• Fécamp

     

    Fécamp

    La Bénédictine à Fécamp, cour d'Honneur.

     

    Fécamp (Fisci campus, Fiscanum, Fiscamurum), chef-lieu de canton, arrondissement et à 44 kilomètres au nord-est du Havre, est une ville maritime peuplée par 12 684 habitants, aujourd’hui unie à la grande ligne de Rouen au Havre par un embranchement de 19 kilomètres qui s’y soude à la station de Beuzeville-Bréauté.

    Elle semble devoir son origine à une fameuse abbaye de femmes, fondée en 664 par un baron du pays de Caux, nommé Waninge, qui s’était voué au culte du Seigneur. Ce monastère contint jusqu’à trois cents religieuses ; mais il fut détruit par les pirates normands en 841. On raconte que, pour se soustraire aux outrages des pirates, les nonnes s’étaient défigurées par d’horribles mutilations ; elles furent massacrées pour la plupart. Quelques-unes, qui n’avaient pu se résoudre à se défigurer comme leurs compagnes, s’échappèrent et emportèrent avec elles les reliques de saint Waninge, patron de l’abbaye.

    Richard Ier, duc de Normandie, rebâtit le monastère en 988, le plaça sous l’invocation de la Sainte-Trinité et en fit une abbaye de bénédictins, qui parvint bientôt à un degré de puissance et de splendeur remarquable ; elle subsista jusqu’au XVIIIe siècle. Les ducs de Normandie y séjournaient quelquefois. La ville, qui peu à peu s’éleva et s’accrut à l’ombre de cette abbaye, devint une ville de pêche, renommée, dès le XIIIe siècle, pour ses harengs. Souvent dévastée pendant la guerre de Cent Ans et plus tard pendant les guerres de religion, elle offre encore aux regards curieux de l’antiquaire quelques vestiges d’un château bâti par Guillaume Longue-Épée et l’église, monument historique, encore bien conservée, qui faisait partie de l’abbaye. C’est un édifice dans lequel on reconnaît les styles les plus divers, l’ensemble se composant de constructions entreprises à des époques différentes, depuis le XIe jusqu’au XVIe siècle. On y conserve la relique du précieux sang, que contiennent deux tubes en plomb, placés dans une espèce de ciboire. Cette relique attire encore un grand nombre de pèlerins à Fécamp ; elle est exposée à certaines époques de l’année, et il se fait en son honneur deux processions. Outre le chœur, on y remarque surtout l’élégante chapelle de la Vierge et ses belles verrières.

    Fécamp

    La Bénédictine à Fécamp, musée, oratoire extérieur.

     

    Fécamp est encore aujourd’hui (en 1881) une ville importante pour la pêche ; son port, qui se compose d’un vaste avant-port, d’un bassin à flot et d’une retenue, est un des meilleurs de la côte ; il est défendu par trois batteries. Les vaisseaux d’un fort tonnage peuvent y entrer en tout temps, et elle envoie annuellement un assez grand nombre de navires à Terre-Neuve, pour la pêche de la morue ; les produits de cette pêche s’élèvent annuellement à près de 2 500 000 francs ; ceux du hareng, du maquereau et autres poissons frais à 2 000 000 de francs. Fécamp est située sur la Manche, à l’embouchure des rivières de Ganzeville et de Valmont, à 228 kilomètres de Paris et à 86 de Rouen, par le chemin de fer. Elle s’étend sur un espace de plus de 4 kilomètres, entre deux rangs de collines jadis boisées, maintenant en partie cultivées. Elle possède des sources minérales, des bains de mer, des chantiers de construction pour les navires, des ateliers pour la construction des machines, des filatures de coton, des tissages mécaniques, des fabriques de filets, des forges , des moulins, des tanneries, des ateliers de salaisons, des brasseries et une fabrique de liqueur dite bénédictine de Fécamp. Elle exporte de la houille, du chanvre, du goudron, des bois de construction ouvrés. Les armes de Fécamp sont : de sinople, à trois tentes, deux et une, d’argent, ouvertes du champ, celle de la pointe plus haute ; au chef cousu d’azur chargé d’un faucon essorant, tenant dans ses serres une corne d’abondance d’où s’échappent des graines, le tout d’argent.

     

     
     Extrait de :

    Villes & Villages
     LA SEINE MARITIME
     Histoire - Géographie - Statistique - Administration
     
      V.-A. Malte-Brun
     
      15 x 21 cm - 134 pages avec illustrations
     
     
     
     
     
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    « Du saule au vannier, en passant par l’osierLe trésor de Blanchemaison »

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