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Vient de paraître : Pierre-Jean Béranger, chansonnier
PIERRE-JEAN BÉRANGER, CHANSONNIER
15.5 x 24 cm - 178 pages - avec illustrations originales des chansons
Fils d'un cabaretier de Flamicourt, en Picardie, et d'une domestique, Jean-François Béranger était venu se fixer à Paris en 1773 ; il y gagna sa vie en tenant les livres d'un épicier, et se maria en août 1779 avec Marie-Jeanne Champy, jeune modiste dont le père était tailleur d'habits. Pierre-Jean, le chansonnier dont nous allons raconter l'histoire, naquit de cette union, à Paris, le 19 août 1780.
Pour en savoir plus sur ce livre...
Ce livre comporte deux courtes biographies de Pierre-Jean Béranger, ainsi que soixante-douze textes de chansons avec leurs illustrations originales.
Extrait :
C'est surtout au point de vue politique que nous raconterons sa vie. En ce qui concerne son œuvre littéraire, immorale et impie, il nous suffit de rappeler pour toute appréciation que Rome l’a mise à l'index.
Chanson : Jeanne-la-Rousse ou la femme du braconnier
Air : Soir et matin sur la fougère.
Un enfant dort à sa mamelle ;
Elle en porte un autre à son dos.
L’aîné qu’elle traîne après elle,
Gèle pieds nus dans ses sabots.
Hélas ! des gardes qu’il courrouce
Au loin, le père est prisonnier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.
Je l’ai vue heureuse et parée ;
Elle cousait, chantait, lisait.
Du magister fille adorée,
Par son bon cœur elle plaisait.
J’ai pressé sa main blanche et douce.
En dansant sous le marronnier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.
Un fermier riche et de son âge,
Qu’elle espérait voir son époux,
La quitta, parce qu’au village
On riait de ses cheveux roux.
Puis deux, puis trois ; chacun repousse
Jeanne qui n’a pas un denier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.
Mais un vaurien dit : « Rousse ou blonde,
« Moi, pour femme, je te choisis.
« En vain les gardes font la ronde ;
« J’ai bon repaire et trois fusils.
« Faut-il bénir mon lit de mousse ;
« Du château payons l’aumônier. »
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.
Doux besoin d’être épouse et mère
Fit céder Jeanne qui, trois fois,
Depuis, dans une joie amère,
Accoucha seule au fond des bois.
Pauvres enfants ! chacun d’eux pousse
Frais comme un bouton printanier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.
Quel miracle un bon cœur opère !
Jeanne, fidèle à ses devoirs,
Sourit encor ; car, de leur père,
Ses fils auront les cheveux noirs.
Elle sourit ; car sa voix douce
Rend l’espoir à son prisonnier.
Dieu, veillez sur Jeanne-la-Rousse ;
On a surpris le braconnier.« Vient de paraître : De Vismes, une famille féodale picardeVidocq contre les brigands du Santerre »
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