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    Foires et marchés à Blangy-sur-Bresle jadis

    Blangy a trois foires :

    1° Le dernier lundi de mars ;

    2° Le troisième mercredi de juillet ;

    3° Le dernier lundi de septembre.

    La seconde a conservé le nom de : Foire-aux-Loques, ou, dans le langage du pays, Marché-aux-Loquettes, mais il ne s’y en vend presque plus.

    Autrefois, les paysans de la Picardie venaient là acheter, pour quelques pièces de monnaie, les vieux vêtements des habitants de Blangy, que leurs ménagères avaient restaurés de leur mieux pour la circonstance. A ces trois foires, on vend principalement des chevaux, vaches, moutons, porcs, volailles, des étoffes, de la quincaillerie et de la bimbeloterie.

    La ville avait, en outre, trois marchés par semaine le lundi, le mercredi et le vendredi. Les deux premiers ont été annihilés et se sont fondus avec le dernier qui a conservé quelque importance. Il s’y fait des transactions sur le blé, le seigle, l’orge, l’avoine, les fourrages, les volailles, œufs et beurres, et en général sur toutes les denrées de l’agriculture. Le nombre des sacs de blé qui y sont mis en vente est de 3 à 400 en moyenne, sans compter les grains inférieurs. Le troisième mercredi de chaque mois, le marché ordinaire de ce jour devient le grand marché ou franc-marché, où il se trouve beaucoup de bétail. La veille de ce grand marché, on vend des vaches grasses pour la boucherie des environs et pour celles d’Abbeville et d’Amiens. C’est seulement par habitude que l’on continue à lui donner le titre de franc-marché, puisqu’il y est perçu, au profit de la ville, des droits de place, de pesage, mesurage et stationnement. Malgré ces droits, le grand marché est loin de perdre de son ancienne importance : on y trouve ordinairement jusqu’à 5 ou 600 sacs de blé, non compris un notable approvisionnement d’autres grains, tels que seigle, orge, sucrion, avoine, etc.

    Les marchés et foires aux chevaux sont encore aujourd’hui (en 1860) assez notables ; ils l’étaient davantage autrefois, sous l’empire de la Coutume de Normandie qui accordait aux transactions sur ces animaux une garantie de trente jours, pendant lesquels les acheteurs pouvaient exercer l’action rédhibitoire. Il n’était pas rare alors que le grand marché et les abords de la ville fussent insuffisants pour les convois de chevaux qui y arrivaient de tous les points de la Picardie, et qui pouvaient être évalués au nombre de 600 par marché.

     

    Extrait de : 

    Blangy-sur-Bresle  BLANGY-SUR-BRESLE, SON HISTOIRE 

       J.-A. de Lérue 
      15 x 21 cm - 162 pages - cartes postales anciennes
     

       

     

     


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  • Une promenade dans les hortillonnages en 1900

    Les hortillons sont les exploitants des hortillonnages, jardins d’une terre noire, entourés de larges et profonds fossés que le chemin de fer traverse un instant entre Longueau et Amiens. Autant de petites îles consacrées à la production des légumes : il y a des îles de poireaux, des îles de laitues, des îles d’artichauts comme les auraient imaginées ma mère l’Oie ou le bon Perrault des contes de fées.

    On place des chaises dans une embarcation, un hortillon s’empare de la gaffe ; nous voici lancés en expédition sur la petite Somme, une des branches du fleuve où la grande navigation est impossible ; on peut considérer ce bras méridional comme le cours de l’Avre, dont les eaux entourent la partie des hortillonnages appelée la Voirie.

    Nous allons lentement entre les îlots, les aires, en ce moment couverts de superbes carrés de laitues et d’artichauts, de romaines énormes, d’oignons et de poireaux rappelant la végétation grasse des jardins de Gennevilliers.

    M. Azeronde me raconte l’histoire de ces aires. Elle « se perd dans la nuit des temps ». Vers 1220, on jetait les fondements de la cathédrale sur un terrain appelé le champ des artichauts et donné par les hortillons, ce qui indique une corporation déjà riche et puissante. Même une des chapelles du merveilleux édifice fut dédiée à Notre-Dame-de-Bon-Secours, patronne des maraîchers. Quatre siècles plus tard, en 1651, quand la science agronomique naissait, l’auteur du Jardinier français, Bonnefond, disait des hortillons picards : « Ils méritent d’être appelés les plus fameux jardiniers que tous les autres de toutes les provinces de France ».

    Quatre paroisses d’autrefois, quatre communes de nos jours : Amiens, Rivery, Camon et Longueau, se partagent les treize groupes d’hortillonnages qui couvrent plus de 500 hectares de terres conquises sur le marais (le département de la Somme tout entier possède environ 1 400 hectares de jardins maraîchers).

    Ardouin-Dumazet

    Extrait de :

     

      Cuisine picardeLES " FICELLES " DE LA CUISINE PICARDE

      HISTOIRES ET RECETTES

      Michel François

     15.5 x 22 cm - 160 pages avec illustrations

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    Lille au XIXe siècle

    La richesse industrielle de Lille était fort développée au temps de Louis XIV, comme le montre un document officiel : Etat de la France dressé par ordre de roi, qui se trouve cité dans le grand ouvrage des Villes de France. En 1698, la ville comptait plus de 4 000 marchands ou maîtres de toutes sortes de métiers, et il y en avait plusieurs occupant jusqu’à 1 200 ouvriers ; on y fabriquait tous les genres d’étoffes, ratines, serges, damas, velours, camelots, coutils, dentelles, tapisseries, mais les principales industries étaient celles de sergeteurs et bourgeteurs travaillant tous deux aux serges. Cent ans plus tard les industries étaient les mêmes et leurs progrès comprimés par la malheureuse guerre de la succession l’Espagne, avaient repris, grâce à la paix, leur essor.

    Aujourd’hui (en 1855) l’extraction et le raffinage des sucres, l’épuration des huiles de colza ou de pavot (huile d’œillette), les cotons filés, les plaques et rubans de cardes, les fils de lin à la main et à la mécanique et surtout le tissage et le tricot occupent les fabriques de l’arrondissement de Lille. Mais on ne doit point passer sous silence une observation douloureuse, c’est qu’au milieu de la richesse que la ville et les principaux manufacturiers tirent de ces industries, une population d’ouvriers, cause première de cette fortune, végète, exténuée et misérable, gagnant à peine de quoi suffire aux plus urgentes nécessités de la vie. La population de Lille est aujourd’hui de 75 795 habitants.


    Quelques monuments :

    Cette importante cité contient un grand nombre d’établissements publics, destinés aux sciences, aux arts et au commerce ; des hôpitaux, des églises et des monuments. L’église Saint-Maurice, la plus ancienne de la Ville, remonte au XIIe siècle ; sa construction gothique et la hardiesse de ses voûtes la rendent remarquable. Saint-Sauveur, également du style ogival, avait une belle flèche que les boulets autrichiens détruisirent en 1792. Le portail de Saint-Etienne est riche et vaste ; l’intérieur du monument est orné de fresques. Dans l’église Sainte-Catherine on remarque un tableau de Rubens représentant le martyre de la sainte, qui a, heureusement et par hasard, échappé aux ravages et aux destructions de 1793. Saint-André, ancienne église des Carmes déchaussés, a été dévastée à la révolution et restaurée depuis.

    L’hôtel de ville est un ensemble peu symétrique de vastes constructions, dont une partie dépendait de l’ancien hôtel du Rihour, qui remonte au XIIIe siècle. Il comprend dans ses dépendances la maison d’arrêt ou petit hôtel, le tribunal de commerce et l’ancienne salle, dite du festin, où le duc Philippe le Bon donna, en 1431, un festin dans lequel on servit aux convives un bœuf entier rôti. Le théâtre, construit en 1785, appartient au style de la renaissance ; son péristyle est supporté par six colonnes doriques, mais l’apparence en est lourde et massive. On blâme généralement la distribution générale de l’édifice et l’exiguïté de la scène.

     

    Extrait de : 

     
     Les p'tites histoiresLES HAUTS DE FRANCE AU XIXe SIÈCLE
     Francis Wey et Adolphe Malte-Brun
     
     15.8 x 24 cm - 200 pages - Illustrations, cartes postales anciennes, plans...
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