• Les fortifications de Roye

     

    Les murailles dominaient la plaine de toute leur hauteur, qui variait de dix mètres au-dessus.

    La ville de Roye était entourée d’une enceinte fortifiée, que commandait le château ; il est difficile de préciser la date à laquelle furent élevés les premiers travaux de défense : toutefois la charte de commune fait mention des fortifications et des conditions dans lesquelles elles peuvent être construites. « En quelqu’endroit que le maire et les jurés veuillent fortifier la ville, ils pourront faire construire les fortifications sur autrui, sans délit. » Avant cette époque, le château-fort était la seule défense de la cité naissante, protégée d’ailleurs au Sud et à l’Ouest, par des marais ; peut-être par des palissades ou par des ouvrages en terre ; du côté de l’Est et du Nord. Mais aussitôt l’érection de la Commune s’élevèrent des fortifications régulières ; l’enceinte des murailles a dû être plus d’une fois modifiée, suivant le développe ment que prit la ville. On rencontre, en effet, des fondations en grès fortement reliées, qui ont dû être celles de fortifications ; à l’entrée de la rue Saint-Pierre, on a trouvé une muraille se prolongeant en travers de la rue, d’une largeur d’au moins deux mètres, qui a pu appartenir à un ouvrage fortifié : on en a retiré des boulets. La tradition prétend que là était une citadelle. La ville ayant pris du développement, c’est vers le Nord, sur le plateau de la colline sur laquelle s’élève une partie de la cité, que les limites de l’enceinte ont dû être reculées ; avant la ruine de Roye en 1475, la porte de Saint-Pierre, qui fermait de ce côté l’entrée de la ville, était près de l’église de Saint-Pierre. Vers 1498, elle fut établie plus au Nord, à côté des fossés des Bolwars ; c’est alors que furent vendus les terrains compris entre l’ancien emplacement de la porte et le nouveau, pour y élever des constructions. Ces bolwars étaient des défenses, des ouvrages en terre, gazonnés, soutenus par des palissades en charpente, qui formaient parapets. L’enceinte des murailles n’était pas régulière ; elle présentait, dans certaines parties, des angles saillants ou rentrants nécessaires pour protéger l’entrée des poternes ; elle suivait l’inclinaison du terrain et s’élevait plus dans quelques endroits que dans d’autres. Du côté du nord, les murs étaient presque au même niveau que les terrains environnants ; à l’ouest ; au contraire, les murailles dominaient la plaine de toute leur hauteur, qui variait de dix mètres au-dessus. La position des fortifications du Nord n’était pas défavorable, loin de là, le commandement obtenu par la nature même du terrain, avait le double avantage de donner plus de portée aux projectiles et de mettre plus à découvert les travaux de l’assiégeant.

    Les fortifications de Roye


    Les murailles étaient en briques et reposaient sur des assises en grès ; elles offraient jusqu’à quatre ou cinq mètres d’épaisseur. En arrière était une couche profonde de craie retenue, de distance en distance, par des murs d’appui en briques ou en moellons. Autour des murailles régnait, à l’intérieur, un chemin de ronde qui passait par les tours des portes, et qui était exclusivement réservé à la garnison ou à la milice, pour la garde du rempart et pour la manœuvre des canons. Les remparts avaient des casemates, des meurtrières, des poternes, pour mettre les défenseurs à l’abri ; à droite de la porte Saint-Pierre existaient dans l’intérieur des fortifications, des galeries souterraines de deux mètres de largeur, qui s’étendaient sur une longueur de cent vingt mètres, jusqu’à une poterne s’ouvrant dans le fossé, en face de l’ancien cimetière. Ces casemates blindées se continuaient à gauche de la porte, passaient sous le Jeu-de-Paume et s’ouvraient, dans le collatéral gauche de l’église de Saint-Pierre. Il y avait des puits, des fours, des ratéliers, puis des cavités ménagées dans l’épaisseur du mur.

     

    Extrait : 

     ROYE ET SON CANTON

     ROYE ET SON CANTON

       Jules Mollet
       15 x 21 cm - 192 pages - avec cartes postales anciennes

     

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