• Durant quatre années, de septembre 1914 à août 1918, deux groupes d’armées, les Allemands et les Autrichiens d’un côté, les Français et les Anglais de l’autre, s’affrontèrent sur notre sol.
    La population subit des sorts différents.
    Les hommes valides, jusque quarante ans, étaient mobilisés.
    Les civils restants étaient des femmes seules avec des enfants et des personnes âgées.
    Certaines familles ayant connu des épreuves et parfois des atrocités lors de la guerre de 1870 (40 ans auparavant) avaient fui devant l’envahisseur en direction de l’Oise et de la Seine-Maritime. Les autres, plus confiantes, croyant dans un retour imminent de l’armée française – qui n’est pas venue – durent supporter des épreuves que l’on imagine mal aujourd’hui.
    Dans nos vingt-six communes, pendant quatre ans, des milliers de soldats vont souffrir, être tués ou blessés. Des centaines de civils vont connaître l’exode, le joug de l’envahisseur, le dénuement, la faim, le travail forcé dès huit ans, la déportation dans des camps en Allemagne. Ils en resteront parfois mutilés à vie ou ils en périront.

     

    La Grande Guerre dans le Santerre

    Deux habitants de Soyécourt dans les ruines du village en 1918.

     

    Aujourd’hui encore, 95 ans après, pour les plus âgés qui ont côtoyé les acteurs ou les témoins de cette époque, il est évident que notre sol et notre population en portent encore les marques : plus de petits chemins encaissés bordurés d’épinettes, de poiriers et de pommiers à cidre. Plus de bosquets, de pâtures plantées, de châteaux, de vieilles églises et de granges construites en pierres blanches et briques associées.
    Par contre, notre terroir recrache encore des ossements de soldats, des obus et des grenades non explosés – les plus dangereux étant les obus à gaz asphyxiant qui se désagrègent par la rouille et peuvent encore lâcher leur gaz mortel –.

    Claude Namont

     

     Pour en savoir plus : le livre "1914-1924 : 26 communes dans la tourmente"

     


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  • Histoire de Saint-Valery-sur-Somme

    par Ernest Prarond

     

     Pour en savoir plus...

     


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    Raconte-moi la Somme...

     

    Présentation : Une Somme de souvenirs.
     
    Ce numéro hors-série (réalisé d’après un livre d’Adolphe Joanne paru en 1876 et un autre de V.-A. Malte-Brun paru en 1882) est une invitation à mieux connaître le département de la Somme.
    La physionomie générale, l’histoire, la présentation des activités humaines, et surtout la description des villes et des bourgs à la fin du XIXe siècle sont les thèmes principaux de cet ouvrage ; ils sont bien entendu ici résumés afin de guider le lecteur vers l’essentiel.
    Ce numéro décrit donc le département et nous le fait voir tel qu’il était à cette époque, tel qu’il serait encore en partie si, ici plus qu’ailleurs, les guerres, et dans une moindre mesure, l’industrie, le tourisme naissant, et l’agriculture intensive ne l’avaient profondément transformé.
     
    Sommaire :
    - Carte du département de la Somme dans l’ancienne Picardie.
    - Géographie, histoire, statistique et archéologie de la Somme.
    - Histoire et description des villes, bourgs et châteaux remarquables.
    - Retour aux sources : la Préhistoire et son précurseur.

    Avec dessins, photos et reproductions de cartes postales anciennes.

     

     


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  • « Le huit de ce mois nous entrâmes au havre de Saint-Jean où nous trouvâmes 17 navires de pêcheurs. Durant notre séjour en cet endroit, Jacques Cartier et sa Compagnie, venant du Canada, arrivèrent au même havre. 
    Étonné et curieux de le trouver là, je l’accueillis à mon bord et le pressai de questions. Après m’avoir rendu ses devoirs, il me raconta toutes les difficultés qu’il avait dû surmonter pendant l’hiver.
    Les Indiens avaient à plusieurs reprises attaqué le fort et tenté même de mettre le feu aux navires. Plusieurs de ses gens avaient été tués ou capturés. Ajouté à cela, le mal de terre s’était développé dans la colonie et avait emporté une vingtaine d’hommes.

    Roberval et Jacques Cartier, jalousies et discrédits

    Portrait de Roberval réalisé par Michèle Collard, d'après un fac-similé d'un "crayon" de Clouet (vers 1535).


    Tous commençaient à désespérer de me voir arriver. Le printemps venu ils s’étaient fait à l’idée que je m’étais perdu en mer et le poussaient à retourner en France, le contrat de nombreux matelots et d’artisans venant à échéance. Ce qu’il avait fini par accepter.
    Malgré tout, tant lui que sa compagnie ne tarissaient pas d’éloges sur le pays de Canada qu’ils décrivaient comme étant très riche et très fertile.
    Cartier me dit aussi qu’il ramenait certains diamants et une quantité de minerai d’or qu’il avait trouvé au pays. 
    Le dimanche suivant on fit l’essai de ce minerai et il fut trouvé bon par certains qui se disaient connaisseurs en la matière.
    Cartier expliqua longuement et dans le détail, à mon pilote Alphonse l’itinéraire qu’il devait emprunter pour rejoindre Charlesbourg-Royal.
    Jugeant que je disposais de suffisamment de soldats et d’artillerie pour affronter les Indiens, je lui commandai de retourner avec moi pour rejoindre le Canada. 
    Je fus surpris le lendemain de constater que les trois navires de Cartier avaient quitté le havre : lui et ses gens, remplis d’ambition, et parce qu’ils voulaient avoir toute la gloire d’avoir fait la découverte de tous ces trésors, se sauvèrent secrètement la nuit et, sans prendre congé, prirent la mer aussitôt pour regagner la Bretagne. »


    On peut comprendre l’attitude de Cartier : il nourrissait beaucoup de rancœur pour Roberval qui lui avait soufflé la première place dans l’expédition. 
    Rentré avant lui en France, il voulait être cette fois le premier à apporter au roi les preuves de la richesse en or et pierres précieuses du Canada et retrouver ainsi la place qui devait lui revenir dans la découverte et la colonisation de cette France nouvelle : la première.
    Hélas, il dut vite déchanter ! Les échantillons des « trésors » rapportés furent, pour vérification, soumis une nouvelle fois à l’épreuve des « alchimistes » du Roi. Cruelle désillusion ! Ce qui était présenté comme de l’or se révéla n’être que de la vulgaire pyrite de fer, et les prétendus diamants de beaux spécimens de cristal de roche (quartz)…

    Roberval et Jacques Cartier, jalousies et discrédits

    Jacques Cartier (un de ses nombreux portraits imaginaires), gravure de Pierre-Louis Morin (vers 1854).

     

    Consterné, Cartier fut totalement discrédité par cette malheureuse confusion. Il regagna sa propriété proche de Saint-Malo en s’interrogeant sur le comportement des mineurs de Roberval : pourquoi avaient-ils affirmé, après leurs « essais », que ses échantillons étaient bien de l’or et des diamants ? Quand on sait que Roberval allait, quelques années plus tard, devenir « grand maître des mines et des minières du royaume » on reste confondu devant une telle erreur d’analyse de ses « chimistes ». 
    Mais était-ce vraiment une erreur ? Il avait probablement été informé que Cartier se préparait à prendre le large discrètement pour tirer seul toute la gloire d’offrir au roi les prétendus trésors. Roberval, en homme rusé et parfois sans scrupules, avait voulu jouer un bon tour à son désobéissant capitaine en ordonnant à ses mineurs de mentir sur la vraie nature des échantillons testés. Il était sûr que les experts en minerais du roi ne manqueraient pas de démontrer l’insignifiance du trésor rapporté par Cartier : le naïf Malouin se ridiculiserait aux yeux du roi et de la cour !

    Extrait du livre : Roberval, petit roi du Vimeu, vice-roi du Canada, par Jean-Claude Collard.

     

    Découvrir le livre "Roberval..."

     


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    La revue En Somme n° 43 vient de paraître...
     
    Sommaire de ce numéro :
    - Conte : Pourquoi la femme fait le ménage.
    - Histoire de la Picardie, quatrième partie et fin.
    - L'histoire mouvementée de la première statue de Parmentier.
    - L’amiral Courbet, un Abbevillois héros de la marine au XIXe siècle.
    - De quelques manoirs et châteaux.
    - 1913, le Circuit de Picardie.
    - La vie ouvrière en Somme vers 1900.
    - Aux alentours d’Amiens, promenade en 1930.
    - Le pain, un aliment assurément Picard.
    - Un livre inédit de Robert Mallet.
    - Cérémonial pour l’institution d’un maïeur à Saint-Valery au XVe siècle.
    - Notre-Dame de Brebières à Albert.  
     
     

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