• La meunerie au XIXe siècle

     

    Quelques chiffres.

    Sur une rasière, soit 80 kg, le client retrouvait 51 kg de farine et 21 kg de son, 8 kg servaient à payer le meunier. Ajoutons que les moulins à vent nécessitaient une force de vent de 2 à 12 mètres/secondes au minimum. Ils ne tournaient que 120 à 160 jours par an. Un bon moulin pouvait moudre et tamiser, en période favorable, 150 à 200 kg de blé à l’heure. Le travail du meunier, c’était aussi la réception des céréales par l’intermédiaire du cache mannée (qui essayait d’apporter de grandes quantités de blé au meunier qui l’employait), l’ensachage de la farine et la mise à jour des comptes et des registres.

    La meunerie au XIXe siècle



    Un moulin à Saint-Sauflieu.

    Le métier était dur, le moulin pouvait tourner 24 heures sur 24 quand il y avait du vent. Il fallait en permanence le surveiller notamment en cas de tempête ou d’incendie. Jusqu’à la Révolution, le fermier montait au moulin et apportait son grain sur place mais après la Révolution, certains meuniers gardaient leur habitude mais d’autres devaient se déplacer eux-mêmes à domicile pour aller chercher de nouveaux clients. Le moulin à cette période n’était pas obligatoirement propriété du meunier, certains contrats de baux duraient jusqu’à neuf ans ! d’autres étaient à perpétuité. Le meunier était aussi un bon météorologue qui observait souvent sa girouette. Il devait chercher le vent en orientant son bâtiment. Ensuite, il lui fallait habiller les ailes puis mettre en marche la machinerie en actionnant le frein, lequel retient les ailes qui convertissent l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique. Certains meuniers attrapaient la silicose car l’odeur de la farine fait tousser et dessèche la gorge. On raconte que les meuniers avaient les mains tâchées à cause des éclats de pierre et d’acier qui jaillissaient sous les coups de marteau lorsqu’ils nettoyaient les meules afin de refaire les sillons (ce travail durait 2 à 3 jours). Le métier s’apprenait sur le tas, souvent de père en fils, on était d’abord garçon meunier. Les moments creux étaient consacrés aux réparations et à l’entretien. La position des ailes était un moyen de communiquer avec le voisinage :

    La meunerie au XIXe siècle


    1. Croix Grecque : repos de courte durée où le moulin travaille.

    La meunerie au XIXe siècle

    2. Croix St André : repos de longue durée, ou dimanche, ou jour de fête ordinaire.
     

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    3. Croix Venante : heureux événements (baptême, mariage, naissance).

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    4. Croix Partante : deuil ou opération de rhabillage des meules en cours.


    Nathalie Boulfroy-Demarcy

     

    Extrait de :

    moulins Picardie

     

       LES VIEUX MOULINS DE PICARDIE


         Amédée de Francqueville 

     
        
    15.5 x 22 cm - 148 pages

       Pour en savoir plus sur ce livre...

     

     

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