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La sorcellerie au XIVe siècle à Rue
Ville de Rue, la rue du Colonel Tétard en 1920
Elle était surtout exercée par les femmes, pour diverses raisons : amour, jalousie, envie, vengeance… En 1397, trois femmes sont condamnées pour cela au bannissement. L’une d’elles avait réduit un crapaud en poudre dans le feu. La voisine, qui était la réelle instigatrice de cet acte, avait mélangé cette poudre à un gâteau qu’elle avait donné à manger à un jeune homme, lequel s’était vanté de l’avoir violée : il en mourut. Preuve qu’il n’y avait certainement pas que du crapaud dans cette potion mortelle.
La deuxième avait mélangé du jus de rue (plante vivace, officinale, à fleurs jaunes) dans du vin et l’avait offert à un prêtre pour s’en faire aimer durablement. On ne dit rien du succès… ou de l’échec. Quant à la troisième, elle avait immergé un crapaud dans une écuelle remplie d’eau. Puis elle avait proféré des imprécations terribles, en fouettant et piquant la bête afin qu’elle rendît son venin. L’eau envenimée fut alors déversée à la porte d’une autre femme, à qui cet ensorcellement était destiné. Afin que lorsqu’elle ouvrirait sa porte, elle marchât dedans et tombât en langueur : ce qui se produisit effectivement.
Néanmoins, ce qui était puni avec plus de rigueur que la sorcellerie, c’était l’hérésie (atteinte à la foi catholique). En 1318, un habitant de Rue est condamné à être brûlé comme hérétique : il sera exécuté pour cela et uniquement cela, à Abbeville, probablement sur la place du grand marché. Comme le fut encore, quatre siècles plus tard, le malheureux chevalier de La Barre en Abbeville, au même endroit, après avoir été horriblement supplicié.Extrait de :
HISTOIRES INSOLITESDE PICARDIE MARITIME
Gérard Devismes
14.5 x 20.5 cm - 282 pages
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