• Quand les phoques étaient décimés en Baie de Somme

     

    Un animal peu considéré vers 1850 :
    Les bancs de Somme sont hantés par des phoques, surtout au printemps et en été ; on en voit très rarement en hiver, ce qui nous porterait à croire qu’ils ne paraissent qu’à des époques déterminées. Ces carnivores amphibies vivent en troupes ; nous en avons compté vingt-huit dans la même bande. Depuis quelques années, leur nombre parait diminuer sensiblement. L’espèce désignée sous le nom de calocéphale veau marin, caractérisée par l’existence de six incisives en haut et quatre en bas, et remarquable par le volume du cerveau et le développement de l’intelligence, est la plus commune. Un chasseur habile et intrépide, M. Labitte, d’Abbeville, a fait une très intéressante monographie des phoques. Tous les ans on en prend sur les bancs quelques individus au moment où l’on tend des parcs pour les mulets. Ils vivent difficilement à l’état de captivité. Nous en avons envoyé trois au Muséum ; ils sont morts au bout de peu de jours. D’autres ont été conservés pendant plusieurs mois ; il en est un qui a vécu près de deux ans. Un brusque changement de vie leur est funeste ; il faudrait les y habituer peu à peu, et autant que possible leur donner du poisson de mer frais pour nourriture.
      
    Extrait d’une étude sur Cayeux-sur-Mer, par A. Blaize, 1867.

     

    Quand les phoques étaient décimés en Baie de Somme

    De tristes récits de chasses :
    ... Depuis dix ans (1848-1858) que je chasse les phoques, j’en vois chaque année diminuer rapidement le nombre...
    ... Allions-nous, comme dans les beaux jours, tomber sur un troupeau endormi et en massacrer impitoyablement les trois quarts ?...
    ... La campagne s’annonçait bien ; si je continuais de ce train, j’aurais bientôt dépeuplé la baie...
    ... Dans une campagne, c’est-à-dire durant un mois de chasse, je rapportais neuf bêtes ; et combien encore avais-je perdu d’animaux blessés à mort, ou même tués roides, dont on ne retrouvait que quelques-uns les jours suivants à la côte, et déjà en putréfaction plus ou moins avancée ! Combien d’autres encore, entraînés par le courant, avaient dérivé au large ou s’étaient engravés dans le sable à la place d’un remous !...
    ... Je suis content maintenant quand j’en peux compter une trentaine, les petits de l’année compris...
     
    Porphyre Labitte, Sénateur de la Somme, Chasses exceptionnelles des phoques sur les côtes de la Manche, 1858.

     

     

    Quand les phoques étaient décimés en Baie de Somme

    Photo Pascal Etienne, Le phoque veau-marin, Editions Eveil Nature, 2000.

     

     

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