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    Les Editions la Vague verte participeront les samedi 22 et dimanche 23 juillet à la fête Terre de Verre en Ribouldingue au Manoir de Fontaine à Blangy sur Bresle (76).
    Expo-vente de livres : Histoire & Terroirs, Histoire & Nature...
     
    Au plaisir de vous y retrouver !

     

     

     


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    Les débuts de la révolution à Abbeville

    Alors que la Bastille est prise à Paris le 14 juillet 1789 et qu’un grand nombre de villes sont le théâtre d’événements tragiques, dans notre cité on espère un triomphe certes difficile mais aussi pacifique de la Révolution. Lucides et courageux, les Abbevillois ne souhaitent absolument pas le renouvellement de débordements et désordres de toutes natures ; ils en ont trop connus au cours de leur longue histoire. Par un décret du 15 janvier 1790, la nouvelle assemblée changea les nouvelles circonscriptions administratives du royaume et divisa les anciennes provinces en départements. Ainsi, Abbeville, 2e ville du département de la Somme, devenait le chef-lieu d’un district (maintenant arrondissement).

    Un an après la prise de la Bastille parisienne, on célébra à Abbeville sur le Champ de Mars la Fête de la Fédération. Ce fut l’occasion de planter un arbre de la Liberté. Des discours furent prononcés par le maire Dubellay et le procureur de la commune. L’arbre, de haute taille, symbole de la liberté, peint de trois bandes aux couleurs nationales fut dressé aux applaudissements unanimes des spectateurs et aux sons d’une musique militaire. La journée se termina par des danses. Plus tard, le 10 décembre 1793, fut planté avec solennité, sur la place St Pierre, l’arbre de l’Egalité et de la Liberté. Un second arbre fut planté en face du temple de la Vérité et de la Raison (collégiale St Vulfran).

    C’est aussi en 1790, année de la fête de la Fédération, qu’on ordonna de supprimer les ordres religieux, de vendre les couvents et de détruire les églises. Quelques prêtres furent hostiles au serment de fidélité à la Constitution civile du Clergé qui leur était imposée, ce qui provoqua divers troubles en 1791, aggravés par la disette et la misère. En grande majorité, les Abbevillois souhaitent le rétablissement de Louis XVI sur le trône et l’apprécient encore, malgré sa fuite vers les troupes étrangères royalistes de l’Est et son arrestation à Varennes le 20 juin 1791. La même année, ils déplorent aussi la mort de Mirabeau, le célèbre orateur-député du Tiers-Etat, partisan d’une monarchie constitutionnelle, pour qui la garde civique devenue garde nationale fait célébrer un service à St Vulfran, avant la fermeture des églises en juin 1791.

    Mais la Patrie en danger se mobilise contre la guerre étrangère (Autriche et Prusse). Des bataillons de volontaires sont formés rapidement. Les jeunes Abbevillois font partie du premier, affectés d’abord à l’armée de Belgique, puis à l’armée du Nord. Ces jeunes recrues sont engagées à la frontière et se font bientôt remarquer par leur héroïsme. Le deuxième bataillon trouve la gloire au combat d’Orchies, dans la nuit du 14 au 15 juillet 1792, contre des forces très supérieures. Une délégation de volontaires abbevillois participe à la décisive bataille de Valmy le 20 septembre 1792, au lendemain de laquelle fut proclamée la 1re République française. Parmi les volontaires de 1791, citons Virgile Delegorge, d’une famille abbevilloise bien connue. Il sert d’abord dans le 1er bataillon de la Somme, en qualité de lieutenant, à partir du 28 août 1791. Il fera ensuite plusieurs campagnes, comme officier au 7e régiment de cavalerie, et reviendra dans sa ville natale, après avoir passé 6 ans dans les armées républicaines. Commandant de la Garde nationale au début de la Monarchie de Juillet (Louis-Philippe), il meurt en 1846.

     

    Extrait de : 

    Abbeville histoire  HISTOIRE D’ABBEVILLE et de sa région
     des origines à l’aube du XXIesiècle 
        
     Gérard Devismes
     
      14 x 21 cm - 264 pages
     
     
     
     
     

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    Prise de la ville de Doullens en 1595

     Vue générale, prise de la Citadelle

     

    Après avoir fait le siège et pris la Citadelle, les Espagnols s'emparent de la ville...

    31 juillet. - Après de vains efforts, la ville et le château furent emportés d’assaut le 31 juillet. Les Espagnols passèrent tout au fil de l’épée. Dans les derniers moments de la lutte, Charles d’Halluin, comte de Dinant, frère de Léonor, fut tué avec plusieurs gentilshommes. Le gouverneur Léonor d’Halluin, seigneur de Roussoy, fut blessé et fait prisonnier avec Gribauval et quarante soldats. Francœur et Charles de Longueval, sieur de Prouville, y périrent aussi avec plus de trois cents gentilshommes, au nombre desquels on désigne les sieurs de Chaleney, d’Arquevilliers, Louis de l’Etoile, six capitaines de cavalerie et presque tous les officiers d’infanterie. M. Dusevel ajoute, dans son histoire de Doullens, aux noms que nous venons de citer, ceux de l’amiral de Villars ; de Saisseval, maréchal de camp du vidame d’Amiens, capitaine de gens d’armes ; du commandeur de Chatte, gouverneur de Dieppe ; du sieur de Boissière, gouverneur de Corbie ; du sieur de Gamaches, capitaine de gens d’armes ; du sieur d’Auxi, gouverneur de Roye ; du baron de Brétizy, capitaine de gens d’armes ; de Tois, aussi capitaine de gens d’armes ; de Hacqueville, gouverneur de Pont-Audemer ; baron de Neufbourg, capitaine de gens d’armes, de Liermont ; de Belin, lieutenant gouverneur de Paris. Enfin, Sully remarque dans ses mémoires qu’il périt alors à Doullens plus de vaillants guerriers que dans les trois grandes batailles de Courtrai, d’Arques et d’Ivry. La ville fut saccagée, livrée au pillage et à la licence du soldat, qui commit mille cruautés. Un autre historien s’exprime ainsi : « L’ennemi massacra aussi bien femmes et enfants que les gens de guerre, et le pavé fut couvert de trois mille personnes. » Le commandement de la ville, après ce terrible assaut, fut donné par le vainqueur à Hernand Teillo Porto Carrero, qui s’illustra bientôt par la surprise d’Amiens. Cet officier, d’une taille de nain, mais d’un grand courage, s’était déjà distingué dans plusieurs actions par sa valeur, sa capacité.

    On assure aussi que parmi les cadavres de plus de trois mille Français, dont le pavé de Doullens était couvert, on comptait au moins trois cents gentilshommes, ce qui semble confirmer l’assertion de Sully. Du reste les vainqueurs rougissaient eux-mêmes de ce carnage, auquel ils ne se prêtaient, disaient-ils, que pour se venger de la prise de Ham, où les Français n’avaient pas fait paraître plus d’humanité.

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages  HISTOIRE DE DOULLENS et des localités voisines
     
      A.-J. Warmé

      
    14 x 21 cm - 336 pages - illustrations et reproduction de cartes postales anciennes

    Pour en savoir plus sur ce livre...
     
     
     
      

     

     


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    1er juillet 1916 : début de la bataille de la Somme

    Dans les ruines d'un village conquis (collection particulière)

     

    C’est le grand saut ! Il faut passer coûte que coûte...

    C’est le scénario habituel : réglage des montres, communication de l’heure H, entailles au parapet, désignation des objectifs : pour ma section à 1 800 m environ la corne gauche du bois d’Anderlu... ou ce qui en reste et puis... baïonnette au canon et... en avant ! Deux gros fusants éclatent en l’air devant nous, c’est le signal convenu, c’est l’heure H, le saut vers l’inconnu, pour certains vers la mort. D’un coup d’œil à droite et à gauche, j’ai la satisfaction de voir ma section qui me suit à 5 ou 6 m alignée comme à l’exercice... Les balles piquent çà et là devant nous, soulevant un peu de poussière semblable à un léger panache de fumée vite disparu. Quelques camarades tombent, tout un groupe disparaît dans l’explosion d’un énorme obus. L’artillerie ennemi réagit peu. Notre barrage d’artillerie allonge. Les sacs sont lourds, le terrain difficile bouleversé d’entonnoirs. Cependant la progression est rapide, la tranchée ennemi est maintenant visible d’où partent quelques coups de feu, les mitrailleuses se taisent. Nous allons franchir cette tranchée et continuer, les “nettoyeurs” armés de couteaux, de pistolets et de grenades feront leur besogne. Un grand Boche se dresse devant moi sur sa tranchée nivelée, la pointe de ma baïonnette est à moins de 50 centimètres de sa poitrine, il lève les bras, supplie pour ses enfants, j’abaisse mon arme et fais signe aux ennemis qui se rendent de filer vers l’arrière, de se déséquiper, les mains à la nuque entre nos colonnes d’escouades. Quelques-uns des nôtres, que je n’ai pas le temps de repérer, abrègent d’une balle la captivité d’un adversaire pourtant neutralisé... La progression continue... voici le bois d’Anderlu saccagé d’une manière indescriptible... Nous atteignons et dépassons notre objectif, corne gauche du bois, nous nous emparons sans coup férir d’une batterie de 77... La résistance étant faible, nous avons progressé trop vite, les coups courts de notre barrage sont pour nous. Je fais coucher mes hommes... Devant nous, un peu à droite, à quelques centaines de mètres, la Ferme Le Priez transformée en fortin... Je m’inquiète, je redoute une contre-attaque... Tout à coup, devant nous et à gauche une Maxim ouvre le feu et nous prend spécialement à parti. En quelques minutes, une vingtaine de mes hommes sont touchés.

    Lieutenant F.P. du 8e régiment d’infanterie (1er corps) dans le secteur de Maurepas, au bois d’Anderlu. 

     

    Extrait de :

      La "grande" histoire 

      1916, L'OFFENSIVE DE LA SOMME 

      Collectif
       15 x 21 cm - 112 pages avec illustrations, cartes postales anciennes, documents.

      Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     


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    Enlèvement et vengeance en 1437

    La Hire, prisonnier au château d'Albert

    Portrait imaginé d'Etienne de Vignolles dit La Hire par Louis-Félix Amiel, 1835

     

    Étienne de Vignoles (né vers 1390 et mort le 11 janvier 1443 à Montauban), dit La Hire, est un homme de guerre français, qui était compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.

    Monstrelet raconte sur Guy de Nesle, père de Jean, une anecdote assez singulière, où figure le célèbre aventurier gascon si connu sous le nom de La Hire.

    En 1434, La Hire, avec une troupe de 200 hommes, passait devant le château de Clermont en Beauvaisis où commandait Guy de Nesle. Ce dernier, voulant lui faire accueil, fait apporter du vin devant la poterne du château, régale la troupe et cause avec La Hire, qui tout à coup, traîtreusement, s’empare de lui, l’emmène prisonnier, et le tient un mois enfermé, « moult durement et en grand travail, tant qu’il eut le corps et les membres moult travaillés et fu plain de poux et de vermine. » Il fallut que Guy de Nesle, pour obtenir sa liberté, payât rançon de « 14 000 salus d’or, ung cheval de pris et vingt queues (barriques) de vin. » C’est ainsi qu’on en usait alors entre capitaines qui étaient tous deux au service du roi de France.

    Guy de Nesle, qui gardait à la Hire une rancune, bien légitime assurément, trouva, quelques années plus tard, en 1437, moyen de se venger. A la tête de 120 hommes il entra tout à coup dans Beauvais, où commandait la Hire, alla droit à l’Hôtellerie St Martin, où il savait que la Hire était en train de jouer à la paume, s’empara de lui, et l’emmena lestement ; poursuivi, mais inutilement, par quelques soldats et bourgeois. La Hire fut conduit prisonnier au château d’Encre, et sans doute soumis au même régime qu’il avait infligé à Guy de Nesle. Le roi intervint en faveur du captif, écrivit au duc de Bourgogne, devenu comme on l’a dit, par le traité de 1435, le suzerain de la châtellenie d’Encre. L’affaire fut discutée au conseil du duc, assemblé à Douai, qui trouva que « la prise n’estoit belle ni bonne, ne honnest. » Le duc de Bourgogne d’ailleurs tenait alors à « complaire au roy. » La Hire fut rendu à la liberté, au grand dépit de Guy de Nesle, qui dut se contenter « d’aulcunes (quelques) récompensacions pour ses intérestz, non mie à comparer à la finance qu’il avoit paiée. »

     

    Extrait de : 

    Villes & Villages  ALBERT
      Histoire et description de la cité d'Encre
     
      Henri Daussy 
     
      Edition recomposée, revue et augmentée :
       Plans, portraits et reproductions de cartes postales anciennes
      15 x 21 cm - 272 pages

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