition prétend que là était une citadelle.
    La ville ayant pris du développement, c’est vers le Nord, sur le plateau de la colline sur laquelle s’élève une partie de la cité, que les limites de l’enceinte ont dû être reculées ; avant la ruine de Roye en 1475, la porte de Saint-Pierre, qui fermait de ce côté l’entrée de la ville, était près de l’église de Saint-Pierre. Vers 1498, elle fut établie plus au Nord, à côté des fossés des Bolwars ; c’est alors que furent vendus les terrains
    compris entre l’ancien emplacement de la porte et le nouveau, pour y élever des constructions.
    Ces bolwars étaient des défenses, des ouvrages en terre, gazonnés, soutenus par des palissades en charpente, qui formaient parapets.
    L’enceinte des murailles n’était pas régulière ; elle présentait, dans certaines parties, des angles saillants ou rentrants nécessaires pour protéger l’entrée des poternes ; elle suivait l’inclinaison du terrain et s’élevait plus dans quelques endroits que dans d’autres. Du côté du nord, les murs étaient presque au même niveau que les terrains environnants ; à l’ouest ; au contraire, les murailles dominaient la plaine de toute leur hauteur, qui variait de dix mètres au-dessus.
    La position des fortifications du Nord n’était pas défavorable, loin de là, le commandement obtenu par la nature même du terrain, avait le double avantage de donner plus de portée aux projectiles et de mettre plus à découvert les travaux de l’assiégeant.
    Les murailles étaient en briques et reposaient sur des assises en grès ; elles offraient jusqu’à quatre ou cinq mètres d’épaisseur. En arrière était une couche profonde de craie retenue, de distance en distance, par des murs d’appui en briques ou en moellons.
    Autour des murailles régnait, à l’intérieur, un chemin de ronde qui passait par les tours des portes, et qui était exclusivement réservé à la garnison ou à la milice, pour la garde du rempart et pour la manœuvre des canons.
    Les remparts avaient des casemates, des meurtrières, des poternes, pour mettre les défenseurs à l’abri ; à droite de la porte Saint-Pierre existaient dans l’intérieur des fortifications, des galeries souterraines de deux mètres de largeur, qui s’étendaient sur une longueur de cent vingt mètres, jusqu’à une poterne s’ouvrant dans le fossé, en face de l’ancien cimetière.
    Ces casemates blindées se continuaient à gauche de la porte, passaient sous le Jeu-de-Paume et s’ouvraient, dans le collatéral gauche de l’église de Saint-Pierre. Il y avait des puits, des fours, des râteliers, puis des cavités ménagées dans l’épaisseur du mur.

     

    Extrait de :

     
     ROYE ET SON CANTON

     ROYE ET SON CANTON

       Jules Mollet
       15 x 21 cm - 192 pages - avec cartes postales anciennes
     
     
     
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  • Situé à la pointe d’une montagne d’où la vue a beaucoup d’étendue et au confluent de deux ruisseaux. A n’en juger que par les ruines, il paraît avoir été considérable, et ces vers qui s’y lisent encore (en 1897) sur une pierre dans l’intérieur en convaincront aisément les curieux :

    Jadis aux fiers Normans j’ai servi de retraite 1
    Et de mille ennemis j’ai causé la défaite.
    De fameuse partout l’on me donna le nom
    Et le peuple de là me nomma Famechon.
    L’Angles victorieux n’aient pu me réduire 2
    Rasa Dargy, prit Poix, me craint et se retire.
    A l’abri de mes murs, mes fortunez voisins
    Rompirent de l’ennemi les perfides desseins
    Mais chez moi du Lorain les lignes étant venues
    Je vis mes dix-sept tours par lui-même abbatues. 3
    Belle leçon, lecteur, à la postérité
    Pour qui manque à son roi dans la fidélité.

    1- L’an 886. 2- L’an 1346. 3- L’an 1592.

    Ce château, qui tint si grande place dans les soucis de l’échevinage d’Amiens, à la fin du XVIe siècle, était au sud-ouest du village, sur un énorme terre-plein ménagé au sommet de l’éperon de la colline, au confluent de la rivière des Evoissons et de la Bief ou rivière de Poix. Les deux vallées lui formaient de profondes douves naturelles. Au troisième côté du triangle on avait simplement pratiqué une coupure qui est aujourd’hui encore un véritable ravin. Son importance est attestée par la force de sa position, par l’étendue de ses ruines, par ce fait qu’on estimait en 1592 que, pour le démolir, il faudrait le travail de « 150 ouvriers ung mois durant, outre les païsans, et qu’au moins 4 milliers de pouldre seroient nécessaires pour faire saulter le donjon ». Le dessin qu’en a reproduit en 1648 Jean Boisseau, enlumineur du Roi, nous montre l’état où l’avait mis l’échevinage d’Amiens cinquante ans auparavant.
    Il est probable qu’il fut visité au XIVe siècle par les Jacques, sur le chemin desquels il se trouvait de Thoix-Offoy à Poix et Lignières. A la fin du XVe siècle et au XVIe, pendant les absences des seigneurs qui guerroyaient et faisaient leur cour près des princes de Bourgogne et de l’empereur, il s’y trouvait toujours un capitaine ou châtelain et une garnison. De là sont partis les seigneurs, aux XVIe et XVIIe siècles, pour donner à leur seigneurie le qualificatif de châtellenie et pour prendre eux-mêmes le titre de châtelains que n’avait aucun de leurs prédécesseurs.
    En 1514, le Roi y fit un séjour.

    Le fameux château de Famechon



    L’histoire en apparaît surtout active pendant les troubles de la Ligue. L’échevinage d’Amiens fournit armes et munitions de toutes espèces tant que le château fut aux mains des troupes ligueuses, c’est-à-dire, jusqu’au cours de l’année 1591. En 1593, un des trois jours qui précédèrent « l’Erreur d’Aumale », Mayenne et le duc de Parme le reprirent en passant, et la démolition en fut de suite décidée et entreprise pour éviter qu’il retombât une seconde fois à l’ennemi.
    De l’important château fort de Famechon, construit en 1046 par Gauthier Ier Tyrel et Alix de Frémontiers, sa femme, il ne reste plus aujourd’hui que quelques ruines couvertes de mousse et de broussailles ; les souterrains et les fossés sont dans le plus complet abandon ; c’est le capitaine Clairy qui fut chargé de présider à la démolition de cette forteresse, ainsi qu’on le voit par une délibération de l’échevinage d’Amiens du 25 avril 1592.

    Déjà, en 1472, Charles le Téméraire, qui s’en était emparé, avait fait procéder à une démolition partielle de ce château. Famechon servit souvent de résidence aux gouverneurs de Picardie et plusieurs rois y séjournèrent. La table de pierre portant l’inscription rapportée par le P. Daire n’existe plus. Le premier château de Famechon avait été construit en 1046 par Gauthier Ier Tyrel afin de mieux couvrir sa forteresse de Poix. Quelques jours avant la bataille de Crécy, le roi d’Angleterre s’étant emparé de Poix, les soldats de la garnison de cette ville se retirèrent au château de Famechon et, après le départ d’Edouard et de ses troupes, tombèrent à l’improviste sur son arrière-
    garde ; les troupes anglaises revinrent sur leurs pas, brûlèrent Poix et démolirent ses deux châteaux.

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages
     POIX DE PICARDIE ET SON CANTON
     
      M.G. Beaurain
     
      15 x 21 cm - 180 pages avec cartes postales anciennes, plans, photos N/B récentes
     

     

     

     

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