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    L’église de Vignacourt

    L’église précédente, vétuste et trop exigüe pour la population alors en pleine croissance n’est plus adaptée. La commune bénéficie alors de l’aide providentielle d’un généreux donateur. Godard Dubuc, ancien directeur des Bâtiments de la Couronne, est originaire de la commune et veut lui offrir une nouvelle église digne de son lieu de naissance. Il accepte de régler la totalité des dépenses, soit les 215 000 fr que réclame l’architecte Delefortrie pour la construction du nouvel édifice, brique et pierre, dont les plans sont contrôlés par Viollet-le-Duc en personne. L’atelier Delefortrie, spécialisé dans les constructions néo-gothique est alors très actif dans le secteur. Il construit l’église Sainte-Anne à Amiens en 1868-1870, l’église de Flesselles en 1871, l’église d’Havernas en 1872 et celle de Vignacourt entre 1872 et 1875.

    L'Eglise et les Souterrains de Vignacourt

    L’église Saint-Firmin, surnommée « la petite cathédrale », dont le clocher culmine à 40 mètres fut achevée vers 1875. M. Delforterie en fut l’architecte.
    Jadis, le cimetière était proche de l’église. Les briques proviennent de la briqueterie du village qui se trouvait rue de la Briqueterie.

     

    Les souterrains de Vignacourt par M. François Vasselle, 1949

    L’entrée du souterrain se trouve dans le jardin de M. Danerval, rue Godard-Dubuc, côté opposé à l’église. Les Anglais ont ouvert le souterrain en 1918. Les Allemands en 1944 n’ont pas fait les travaux suffisants pour le rendre accessible. Le souterrain se dirigeait vers l’Est sous la campagne. L’entrée serait formée de deux murs et des grès allongés posés dessus couvrent le passage comme à Villers-Bocage ou à Warlon-Baillon. On ignore si des chambres donnent dans les galeries. Il y aurait une cheminée d’aération.
    Voici ce qu’on lit dans le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie, t. III, p. 327, 1939 : «Derrière l’abside de l’église une motte bien prononcée pourrait être l’emplacement du château ; la rue du château l’avoisine et trois souterrains s’y centralisent. Ces souterrains sont en mauvais état et difficilement praticables.»

     

    Extrait de : 

     Vignacourt 
    HISTOIRE DE VIGNACOURT
     
     Edmond Jumel
     
      14.5 x 21 cm - 132 pages avec photos, aquarelles et dessins
     
     
     
     

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    Vient de paraître aux Editions la Vague verte
     
     
      Les p'tites histoiresLA NORMANDIE : Histoires, mœurs et coutumes

     Collectif

      15.8 x 24 cm - 158 pages - Illustrations, cartes postales anciennes...
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    Extrait du chapitre "Les chaumières normandes vers 1880" :

    Le mobilier ne se renouvelait pas autrefois, dans les campagnes, on ne se renouvelait guère, et à la fin du siècle dernier, il était, comme l’habitation, presque le même qu’aux XVe et XVIe siècles. Reliques de la famille disparue, dont ils évoquaient le pieux souvenir, les objets qui le formaient passaient de génération en génération.
    Dans quelques hameaux reculés, il a peu changé encore. On pourra le reconnaître par la description, que nous allons essayer, du mobilier d’une vieille ferme des environs de Condé que, de père en fils, la même famille fait valoir depuis plus de soixante ans.
    Commençons par la grande salle, fort curieuse, avec son pittoresque désordre de meubles, mêlés aux ustensiles de labourage épars de ci, de là.
    Le lit est ancien, large, haut et à quenouilles. De son baldaquin à corniche et à lambrequins de serge chinée, bordés de padoue rouge (ruban de fil), ornés d’un cœur au milieu et de losanges sur les côtés, tombent d’amples rideaux, qui l’enveloppent presque entièrement.
    Rebondi, bordé avec soin, le lit s’élève sur une couche de chêne, aussi noir que l’ébène, à compartiments ornés de moulures. Deux gros oreillers, blancs comme neige, se dressent debout sur le traversin, et débordent sur le drap de solide toile de chanvre, qui se rabat presque jusqu’aux pieds du lit, et ne laisse voir qu’une bande étroite de la couverture de droguet, dont la piqûre dessine des losanges. Un bénitier de faïence est attaché à la tête du lit, avec son buis bénit.
    Quant aux beaux draps du lit, c’est la fermière et ses filles qui, selon l’usage ancien, ont cueilli, fait rouir, préparé et filé le chanvre dont le tisserand s’est servi pour en faire la toile. Les brebis ont donné leur toison pour le matelas, les oies leur fin duvet pour les oreillers, le petit peuple de la basse-cour a fourni la plume de massacre pour la couette (vient du vieux français : coute et couste), et les plus belles gerbes des champs, l’estrain (paille) pour la paillasse. Quant à la Castelogne de laine, c’est le marchand qui l’a fournie.
    Tous les lits ne sont pas aussi confortables que celui de ce gros fermier, il s’en faut. Quelques pauvres gens n’ont qu’une basse-couche, formée de planches assez grossièrement assemblées, ne tenant presque, comme on dit, ni à clous, ni à chevilles. Une paillasse remplie de fougère ou de paille, une mauvaise couette, deux draps, faits de pièces et de morceaux, une couverture usée, trouée, et un traversin rempli de balle d’avoine, voilà ce qui, quelquefois, constitue le coucher. Il n’y a pas bien des années, nous avons eu occasion de voir, au village des Brousses, en Athis, le lit de noces de jeunes mariés. Il était tout simplement formé de quatre piquets plantés en terre et reliés par de la paille solidement tordue. Pas de couette ni de matelas, mais une épaisse couche de feuilles sèches, étendue sur les rondins de chêne servant de fond, une paillasse, remplie d’estrain et un traversin de balle d’avoine. Ajoutons deux méchants draps et la courtepointe de l’arrière-grand-mère. Les deux mariés étaient joyeux, cependant, et c’est le cas de répéter, avec une variante, le refrain du chansonnier :
    Sur un grabat qu’on est bien a vingt ans.

     

     

     


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  • Il y avait autrefois à Huppy, un cabaret portant pour enseigne Au point du jour. Ce cabaret faillit en 1768 coûter quatre belles cordes neuves au bourreau d’Abbeville, aux dépens de quatre habitants de Huppy. Voici l’histoire, comme nous la trouvons à cette date dans les manuscrits de M. Siffait.

    Le jour de franc-marché, 27 juillet, à dix heures du matin, le bourreau, escorté des archers, pendit en effigie, dans le marché, quatre habitants du village de Huppy pour crime de meurtre.

    Quel était l’assassinat qui valait à ces braves gens l’honneur d’être ainsi représentés vivants par la main de la justice et d’édifier au bout d’une corde toute la ville d’Abbeville et les campagnes voisines accourues pour voir la pendaison ? Il paraît que quelques mois auparavant, le jour de la Trinité, ces braves gens, au retour du pèlerinage de Saint-Sauveur au village de Saint-Maxent, s’étaient arrêtés pour « rafraîchir au cabaret dit Le point du jour, qui tient aux haies de Huppy. » Il faut croire que si les gosiers se rafraîchirent, les têtes s’échauffèrent. Il s’en suivit une bataille « où plusieurs ont été blessés et un habitant de Huppy en est mort. » Les meurtriers en furent quittes, du reste, pour cette exécution en effigie ; le roi leur fit grâce, et, s’étant rendus en prison, ils en sortirent sains et saufs le 20 janvier 1769.

     

    Crime de meurtre au cabaret "Le point du jour" à Huppy

     

    Extrait de : 

    Crime pour meurtre au cabaret "Au point du jour" d'Hallencourt 
     HALLENCOURT ET SON CANTON
     
     
      Ernest Prarond
     
      15 x 21 cm - 164 pages avec cartes postales anciennes et illustrations.

     


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    La légende veut que ce soit dans cette habitation que Alain, duc de Bretagne fût empoisonné (1er octobre 1040), mais en réalité, ce crime eut lieu au château de Montgommery, éloigné de 1 500 mètres seulement de Vimoutiers. Le corps du duc Alain fut ramené à Vimoutiers et déposé dans un appartement situé au 1er étage de cette auberge, puis dans l’Eglise St-Sauveur pour de là être transporté à l’abbaye de Fécamp.

    L'ancienne auberge de l’Ecu à Vimoutiers dans l'Orne

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages 
     L'ORNE EN 1900
     HISTOIRE & GÉOGRAPHIE
      
     Adolphe Joanne
     
      15 x 21 cm - 110 pages avec cartes postales anciennes et illustrations.

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  • On ne peut pas parler d’un fleuve sans évoquer d’abord sa naissance, c’est-à-dire sa source. Cela est utile pour comprendre le reste, notamment le régime et le débit du dit fleuve. La Somme prend sa source dans l’Aisne, près du village de Fonsomme, au pied de l’ancienne abbaye des religieuses de Fervaques. Le nom de cet édifice religieux créé en 1089 vient de ferventes aquae qui signifie les eaux bouillonnantes. La dénomination du village de Fonsomme, dont l’origine remonte à 1140, émane de Fontis Somene : source de la Somme.

    En 1905, dans son ouvrage « La Picardie et les régions voisines », le célèbre géographe Demangeon a décrit cette résurgence, et c’est ainsi que je l’ai vue moi-même dans les années 1970 : « A sa sortie de terre, une source de la craie forme ce qu’on appelle dans le pays un bouillon. Ce n’est ni le type des terrains argileux d’où l’eau suinte et s’écoule lentement, ni les terrains de calcaire compact où les sources forment en réalité les débouchés de rivières souterraines.
    La Somme naît dans un bassin arrondi, ombragé d’ormes, à la périphérie duquel on voit surgir sans bruit avec un léger bouillonnement, une trentaine de petits ruisseaux ; tous se réunissent aussitôt en un lac presque tranquille où viennent barboter les canards et boire les animaux de la ferme prochaine. Mais le régime est le même, régulier et paisible. »
    Depuis 1983, on a créé un aménagement paysager autour du site : un parking avec une aire de pique-nique et du mobilier en rondins de bois. La source est signalée par un mur de granit bleu en forme de fer à cheval, au-dessus duquel sont inscrits les noms des principales villes arrosées par le fleuve : Saint-Quentin, Ham, Péronne, Amiens, Abbeville et Saint-Valery.
    On en vient presque à regretter la beauté naturelle de la source originelle, mais peut-être a-t-on pensé qu’il fallait un écrin pour le bijou ? Et puis, il faut que le touriste trouve rapidement le curiosité qui vaut le détour. Le bijou est toujours le même: une mare d’eau claire alimentée par une douzaine de filets d’eau qui sourdent au pied du mur.
    D’autres filets indépendants émergent des autres bords de la mare, comme pour rappeler qu’ici c’est la nature qui commande. Les spectateurs s’évertuent à distinguer, dans cet ensemble, la Somme-mère de ses tout premiers affluents. Mais tous ces filets un peu vagabonds ne forment qu’une seule et même source, comme l’indique une vasque néo-classique et une plaque.
    On s’amuse aussi à tenter d’entraver la résurgence d’une seule main, pensant qu’on pourra peut-être assécher le fleuve naissant en aval, mais bien entendu sans succès : le fleuve est né, désormais il vit et rien ne peut l’arrêter dans sa course à travers la Picardie, jusqu’à sa fusion avec la Manche.
    La mare est limpide, peu profonde, bordée de saules, de cerisiers et de marronniers qui se mirent dans son eau. Puis le bébé du sexe féminin fait ses premiers pas et s’aventure dans la nature : elle est surveillée par des saules têtards et quelques frênes. Elle n’a que trois ou quatre mètres de largeur. Attendris, les visiteurs aiment à l’accompagner sur quelques centaines de mètres. Et l’on rebrousse chemin pour la laisser vivre sa vie de gamine vagabonde, d’adolescente encore fougueuse et d’adulte assagie.
    On s’extasie à la vue de l’incroyable pureté de son eau non encore polluée, des alevins qu’on voit frétiller au fond. Et l’on imagine la jeune fille qu’elle sera en arrivant en Haute-Somme, la femme mûre en Basse-Somme et la vieille dame se déplaçant à pas lents qu’on est obligé de soutenir et de guider lorsqu’elle parvient près de sa fin. Mais au fait, n’est-elle pas vouée à la vie éternelle, puisqu’elle renaît perpétuellement ?

    La source du fleuve "Somme"

     

    Extrait de :

     

    vallée de la Somme  BUCOLIQUE VALLÉE DE SOMME

        DE LA SOURCE DU FLEUVE A SON EMBOUCHURE

       
    Gérard Devismes    Format 20 x 29 cm - 118 pages avec photos, dessins N/B

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