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    Saint-Valery-sur-Somme en 1910

    Saint-Valery-sur-Somme, Rue de la Ferté

     

    Ville et principal port de mer du département, situés sur la rive gauche et près de l’embouchure de la Somme, à 4l. d’Abbeville. École d’hydrographie de 4e classe. Pop. 3 265 hab. Quoique Saint-Valery soit bien petit, il n’en offre pas moins un coup d’œil agréable et pittoresque le long de la mer. Son port, formé par la baie de Somme, reçoit un grand nombre de bricks et d’autres navires marchands. Les magasins à sel et l’écluse de Saint-Valery méritent d’être vus.

    La tour Harold est le monument le plus célèbre de cette petite ville. Elle tombe maintenant en ruine et peut encore avoir 25 pieds de hauteur sur 20 de diamètre. Sa construction semble remonter au Xe siècle. Son nom lui vient d’Harold ou Harald, comte de Kent, qui y fut enfermé par Guy, comte de Ponthieu, dans le XIe siècle. L’église de Saint-Valery, située près de la mer, mérite d’être visitée.

    La chapelle de la montagne est en grande vénération dans le pays. Souvent on voit les marins quitter leurs barques et s’y rendre les pieds nus et la tête découverte, afin de remercier saint Valery de l’assistance qu’il leur a prêtée, lorsqu’ils allaient être engloutis sous les eaux. — Fabriques de câbles, cordages. Construction de navires. Pêche du hareng et du maquereau. — Commerce de toiles à voiles et d’emballage, de vins, eau-de-vie, huiles, fromages de Hollande. Entrepôt réel. Grand commerce de commission. Armements pour les colonies. Cabotage.

    Patrie du P. Lallemant et du contre-amiral Perée.

     

    Extrait de :

    Saint-Valery-sur-Somme en 1910

     

     
     LA SOMME EN 1910 - Ses 5 arrondissements illustrés
     
     
      Michel Dournel
     
      15.8 x 24 cm - 202 pages avec cartes postales anciennes, plans et illustrations.

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    Cayeux sur Mer en 1890

     

    CAYEUX, proche voisin du Hourdel, est une preuve trop frappante de l’action funeste des sables. La campagne y semble presque stérilisée. En vain on a essayé, depuis plusieurs années, de combattre, par des plantations de pins maritimes, le recul de la dune ; mais Cayeux n’est point encore soustrait à la possibilité d’une catastrophe finale. Bon nombre de ses vieilles maisons, en paille et argile, dépassent à peine la ligne élevée des tertres mouvants !

    Les habitants, au reste, ne s’émouvaient pas beaucoup de cette condition territoriale. Ils avaient soin de multiplier les portes des constructions, et si, pendant la nuit ou pendant une tempête, le sable venait emplir les rues, ils trouvaient toujours moyen de sortir et de reprendre, avec calme, le travail de déblaiement.

    L’église de Cayeux date du douzième siècle. Les couleurs des pierres qui ont servi à sa construction lui donnent une certaine ressemblance avec un vaste damier. Son beau clocher se profile fièrement sur le ciel.

    On retrouve encore les ruines d’une forteresse, qui doit avoir été bâtie à l’époque où les invasions des Normands portaient la terreur sur le littoral de la Manche.

    Adonnée principalement à la pêche, la population, cependant, s’occupe quelque peu d’industrie, surtout de serrurerie, et les bains de mer attirent, chez elle, des touristes, moins soucieux de briller sur les plages à la mode que de trouver le calme, l’air pur d’une côte peu suivie encore par les élégances du jour.

     

    Extrait de :  

    Cayeux sur Mer en 1890LE LITTORAL DE LA FRANCE

    De Dunkerque au Mont Saint-Michel


     V. Vattier d'Ambroyse

      15.5 x 22 cm - 276 pages, avec illustrations d'époque.

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  • Promenade dans Roye en 1900

    Roye, Place d'Armes, l'Hôtel de Ville, la Maison du XIIIe siècle.

     

    Par sa fraîcheur, la vallée de l’Avre contraste avec ces plateaux nus. La rivière, ici clair ruisseau, coule au milieu d’une véritable mais étroite forêts d’arbres aquatiques. Des villages se sont bâtis aux points de passage ; le voisinage de l’eau a fait accroître ces bourgades de grosses fermes qui s’égrènent jusqu’à Roye, un des centres principaux du Santerre, massif compact de maisons prolongé par de longs faubourgs sur de nombreuses routes.

    Les abords de la petite ville sont assez riants, grâce à quelques bois, aux arbres plantés au bord des chemins, aux horizons bleus dessinés par les collines verdoyantes du Noyonnais. Roye montre un moulin à vent, un clocher, deux campaniles pointant au-dessus des toits d’ardoises et des pignons rouges. De hautes cheminées révèlent quelque industrie.
    Une longue rue aux maisons basses, la plupart en poutrelles et torchis, donne accès dans la ville. Ce genre de constructions rend les incendies particulièrement dangereux, à en juger par les indications placées aux carrefours sur de belles plaques bleues émaillées. On apprend que Roye est divisée en quatre quartiers, indiqués par un nombre de coups de tocsin déterminé à l’avance.
    Le cœur de cette mignonne cité est la grande place, assez irrégulière mais ne manquant pas de caractère, grâce à une maison de bois sculpté et à un hôtel de ville orné d’un campanile. Beaucoup de magasins, indice d’un commerce actif. Un immense magasin à blé haut de plusieurs étage frappe par ses proportions.
    C’était marché ce matin. Si ces greniers à blé, comme on disait jadis, n’indiquaient pas le caractère agricole du commerce local, on le reconnaîtrait aux nuées de pigeons qui sont venus s’abattre sur le pavé, cherchant dans les
    interstices le grain tombé des sacs. Les gracieux oiseaux sont la gaîté de cette vaste place, fort solitaire en-dehors des foires et des marchés, mais animée aujourd’hui par la présence de troupes nombreuses.
    La ville fut forte jadis, les remparts qui subirent tant d’assauts ont fait place à des boulevards et des mails ombreux. Une partie de l’enceinte a gardé ses fossés, au fond desquels d’élégantes constructions en bois servent de tribunes pour la longue paume, jeu favori de la Picardie. La douve, bien entretenue, sablée, bordée de talus gazonnés, voit se livrer les pacifiques luttes des joueurs. Chaque petite ville picarde tient à honneur d’avoir son terrain de jeu coquettement agencé, où ont lieu des rencontres entre les sociétés de la région.

     Ardouin-Dumazet

    Extrait de :

     
     ROYE ET SON CANTON

     ROYE ET SON CANTON

       Jules Mollet
       15 x 21 cm - 192 pages - avec cartes postales anciennes
     
     
     

     


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    Les Editions la Vague verte seront présents 

    au marché de Noël de Chaulnes

    le dimanche 11 décembre !

    Expo-vente de livres Histoire & Nature et Histoire & Terroirs

     

    Expo-vente au marché de Noël de Chaulnes


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    Le siège de Beauvais et Jeanne Hachette

    En 1472, Charles Le Téméraire avait pour plan de campagne d’envahir la Normandie pour y rejoindre le duc de Bretagne ; il prit sa route par Beauvais où son avant-garde arriva le 27 juin. Comme la ville n’était pas forte et n’avait d’autre garnison que quelques nobles de l’arrière-ban, les gens du duc s’imaginèrent l’enlever d’un coup de main ; mais la population se défendit héroïquement. La compagnie des arquebusiers bourgeois fit des merveilles ; les femmes, se pressant autour de la châsse de Sainte-Angadresme, montaient hardiment sur le rempart pour apporter des munitions aux combattants ; les plus courageuses roulaient de grosses pierres ou versaient de l’huile et de l’eau bouillante sur les ennemis. Ceux des assaillants qui gravissaient jusqu’au haut des murs étaient rejetés dans le fossé. Une jeune fille, Jeanne Fourquet, depuis surnommée Hachette, arracha des mains d’un Bourguignon une bannière déjà plantée sur la crête et tua le porte-étendard d’un coup de hache. La porte de Bresle avait été brisée à coups de canons; les assiégeants essayèrent d’y pénétrer à l’arme blanche ; on leur jeta à la tête des fascine 111 allumées et cette barrière de flammes, entretenue avec les ais, les planches et les chevrons des maisons voisines, les arrêta toute la journée.

    Ce brave peuple n’eut que retardé sa perte si le duc, qui parut vers le soir avec son armée, avait eu la précaution de cerner la place ; mais il comptait sur son artillerie et ne crut point nécessaire un investissement complet. Cette faute sauva Beauvais. Le lendemain matin, une colonne de 1 200 cavaliers y entrait par les portes restées libres : c’étaient les gens d’armes de la garnison de Noyon qui avaient chevauché quinze lieues sans débrider ; quoique excédés de fatigue, ils laissèrent leurs chevaux entre les mains des femmes et coururent rejoindre les bourgeois au rempart. Le maréchal Rouault suivit avec cent autres lances ; puis ce fut un corps d’armée entier accouru d’Amiens, de Senlis et de Paris. Le duc Charles, pareil au sanglier, animal auquel ses contemporains l’ont souvent comparé, ne se détournait jamais de sa route ; au lieu de renoncer à Beauvais, dont la possession n’avait pour lui qu’une importance secondaire, il résolut de tirer vengeance à tout prix des audacieux bourgeois qui l’avaient bravé. Il s'établit donc dans les faubourgs, fit ouvrir la tranchée et battre les murailles pendant dix jours; puis il ordonna un assaut général malgré l’avis de ses capitaines. Les compagnies bourguignonnes s’y portèrent bravement et parvinrent à planter trois bannières sur le rempart ; mais elles furent reçues d’une si terrible façon qu’après avoir vu leurs drapeaux abattus et une foule d’hommes à l’attaque. Le 30 juin, la garnison sortit, se jeta sur le parc du Téméraire, tua le sire d’Orson, grand maître de son artillerie, et ramena dans la ville plusieurs pièces de canon. Le duc fut convaincu, par cette sanglante expérience, de l’inutilité des assauts ; néanmoins, il ne leva le siège qu’après avoir exhalé sa rage dans un manifeste où il déclarait qu’il ne quittait Beauvaix, « qu’il lui eut été facile d’avoir à son plaisir et volonté, » que pour ne pas tarder davantage à rejoindre son frère de Bretagne et à poursuivre, de concert avec lui, la vengeance de la mort du duc de Guyenne.

    Il délogea donc sans trompette dans la nuit du 22 juillet et, après avoir tenté un effort inutile contre la Normandie, se replia sur la Picardie et sur l’Artois.

     

    Extrait de : 

    La "grande" histoire HISTOIRE POPULAIRE DE LA PICARDIE
      

     Rémy Morel

     

     15.8 x 24 cm - 174 pages avec illustrations, cartes postales anciennes, documents.

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