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William Einstein, du Missouri à la Picardie
William Einstein
Saint-Louis, Missouri 1907 - Acheux-en-Vimeu, Somme 1972.
William Einstein quitta définitivement les Etats-Unis en 1945 et s’installa en Picardie, terre natale de son épouse, vers 1960. Le village d’Acheux-en-Vimeu, où il se fixa avec sa famille après une vie marquée par les voyages, lui permit de retrouver le calme sédentaire nécessaire à la création.
Dès son premier séjour à Paris de 1927 à 1933, il compléta sa formation auprès des peintres Léger et Ozenfant. Son talent, tôt reconnu, lui assura rapidement le succès et il rencontra les grands artistes de son temps : Mondrian, Duchamp, Delaunay, Calder, Hélion... Il exposa à plusieurs reprises à New-York entre 1933 et 1938. Puis il revint en France, et vécut en Italie, en Hollande, au Mexique, au Maroc, en URSS...
Après une brève période abstraite dans les années trente, il revint rapidement à la peinture figurative qu’il défendit contre ceux qui pensaient qu’elle était condamnée à disparaître. A Aix-en-Provence de 1947 à 1955, il s’impliqua dans le groupe « Peinture lisible » auquel participaient des peintres comme Thomson, Rebeyrolle, Balthus. Il s’intéressa surtout aux portraits, aux scènes de genre, aux chevaux, aux arbres et aux sujets religieux. Son œuvre, très abondante, est celle d’un expressionniste, grand dessinateur et passionné de la couleur, une peinture ardente, poétique, troublante. On peut reconnaître les deux grandes références qu’il revendiquait : Rembrandt (1606-1669) dans son traitement de la lumière, et Soutine (1894-1943) dans
son traitement de la figuration.
Il laissa une trace importante à Abbeville dans l’église historique Saint-Wulfran : il a créé les vitraux (une partie est restée inachevée), ainsi que le chemin de croix et trois scènes de la vie du Christ de très grande dimension. Il fit également don d’une toile à l’église d’Acheux, son village où il mourut subitement en 1972.
Deux grandes expositions furent organisées par la Maison de la culture d’Amiens en 1972, puis par le musée de Saint-Riquier en 1985. Depuis, la peinture de William Einstein est injustement oubliée.
Françoise Coste,
Ecrivain-conseil
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