• Cayeux-sur-Mer en 1895

     

    Cayeux-sur-Mer en 1895

     Chaumières, rue du Commerce à Cayeux-sur-mer

    C’est un fort ancien groupement de basses habitations aux pignons d’argile, aux toits de chaume, bâties sans souci de l’alignement, sans préoccupations de la symétrie ; le pays s’étend en longueur entre la Manche et une vaste plaine aride où tournent mélancoliquement les ailes de nombreux moulins. Vous pouvez parcourir le village tout entier sans apercevoir une touffe de verdure ni un bouquet de fleurs, sans entendre un autre bruit que le roulement sourd et continu de la mer secouant les galets noirs de la longue plage.
    Les voies publiques, à l’exception de la Grande-Rue et de la rue du Commerce, ne sont que des ruelles ou des impasses. Poussiéreux dans les temps secs, tout est envahi par la boue dès qu’il pleut. Vainement vous chercherez ici quelques magasins luxueux ou quelques boutiques aux montres engageantes ; vous ne rencontrerez, en fait de commerçants, qu’une foule d’indigènes, femmes et enfants, vous offrant des logis à louer. Louer une partie de leur maison, parfois même leur maison entière, pendant la saison des bains, cela est devenu une industrie pour les 3 000 habitants de Cayeux ; pendant le reste de l’année, ils vivent, les uns du produit de leur pêche, les autres d’une fabrication de serrurerie particulièrement importante.
    Malgré la rusticité de son aspect, à cause d’elle peut-être, le pays est très visité par les artistes. Quant aux baigneurs, ceux qui s’y sont fixés pendant une saison y reviennent fréquemment.
    Sur la plage, faite d’un épais bourrelet de galets formant un liseré noir derrière un tapis de sable fin et solide sous les pas, on rencontre un casino et une longue rangée de cabines multicolores ; dans l’enveloppement du grand air, devant la perspective infinie de la mer, avec le phare et le sémaphore qui se dressent à droite, avec le feu fixe qui brille à gauche quand la nuit tombe, la plage, et ceci explique la faveur dont elle jouit, forme un ensemble vraiment très agréable au regard.

     

    Extrait de :

     Sites et monuments LA CÔTE PICARDE À LA BELLE ÉPOQUE

     

     Collectif

     
      15.8 x 24 cm - 132 pages avec plans, cartes postales anciennes

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