L’importance d’Ault était autrefois bien plus grande qu’aujourd’hui ; nous ne pouvons mieux faire que d’emprunter ici une page à l’excellente Notice sur la Serrurerie de Picardie par M. Briez :

« Ault occupe le fond et les deux flancs d’une crique qui abritait autrefois de nombreuses barques de pêche. Il avait, en 1700, une population de cinq mille âmes, un port vaste et sûr, une flotte de cinquante-deux bateaux, des chantiers de construction, des corderies, une halle, un grenier au sel, et un mouvement maritime presque égal à ceux de Dieppe et de Boulogne. Mais déjà, à cette époque, la mer commençait l’œuvre de destruction qu’elle devait consommer à la fin de ce siècle.

L’ingénieur Cocquard nous apprend qu’en 1735 « la plage nommée le Perroir était très dégradée par les attaques des vagues. »

Dans les années suivantes, la rade fut bouleversée, le port comblé, les pêcheries emportées et le bourg d’Ault dut assister impuissant à cet immense désastre, à cet anéantissement douloureux de sa richesse. Privé des éléments de son activité et de son commerce, sa population maritime se dispersa. D’ailleurs la mer, continuant ses ravages, faisait crouler une à une ses habitations et la chassait impitoyablement du quartier où elle s’était concentrée. On voyait encore, en 1790, de nombreux vestiges de cette agglomération que la mer enlevait pièce à pièce et que les années suivantes virent totalement disparaître. Tréport et Cayeux reçurent la plupart des infortunés transfuges. »

Extrait de : 

  AULT ET SES ALENTOURS
  HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE 
  
  Ernest Prarond    

  14,9 x 21 cm - 110 pages