• La Somme prend sa source aux fermes de Fervaques, juste au pied de l’ancienne abbaye des religieuses de ce lieu datant de 1140, près de Fonsomme, dans le Vermandois (Aisne), à dix kilomètres au-dessus de Saint-Quentin ; elle arrose Saint-Quentin, Ham, Péronne, Bray, où elle forme une île dans laquelle se trouve La Neuville ; de là, elle se dirige sur Amiens où elle se divise en quatre bras et onze canaux qui se réunissent au sortir de la ville pour prendre la direction d’Abbeville. Au sortir de cette ville qui fut naguère un port non négligeable, empruntant un long canal rectiligne creusé sous l’Ancien Régime et achevé seulement au XIXe siècle, elle file docilement pour ensuite confondre ses eaux avec celles de la Manche auprès de Saint-Valery, dans la baie de Somme qui, à marée basse, n’est qu’une vaste plaine de sables, sur laquelle coulent quelques ruisseaux. Le cours de la Somme est de 245 kilomètres. Elle est très profonde et n’était jadis guéable qu’à Blanquetaque, entre Abbeville et Saint-Valery.
     

    La Somme, un fleuve tranquille

    La Somme peu après sa source à Fonsomme.

    Elle reçoit à droite :
    1° Au-dessus d’Offoy, la Germaine ;
    2° Au-dessus de Brie, l’Omignon ;
    3° A Péronne, la Cologne ;
    4° A Halles, la Tortilles ;
    5° A Aubigny, l’Ancre qui arrose Albert où elle forme une cascade ;
    6° A Daours, l’Hallue ;
    7° En face de Condé-Folies, la Nièvre ou Fieffe venue de Montrelet ; 
    8° A Abbeville, le Scardon, grossi du Drucat ;
    9° Au Crotoy, la Maye ;
    A gauche elle reçoit :
    1° Au-dessous de Ham, l’Allemagne et la Somette ;
    2° A Roy-le-Grand, l’Ingon ;
    3° A Camon, l’Avre grossie du Dom et de la Luce grossie elle-même de la Noye ;
    4° A Amiens, la Selle grossie de la Poix qui elle-même a reçu la rivière des Evoissons et celle des
    Parquets ;
    5° A Hangest, le Landon ;
    6° A Longpré-les-Corps-Saints, l’Airaines ;
    7° Au Petit-Port, la Trie qui se jette dans le contre-fossé du canal ;
    8° Au-dessus de St-Valery, l’Amboise qui se jette dans le contre-fossé du canal.

     

     


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  • Jadis, la baie de Somme était très vaste. Quand les Romains sont arrivés dans ce secteur, elle avait pour limites, au nord les coteaux longeant Villers, Arry, Forest-Montier, Ponthoile et Noyelles ; et au sud la falaise morte reliant Saint-Valery à Onival par Lanchères et Brutelles.
    Parsemée de quelques îlots que l’on pouvait relier entre eux à marée basse et dont plusieurs étaient habités par des pêcheurs celtes, les légions de César n’osèrent d’abord s’aventurer dans ce méandre de sable ou coulaient les nombreux et larges courants de la Somme, et où se trouvaient de vastes mares formées par le flux de la mer appelées baches.

    La Baie de Somme dans l'histoire

    Aspect de la Baie de somme à l'époque des centurions de César.


    Avec le flot qui montait alors jusque derrière Abbeville, il était aisé de naviguer dans la baie. Au Xe siècle, Saint-Valery était le port le plus important de la Manche. Au XIIe siècle, Abbeville en fut le troisième après Dieppe et Caen, puis devint même l’un des premiers ports du royaume au XIIIe siècle.
    A cette époque pourtant, afin de conquérir de nouvelles terres, l’homme commença à élever des digues appelées ici renclôtures et peu à peu, il plaça ces étendues de vase et de sable à l’abri des eaux de mer. La baie fut donc fortement rétrécie. Ainsi naquirent les Bas-Champs et les Mollières au sud, et le Marquenterre au nord.
    Au XVIe et XVIIe siècle, le trafic maritime était néanmoins encore intense dans les ports de Saint-Valery et d’Abbeville. Les marins de ces deux villes armaient pour la pêche de la morue et même de la baleine. Saint-Valery abritait à cette époque plus de cent navires de soixante-dix tonnes.
    Au XVIIIe siècle, la surface de la baie étant considérablement réduite par suite des endiguements successifs, le jusant ne peut donc plus remporter tous les sédiments marins qu’apportent à chaque marée le flot remontant l’estuaire et qui s’y déposent durant l’étale. C’est alors le début d’un envasement irrémédiable qui, hélas, sera accéléré par le creusement du canal reliant Saint-Valery à Abbeville ouvert à la navigation en 1835. Ce canal, au lieu de faciliter l’accès au port d’Abbeville comme l’avait espéré les ingénieurs, accentua fortement l’ensablement du chenal naturel. De plus, la construction en 1854 du viaduc-estacade sur lequel le chemin de fer
    reliant Noyelles à Saint-Valery pouvait franchir la baie diminua encore le passage des eaux et favorisa donc grandement la sédimentation en cours. En 1911, une digue remplaça presque naturellement cette estacade, privant le fond de l’estuaire du flux des marées. C’est cette digue qui marque à présent l’extrémité de la baie.

     

     


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