•  

    Mars 1847 :

    Mise en usage de la ligne de chemin de fer Amiens-Boulogne pour la section Amiens-Abbeville.

    Le premier train parcourut en 45 minutes la distance de 45 km qui sépare les deux villes. On écrit à ce propos des paroles enthousiastes : " Prodigieuse conquête de l'intelligence sur la matière. L'homme dévore l'espace ! Nos enfants vivront dix fois la vie de leurs pères, cent fois peut-être ! Quel terme assigner à cette puissance terrible ? " (Ce terme pourrait bien être la bombe atomique et la destruction de notre planète !).

    Dans le Journal de la Somme, on peut lire : " Songez donc ! Les voitures de première classe ont deux lampes, des petits rideaux en guise de garde-vue, des panneaux en acajou et autant de patères que de places ! ! !"

     

    Le premier train entre Amiens et Abbeville.

     

     


    votre commentaire
  •  

    Deux citations qui résument un peu l'œuvre de Robert Mallet...

     

     

     

     

     

     

     

     

    Robert Mallet naquit il y a 100 ans (15 mars 1915).

    " La chandelle se meurt par la clarté qu'elle se donne. Est-il plus beau destin ?"

    " Un jour nos mots seront plus charnels que nos corps."

    Extrait de "D'un même pain", ultimes réflexions (aux Editions la Vague verte).

     


    votre commentaire

  • Une forteresse battue par les flots.
    En remontant la chaîne des âges, à la place de ce palais, asile brillant des arts, ou trouve une forteresse sombre dont les murailles sont battues par les flots ; à la place de la vallée de la Bresle, on trouve un port qui abrita longtemps les navires danois et les barques normandes, avant que la mer, repoussée par la main des hommes et par l'action des siècles, eût reculé ses rivages.
    Rollon fut le fondateur de cette forteresse. En 912, le chef des hommes du Nord, dont l'invasion dans la Neustrie avait été légitimée par la victoire, dictait à Saint-Clair-sur-Epte les conditions de la paix sollicitée par Charles le Simple. Ce traité érigea le duché de Normandie, sous la vaine réserve que Rollon le tiendrait en fief de la couronne de France, et qu'il en ferait hommage au roi comme son vassal. Dans le territoire marqué par l'épée du patrice des Normands, fut comprise la ville d'Eu, qui n'était alors qu'un bourg ; elle devint place frontière du nouveau duché ; sa position maritime lui donnait aussi beaucoup d'importance. Rollon la fortifia, l'entoura de murs défendus par de larges fossés que la mer vint remplir, et construisit dans son enceinte un fort assez considérable pour recevoir une garnison nombreuse. Ce fort, nommé Eu, joue un rôle dans l'histoire du Xe siècle.
    Jusqu'au jour de la captivité de Charles le Simple, le duc des Normands resta fidèle au traité de Saint-Clair : il n'avait pas d'intérêt à le rompre ; mais quand il vit le royaume tomber dans la perturbation, il prit les armes pour avoir sa part d'un démembrement que l'ambition des grands et la faiblesse du monarque rendaient inévitable. Une trop belle occasion provoqua cette réminiscence de son ancien métier de pirate ; le prétexte d'ailleurs pouvait-il être plus honorable ? il combat pour la liberté de son suzerain ; c'est au nom de la foi jurée, c'est en protestant contre l'infâme trahison d'Héribert, comte de Vermandois, qu'il incendie, qu'il dévaste les États de Charles le Simple! S'il ne parvint pas à délivrer le royal captif, ses efforts eurent pour lui-même un résultat plus heureux : en 924, le nouveau roi Raoul acheta son amitié en lui abandonnant le Maine et une partie du Bessin. Encouragé par ce succès et par l'anarchie croissante de la France, Rollon recommença bientôt les hostilités. Cette
    fois les chances de la guerre tournèrent contre lui ; la ville d'Eu et sa forteresse furent le théâtre de la défaite des Normands (925).
    Prévoyant l'attaque des Français, le duc avait envoyé à Eu mille hommes de Rouen. Ce renfort joint à la garnison lui parut suffisant pour couvrir sa frontière : il se trompa. Les Français environnent la place ; ils brisent et escaladent les murailles. Maîtres de la ville après un combat, ils se précipitent sur le fort, s'en emparent, le brûlent et tuent leurs prisonniers. Quelques Normands échappés au massacre s'étaient réfugiés dans une petite île voisine ; poursuivis vivement dans cette dernière retraite, ils s'y défendent quelque temps avec courage ; mais, quand ils voient qu'il faut céder au nombre, les uns se percent de leurs épées, d'autres cherchent leur salut dans les flots, où ils sont égorgés. Tous les Normands périrent. Les vainqueurs retournèrent chez eux courbés sous le butin.
    Le fort de Rollon, brûlé en 925, était rétabli deux ans après ; il paraît même qu'il avait plus d'étendue en 927, puisque Frodoard lui donne le nom de château fort à l'occasion de la conférence relative au rétablissement de Charles le Simple, qui fut tenue à Eu entre le duc de Normandie et le comte de Vermandois.

     

    Avant le château d'Eu, une forteresse...

    En 1049, la forteresse fut à nouveau assiégée par Guillaume le Conquérant qui la prit à Busac.

     

     Découvrir le livre : Histoire et description du château d'Eu.

     


    votre commentaire