• Lille, industries et misère des ouvriers au XIXe siècle

     

    Lille au XIXe siècle

    La richesse industrielle de Lille était fort développée au temps de Louis XIV, comme le montre un document officiel : Etat de la France dressé par ordre de roi, qui se trouve cité dans le grand ouvrage des Villes de France. En 1698, la ville comptait plus de 4 000 marchands ou maîtres de toutes sortes de métiers, et il y en avait plusieurs occupant jusqu’à 1 200 ouvriers ; on y fabriquait tous les genres d’étoffes, ratines, serges, damas, velours, camelots, coutils, dentelles, tapisseries, mais les principales industries étaient celles de sergeteurs et bourgeteurs travaillant tous deux aux serges. Cent ans plus tard les industries étaient les mêmes et leurs progrès comprimés par la malheureuse guerre de la succession l’Espagne, avaient repris, grâce à la paix, leur essor.

    Aujourd’hui (en 1855) l’extraction et le raffinage des sucres, l’épuration des huiles de colza ou de pavot (huile d’œillette), les cotons filés, les plaques et rubans de cardes, les fils de lin à la main et à la mécanique et surtout le tissage et le tricot occupent les fabriques de l’arrondissement de Lille. Mais on ne doit point passer sous silence une observation douloureuse, c’est qu’au milieu de la richesse que la ville et les principaux manufacturiers tirent de ces industries, une population d’ouvriers, cause première de cette fortune, végète, exténuée et misérable, gagnant à peine de quoi suffire aux plus urgentes nécessités de la vie. La population de Lille est aujourd’hui de 75 795 habitants.


    Quelques monuments :

    Cette importante cité contient un grand nombre d’établissements publics, destinés aux sciences, aux arts et au commerce ; des hôpitaux, des églises et des monuments. L’église Saint-Maurice, la plus ancienne de la Ville, remonte au XIIe siècle ; sa construction gothique et la hardiesse de ses voûtes la rendent remarquable. Saint-Sauveur, également du style ogival, avait une belle flèche que les boulets autrichiens détruisirent en 1792. Le portail de Saint-Etienne est riche et vaste ; l’intérieur du monument est orné de fresques. Dans l’église Sainte-Catherine on remarque un tableau de Rubens représentant le martyre de la sainte, qui a, heureusement et par hasard, échappé aux ravages et aux destructions de 1793. Saint-André, ancienne église des Carmes déchaussés, a été dévastée à la révolution et restaurée depuis.

    L’hôtel de ville est un ensemble peu symétrique de vastes constructions, dont une partie dépendait de l’ancien hôtel du Rihour, qui remonte au XIIIe siècle. Il comprend dans ses dépendances la maison d’arrêt ou petit hôtel, le tribunal de commerce et l’ancienne salle, dite du festin, où le duc Philippe le Bon donna, en 1431, un festin dans lequel on servit aux convives un bœuf entier rôti. Le théâtre, construit en 1785, appartient au style de la renaissance ; son péristyle est supporté par six colonnes doriques, mais l’apparence en est lourde et massive. On blâme généralement la distribution générale de l’édifice et l’exiguïté de la scène.

     

    Extrait de : 

     
     Les p'tites histoiresLES HAUTS DE FRANCE AU XIXe SIÈCLE
     Francis Wey et Adolphe Malte-Brun
     
     15.8 x 24 cm - 200 pages - Illustrations, cartes postales anciennes, plans...
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