• Charles-Hubert Millevoye : poète abbevillois

     

    Charles-Hubert Millevoye (1782-1833), un précurseur du romantisme

    Un précurseur du romantisme : poète abbevillois

     Charles-Hubert Millevoye est né le 24 décembre 1782 (sous Louis XVI) au 6 de la rue Saint-Vulfran, fils unique de Charles-Antoine, commerçant dans le lin, et de Marie-Anne Hubert. C’est un enfant de santé fragile, aux membres délicats, à la physionomie mobile, très craintif, supportant mal les jeux bruyants... Mais il se révèle très tôt intelligent, fin observateur et d’une imagination vive. Dès l’âge de 8ans, son élégance de langage, l’originalité de ses idées et la grâce de ses compositions françaises attirent l’attention de ses maîtres. En particulier d’un professeur de collège, le citoyen Collenot, qui pressent son avenir, s’applique à développer ses facultés et lui donne l’amour des lettres avec ses avantages, ses devoirs et ses inconvénients. Son père décède, alors qu’il n’a que 13 ans. C’est en 1797 qu’est créée la Société d’Emulation historique et littéraire et que Collenot qui en est membre y présente deux fables de son élève talentueux, fables qui semblent inspirées de La Fontaine :
    Le poème le plus connu de tous, c’est La chute des feuilles, composée le 23 octobre 1809 en forêt de Crécy. Elle fut couronnée le 3 mai 1811 par le jury du Concours de l’académie des jeux floraux de Toulouse.

    La voici in extenso :

    De la dépouille de nos bois
    L’automne avait jonché la terre :
    Le bocage était sans mystère,
    Le rossignol était sans voix.
    Triste et mourant à son aurore,
    Un jeune malade à pas lents,
    Parcourait une fois encore
    Le bois cher à ses premiers ans :
    « Bois que j’aime ! adieu... je succombe.
    Ton deuil m’avertit de mon sort
    Et dans chaque feuille qui tombe
    Je vois un présage de mort.
    Fatal oracle d’Epidaure,
    Tu m’as dit : « Les feuilles des bois
    « A tes yeux jauniront encore ;
    Mais c’est pour la dernière fois.
    L’éternel cyprès se balance ;
    Déjà sur ta tête en silence
    Il incline ses longs rameaux :
    Ta jeunesse sera flétrie
    Avant l’herbe de la prairie,
    Avant le pampre des coteaux. »
     

     

     

    « Qu'il plaise au roi de prendre en pitité les misères du peuple !Ephémérides picardes : 15 mars 1847 »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :